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Grandes cultures

Les semis se terminent

Philippe Vernillat, céréalier sur les communes de Bona et d’Alluy, vient de terminer une partie de ses semis d’hiver. Des semis qui servent en partie à réaliser des couverts végétaux. Il nous explique sa conduite.
Par Théophile Mercier
Les semis se terminent
Philippe Vernillat devant l’un de ses semoirs
Il a fallu jongler avec la météo. Philippe Vernillat, céréalier sur la commune de Bona et de Chatillon-en-Bazois vient de mettre un terme en partie à la période de semis. «J’ai débuté le 14 novembre avec un mois de retard par rapport à d’habitude et j’ai fini le 29 novembre dernier. J’ai dû semer en trois fois» explique-t-il. Dans sa conduite, il a placé tournesol, le colza et le pois en tête de rotation. Viennent ensuite l’orge, le blé, le blé d’hiver, le tournesol et l’orge de printemps. Il intercale ensuite une dizaine de variétés pour faire des couverts végétaux. «Mon objectif est de réduire de plus en plus l’usage des produits phytosanitaire. Je sème par exemple des féveroles de printemps, et du pois fourrager de printemps. J’utilise aussi des lentilles en semences de ferme. L’idée est d’avoir des variétés différentes pour qu’elles puissent se compléter les unes avec les autres» explique le céréalier. Pour lui faire des couverts végétaux permet de moins travailler le sol, de ramener de l’humus et de nourrir les vers de terre. Il a par ailleurs diminué sa consommation de produit phytosanitaire. «Pour mes couverts, j’utilise des cultures gélives. Il peut arriver qu’elle ne soit pas totalement détruite par le gel dans ce cas, je mets un peu de glyphosate avant de semer une autre culture. De toute manière, nous allons devoir trouver des solutions alternatives. Pour ma part, je fais partie du GIEE Magellan et j’essaye de m’inspirer de leurs pratiques pour avoir une conduite plus raisonnée».

Un semis précis
Techniquement, Philippe Vernillat utilise deux types de semoirs : un semoir pour faire du semis direct et un semoir traditionnel. Le premier est un Sly à disque incliné qui pénètre tout seul dans la terre. «C’est un semoir costaud qui a une vingtaine d’années d’expérience. L’avantage, c’est qu’il ne fait pas de paille au fond du silo et il n’y a pas besoin de poids sur les éléments. Par ailleurs, je sème en 16,60 d’écartement avec un engrais (du 12-27) à 60 kg/ha. Je l’utilise pour tous mes semis de couverts végétaux. Financièrement, ces couverts me coûtent 35 à 40 euros/ha. Certes, cela peut représenter des charges importantes pour certains, mais j’estime que c’est un investissement. Rien que sur l’aspect phytos, je suis gagnant» estime le céréalier. Mais cet investissement peut parfois être à perte comme cet été où 140 ha de couvert ont été emblavés à perte juste après les moissons. «J’avais prévu des couverts d’hiver, mais en raison du manque d’eau la quasi-totalité n’a soit pas levé ou a brûlé sur pied» explique Philippe Vernillat. Par exemple pour sa culture de colza, Philippe Vernillat prévoit un couvert avec six variétés : lentille ; fenouil grec ; de la vesse, de la gesse, du trèfle (incarna et blanc) et de la luzerne. Toutes ces variétés sont préparées en amont en big bag. En 2018, le céréalier en a utilisé 12 tonnes soit 60 à 80 kg/ha.