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Face à la germination des cultures

Les semences de ferme seront-elles à la hauteur

La germination et la dégradation rapide de l’amidon par les amylases (lire TDB N°1280) posent le problème de la viabilité des semences de ferme.
Par Emmanuel Coulombeix d’après communiqués
Les semences de ferme seront-elles à la hauteur
Non seulement les grains germés constituent un obstacle au resemis mais l’activité des enzymes accroit encore cette difficulté puisque des grains pré-germés peuvent ne pas laisser apparaître d’impact visuel sur les cultures. Pour 20% de grains germés, une quantité non négligeable et difficile à évaluer de grains peuvent être affectés, [I]«ce qui rend très risqué le sur-semis»[i] explique Mickaël Geloen, le conseiller de la Chambre d’agriculture de la Nièvre dans le Point Cultures N°20. Selon lui, [I]«il est admis qu’au-delà de 2% de grains germés, le re-semis est déconseillé, surtout en triticale, colza, pois d’hiver ou orge d’hiver, mais aussi pour toutes les espèces de grandes cultures (blé tendre, orge de printemps, colza, pois de printemps...)»[i]. Si malgré tout, un agriculteur veut re-semer ses semences de ferme germées, [I]«c’est un pari risqué. Les incidences peuvent être nombreuses: mauvais contrôle de la densité de semis, pertes à la levée, moins bonne vigueur de départ, sensibilité aux maladies telluriques (fusariose, septoriose, anthracnose...). Un test de germination avant semis est recommandé pour affiner le diagnostic mais ce test doit être fait au plus près du semis (début octobre). Dans le cas où le taux serait trop faible, le délai pour trouver de nouvelles semences certifiées avec la variété souhaitée pourrait être trop court»[i].

[INTER]«Être prévoyant»[inter]
Faute de références nombreuses, les techniciens disposent actuellement de [I]«peu de visibilité sur l’impact du phénomène de la germination sur pieds en production de semences»[i]. Il est donc recommandé aux agriculteurs de contacter leurs organismes stockeurs afin de se renseigner sur leurs disponibilités en semences. Toutefois, en blé, [I]«des deuxièmes re-semis sont possibles dans la mesure où la semence ne montre pas de grain germé. Il faut faire des comptages! Des variétés telles que Rubisko, SY Moisson et Arezzo semblent moins concernées par la germination sur pieds»[i] précise la Chambre. Mais si tel n’est pas le cas, Mickaël Geloen préconise de [I]«se réapprovisionner très vite en semences certifiées et adaptées au contexte. L’offre va-t-elle suivre la demande? Cela va aussi dépendre de la situation ailleurs en Europe: le choix dépasse le simple problème de la densité et de la variété, mais dans un mois, il sera peut-être trop tard alors que le contexte est tendu»[i] conclut-il.