Moissons
Les promesses du printemps, lavées par les excès d’eau
Un agriculteur d’Ampilly-les-Bordes livre ses impressions sur les récoltes, très décevantes comme dans l’ensemble du département.
Une belle moisson, beaucoup de monde y croyait il y a encore quelques mois. Malheureusement, Dame nature en a voulu autrement. «Les pluies ont été beaucoup trop importantes et sont intervenues à de mauvais moments. L’excès d’eau et le manque d’ensoleillement ont engendré d’importants problèmes de fertilité et ont sérieusement nui au développement des épis» déplore Moïse Babouillard, exploitant à Ampilly-les-Bordes. Le bilan de sa moisson, bien qu’intermédiaire en milieu de semaine dernière, sera quoiqu’il arrive très décevant, surtout au vu des promesses du début du printemps. «Les cultures étaient pourtant très belles dans nos terres superficielles, tout le monde s’accordait à le dire, du coup nous avons engagé des charges pour optimiser ce potentiel, mais malheureusement cela n’a pas duré» poursuit le Côte d’Orien de 42 ans. Ses orges en variété Isocel terminent à environ 40q/ha, elles qui avaient eu la chance de dépasser les 75q/ha en 2015. «C’est donc presque deux fois moins en quantité et aussi catastrophique en qualité». relève Moïse Babouillard. La qualité des orges est également très mauvaise avec un premier échantillon donnant 57 en PS et 50 en calibrage. «Il y aura des conséquences sur les prix, une forte décote est à prévoir sur des prix qui ne sont déjà pas satisfaisants pour des récoltes aux normes» note l’exploitant. Son colza termine quant à lui entre 20 et 25 q/ha. Une grande déception là aussi pour ce producteur qui avait réalisé 38,5q/ha de moyenne l’an passé. «Mon meilleur champ ne donne que 22q/ha». ajoute Moïse Babouillard. Ce dernier s’apprêtait la semaine dernière à rentrer dans son unique parcelle en blé de 40 hectares et composée d’un mélange de trois variétés (Pakito, Rubisko et Reciproc) : «ce mélange sert habituellement à faire face aux aléas climatiques, il homogénéise souvent le rendement sur les terres superficielles. Cette année, ce mélange n’aura certainement servi à rien, ce sera mauvais partout. à mon avis, le blé sera de loin la plus grosse claque de l’année... Je connais des agriculteurs qui enregistrent de très mauvais résultats, descendant parfois à moins de 30q/ha dans certaines variétés. Les maladies qui n’ont pas pu être maitrisées du fait de l’excès d’eau vont également pénaliser la qualité. Je m’apprête aussi à faucher des pois de printemps : par chance, ils n’ont pas été atteints par la bactériose. J’espère faire entre 30 et 35q/ha ce qui serait presque bien vu le contexte déplorable de l’année».