Productions végétales
Les sangliers ont moissonné
Un agriculteur de Chazilly déplore de nombreux dégâts dans ses cultures.

Les dégâts de gibier sont une préoccupation quasi-quotidienne pour Franck Jeannin, exploitant agricole à Chazilly près de Pouilly-en-Auxois. Après 40 ha de prairies remis en état l’an passé, une trentaine ont dû l’être lors de la campagne en cours. Ses grandes cultures sont également impactées : à l’approche de la moisson, la semaine dernière, une partie du blé se retrouvait déjà «consommée», alors que cette culture concentrait les plus beaux espoirs de la saison. «Un expert vient de passer, 10% de ce champ de 4,5 ha sont détruits», relève l’agriculteur, «idéalement, oui, il faudrait semer du blé barbu, mais celui-ci ne donnera jamais des résultats aussi bons que Fructidor et Absalon. En plus de rendements plus intéressants, ces deux variétés que nous utilisons mon frère et moi présentent l’avantage d’être résistantes aux maladies, je pense notamment au piétin-verse et à la septoriose. Nous ne traitons pas ou du moins, extrêmement peu, uniquement s’il y a un besoin. Faut-il changer nos habitudes et cultiver en fonction des sangliers, avec tout ce que cela peut engendrer ?»
Le cochon est dans le maïs
Les sangliers sont allés faire un tour, par la même occasion, dans le maïs de l’exploitation : deux des 13 ha semés cette année par le Gaec Jeannin ne sont plus. «Il sont venus dès les semis, ils n’ont rien laissé. Nous avions demandé une clôture bien en amont mais il a été impossible d’en recevoir une», déplore l’agriculteur, «on nous a répondu qu’il fallait désormais se débrouiller : soit la société de chasse locale l’achète elle-même, soit l’exploitation agricole en acquiert une à ses frais, sans pouvoir récupérer la TVA. Selon moi, ce nouveau système ne convient pas. Et dans tous les cas, le calcul n’est pas bon : il faudrait mieux fournir la clôture et ne pas devoir rembourser les hectares détruits, cela reviendrait bien moins cher. Avec des clôtures, nous n’avons jamais eu de problèmes, c’est une solution qui fonctionne. La société de chasse, elle, n’a pas toujours les moyens. Pour nous, il faudrait que l’on puisse récupérer la TVA, le système en place doit encore évoluer». Après avoir constaté la destruction de ces deux hectares, Franck Jeannin et son frère Julien n’ont plus pris de risques en clôturant le reste de leur maïs : «nous ne pouvions pas nous permettre d’en perdre davantage pour nos bovins, nous avons finalement acheté du fil et des poteaux, sur lesquels nous avons installé une clôture électrique et une batterie que nous utilisons habituellement pour nos prairies».
25 sangliers dans le nourrisseur
L’éleveur précise qu’il n’est pas anti-chasse, bien au contraire: «il faut bien réguler le gibier, c’est plus qu’essentiel. Je déplore simplement le fait que certaines sociétés ne jouent pas le jeu et sont davantage dans l’entretien voire le développement des populations, plutôt que dans leur régulation. Le nombre de sangliers ne cesse de croître, cela devient ingérable dans le secteur. De plus, l’agrainage pratiqué n’a plus aucun sens. Dans le temps, cette pratique avait pour unique but de préserver les cultures dans les champs. Aujourd’hui, l’agrainage sert à nourrir et à entretenir les populations, il faut arrêter ça». Franck Jeannin a fait appel à un lieutenant de louveterie durant le confinement : «par curiosité, je l’ai accompagné une nuit. Nous avons surpris 25 sangliers dans un nourrisseur à bovins, rien que ça ! Seulement deux cochons ont été prélevés, c’est de l’homéopathie. La solution passe inévitablement par des prélèvements plus importants durant la saison de chasse».
Le cochon est dans le maïs
Les sangliers sont allés faire un tour, par la même occasion, dans le maïs de l’exploitation : deux des 13 ha semés cette année par le Gaec Jeannin ne sont plus. «Il sont venus dès les semis, ils n’ont rien laissé. Nous avions demandé une clôture bien en amont mais il a été impossible d’en recevoir une», déplore l’agriculteur, «on nous a répondu qu’il fallait désormais se débrouiller : soit la société de chasse locale l’achète elle-même, soit l’exploitation agricole en acquiert une à ses frais, sans pouvoir récupérer la TVA. Selon moi, ce nouveau système ne convient pas. Et dans tous les cas, le calcul n’est pas bon : il faudrait mieux fournir la clôture et ne pas devoir rembourser les hectares détruits, cela reviendrait bien moins cher. Avec des clôtures, nous n’avons jamais eu de problèmes, c’est une solution qui fonctionne. La société de chasse, elle, n’a pas toujours les moyens. Pour nous, il faudrait que l’on puisse récupérer la TVA, le système en place doit encore évoluer». Après avoir constaté la destruction de ces deux hectares, Franck Jeannin et son frère Julien n’ont plus pris de risques en clôturant le reste de leur maïs : «nous ne pouvions pas nous permettre d’en perdre davantage pour nos bovins, nous avons finalement acheté du fil et des poteaux, sur lesquels nous avons installé une clôture électrique et une batterie que nous utilisons habituellement pour nos prairies».
25 sangliers dans le nourrisseur
L’éleveur précise qu’il n’est pas anti-chasse, bien au contraire: «il faut bien réguler le gibier, c’est plus qu’essentiel. Je déplore simplement le fait que certaines sociétés ne jouent pas le jeu et sont davantage dans l’entretien voire le développement des populations, plutôt que dans leur régulation. Le nombre de sangliers ne cesse de croître, cela devient ingérable dans le secteur. De plus, l’agrainage pratiqué n’a plus aucun sens. Dans le temps, cette pratique avait pour unique but de préserver les cultures dans les champs. Aujourd’hui, l’agrainage sert à nourrir et à entretenir les populations, il faut arrêter ça». Franck Jeannin a fait appel à un lieutenant de louveterie durant le confinement : «par curiosité, je l’ai accompagné une nuit. Nous avons surpris 25 sangliers dans un nourrisseur à bovins, rien que ça ! Seulement deux cochons ont été prélevés, c’est de l’homéopathie. La solution passe inévitablement par des prélèvements plus importants durant la saison de chasse».
Les pucerons, l’autre problème
D’autres ravageurs, cette fois de plus petite taille, ont impacté d’autres cultures cette année, en particulier les orges. «Nous avons eu beaucoup d’insectes à l’automne, qui ont transmis la virose, autrement appelée la jaunisse nanisante», relève Franck Jeannin, «les parcelles impactées sont celles qui ont été semées le plus tôt. Les rendements descendent chez nous à 25q/ha, avec seulement 10% du volume de paille que l’on obtient d’ordinaire. Il fallait rouler presque un kilomètre pour faire une botte.... Heureusement, de biens meilleurs rendements sont enregistrés dans les parcelles semées plus tardivement». L’agriculteur de Chazilly n’avait jamais vu de tels vols d’insectes dans son village : «nous n’avons pas l’habitude d’intervenir avec un insecticide et nous ne l’avons pas fait cette année. Finalement, nous aurions dû... Ceux qui ont traité s’en sortent mieux, il fallait même repasser une seconde fois dans certains cas». Par malchance, le Gaec Jeannin a cultivé davantage d’orges que d’accoutumée, la faute au colza : «ce n’était pas une année à orges, et à colza non plus. Nous avions semé 35ha de colza et aujourd’hui, il en reste seulement trois hectares, qui vont certainement donner entre 10 et 15q/ha. Le colza a tout eu cette année, avec des problèmes dès l’implantation, il n’a jamais plu ici l’été dernier alors que des pluies étaient pourtant annoncées. Ensuite, il y a eu les altises, du gel, du sec... Nous avons remplacé le colza en partie par de l’orge, alors que ce n’était pas forcément une campagne favorable à cette culture».