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Race Monbéliarde

Les vaches réagissent-elles au prix du lait ?

Le syndicat d’élevage bovin de la race Montbéliarde s’est réuni en assemblée générale jeudi 13 février à Bretigny. Après une année 2013 difficile, la production repart à la hausse... comme les prix.
Par Aurélien Genest
Les vaches réagissent-elles au prix du lait ?
Guy Minot et Jean-François Dessolin, la semaine dernière dans le canton de Dijon 1
Pour la première fois depuis une quinzaine d’années, la production de lait a chuté dans le département. [I]«C’est visiblement le cas dans toutes les races, dont la nôtre. Nos animaux ont perdu 2kg de lait par jour»[i] relate le président Guy Minot, [I]«cela a engendré bien des problèmes dans nos élevages. Il a fallu plus de vaches pour produire notre quota et souvent, bien malheureusement, il y a plus de cellules, donc un manque à gagner»[i]. La production repart heureusement à la hausse ces dernières semaines, [I]«comme si nos vaches avaient entrevu la hausse significative du prix du lait !»[i] plaisante le président du syndicat. Les [I]«nouveaux»[i] maïs seraient la principale explication. Quant aux prix, les éleveurs ont connu une [I]«forte»[i] augmentation le mois dernier : [I]«les industriels l’ont tellement différée que cette hausse est conséquente en janvier. L’augmentation devrait s’établir à 15€/1000 litres sur 2014, c’est plutôt encourageant»[i] commente Guy Minot.

[INTER]La qualité reste la même[inter]
François Dessolin, conseiller spécialisé à Côte d’Or Conseil Élevage, est revenu sur 2013 : [I]«La baisse de production a été effectivement importante, notamment en début de campagne. La lactation totale chute de 300kg : c’est plus que la moyenne nationale mais nous restons supérieurs aux résultats français»[i]. Si la quantité n’a pas été au rendez-vous, la qualité reste intacte avec le maintien des différents taux. Celui des cellules, bien qu’élevé, n’aura augmenté qu’en fin d’année, suite aux agrandissements de cheptel (5 vaches en moyenne) souhaités par les éleveurs désireux de réaliser au mieux leurs quotas. Concernant la vie du syndicat, Guy Minot a de nouveau interpellé les éleveurs : [I]«la moyenne d’âge est aujourd’hui proche de 55 ans. Si des jeunes éleveurs ne se mobilisent pas dans l’avenir, nous aurons du mal à continuer. Avec la race numéro 1 en Côte d’Or, nous n’avons pas pu organiser un concours à la fête de l’agriculture de Châtillon-sur-Seine par un manque de mobilisation, c’est bien dommage»[i].

[INTER]Intervention d’Umotest[inter]
Caroline Moulin, animatrice Réseau Umotest, a rappelé la place [I]«de plus en plus importante»[i] occupée par la génétique dans les exploitations laitières. [I]«Les conséquences économiques sont considérables, les taureaux sont sélectionnés de façon à ce qu’ils rentabilisent au mieux le système des éleveurs»[i] indique Caroline Moulin, accompagnée de Pascal Quignard. Umotest sillonne tous les élevages de la France afin de trouver les meilleurs taureaux et les diffuser par la suite. [I]«Nous en sélectionnons 1500 chaque année, 250 en station et 80 sont diffusés pendant un an. Nous garderons uniquement les meilleurs, une fois que nous aurons les résultats de leurs filles sur le terrain»[i] explique l’animatrice. La génomie a occupé une part importante de la réunion : [I]«c’est une nouvelle stratégie de sélection»[i] ajoute Caroline Moulin, [I]«au lieu d’attendre environ cinq ans le résultat de la descendance, une estimation de son potentiel génétique par lecture de l’ADN nous parvient en trois mois, c’est une avancée notoire»[i].

Un parcours original

Un petit nouveau participait à cette assemblée générale. Thomas Bourdieu, 24 ans, est en cours d’installation dans une exploitation beaunoise. Frigoriste à Paris, ce jeune homme originaire du Sud-Ouest a décidé de venir habiter Beaune où réside la famille de son épouse : «La vie parisienne ne nous plaisait pas trop.... Arrivé ici, je voulais réaliser un rêve de gosse : devenir éleveur laitier. Je connais un peu le monde agricole de par ma famille qui réside vers Pau, là où il y a beaucoup de Montbéliardes. En visitant les exploitations du coin, je suis tombé sur Michel Drot. Son associé quittait l’exploitation. J’ai saisi cette opportunité ! J’ai eu la chance que Michel me fasse confiance. Aujourd’hui, notre entente fonctionne plus que bien et je suis très heureux. Je suis en phase de découverte, je participe à des réunions pour apprendre, voir ce qu’il se dit. Michel Drot, qui a déjà été titré à Paris en 2004 avec sa vache Marquise, me transmet sa passion de la génétique, c’est une source de motivations.