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Cultures

Les rendements ne font pas tout

Un agriculteur du canton de Seurre fait le point sur ses récoltes. La quantité est globalement au rendez-vous, mais pas la qualité et encore moins les prix...
Par Aurélien Genest
Les rendements ne font pas tout
Matthieu Michaud craint une saturation du marché fourrager.
De 70 à 100q/ha en orge, de 35 à 45q/ha en colza et de 40 à 85q/ha en blé. Si Matthieu Michaud se réjouit globalement des rendements obtenus cette année, cet agriculteur résidant à Labruyère l’est beaucoup moins sur les cours et leur tendance baissière. Sa plus grande crainte réside dans le blé pour lequel la partie germée pourrait lui être payée moins de 130€ la tonne selon ses estimations. Matthieu Michaud se projette rapidement sur ses prochaines récoltes, à savoir celles du tournesol, du maïs grain, du maïs semence et du soja. Là encore, tout se présente plutôt bien en terme de tonnages: [I]«avec l’eau qui est tombée, il est difficile de faire mieux pour ces cultures...»[i]. Ses 12 hectares de maïs semence devraient être récoltés vers la mi-septembre. Ce sera une grande première pour ce Côte d’orien qui vient de se lancer dans cette nouvelle production : [I]«ce devrait être bon, à priori, 2014 sera certainement une année à maïs. Après, il faudra voir si l’on a bien travaillé la castration, opération qui consiste à arracher les fleurs mâles pour que les fleurs femelles soient fécondées par un pollen venant d’autres plants»[i]. Cette tâche spécifique s’est opérée le mois dernier avec deux passages de machines puis le travail manuel de 25 personnes. [I]«La main d’œuvre est de loin la charge la plus importante pour le maïs semence»[i] rappelle Matthieu Michaud, informant que la marge brute à l’hectare est d’environ 1 000 euros supérieure à celle d’un maïs grain qui obtiendrait un rendement de 100q/ha. [I]«Ce calcul est basé sur 35 heures de travail par hectare. Là, j’en suis à 32, donc c’est plutôt bien parti. Mais il faudra aussi attendre l’analyse génétique des semenciers après la récolte. Celle-ci évaluera la pureté variétale obtenue»[i] poursuit l’exploitant. Le Côte d’orien montre également son optimisme pour ses 30 hectares de maïs grain, ses meilleurs champs ayant le potentiel de réaliser 130q/ha secs. [I]«Le problème ne devrait pas être les rendements mais une nouvelle fois les prix»[i] coupe Matthieu Michaud, [I]«le blé fourrager va faire baisser les cours. Avec les bons rendements en maïs, il risque d’y avoir une saturation...»[i]. Même s’ils apparaissent eux aussi prometteurs, rien est encore joué pour ses 20 hectares de tournesol et autant de soja : [I]«un besoin de soleil se fait ressentir, je crains le développement de maladies comme le sclérotinia. En tournesol, je peux viser entre 30 et 40q/ha si tout va bien et les prix devraient peut être se tenir. Cette culture, il n’y a pas tant que ça par ici. Pour le soja, le rendement devrait tourner entre 35 et 45q/ha si le contexte est favorable. Les parcelles ne sont pas très propres avec les difficultés que j’ai eues à désherber au printemps. Nous verrons bien»[i].