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Journée laitière à Sombernon

Les producteurs gardent espoir

La FDSEA21 a organisé une grande journée laitière, mardi à Sombernon. La conjoncture est difficile mais les producteurs ne veulent pas baisser les bras.
Par Aurélien Genest
Les producteurs gardent espoir
Nathalie Mairet et Thierry Roquefeuil, administratrice et président de la Fédération nationale des producteurs de lait.
«Le lait, moi j'€™y crois» affirme avec conviction Samuel Bulot, éleveur laitier à Prâlon, dans le canton de Sombernon. Présent mardi à la journée départementale organisée par la FDSEA, l'€™éleveur a particulièrement apprécié la richesse des thèmes abordés. Parmi les enseignements du jour : la demande en lait va rester soutenue et la production va devoir suivre. L'€™Europe est le deuxième exportateur mondial et la France n'€™est pas l'€™à‰tat le plus mal loti, loin de là. La quasi-totalité des pays européens producteurs de lait rencontrent des problèmes internes (concurrence avec d'€™autres productions, crise bancaire, problèmes fonciers). La production française aurait donc sa carte, tout comme le département de la Côte d'€™Or malgré sa spécificité de zone intermédiaire. «La production du département est encore dynamique et elle doit le rester» indique Samuel Bulot, «il y a moins de producteurs et la densité baisse, mais nous avons tout de même gagné cinq millions de litres avec la création des bassins laitiers. Nous sommes passés de 98 millions à 103 millions de litres dans le département. Il faut maintenir ce dynamisme en encourageant l'€™installation». L'€™éleveur local n'€™est pas sans omettre les difficultés du moment: «c'€™est vraiment dur avec les charges que l'€™on a aujourd'€™hui. On n'€™a jamais vu de tels prix de tourteaux. Les charges étaient déjà élevées lors de moisson 2011, mais ça arrivait à passer car le prix du lait était meilleur qu'€™aujourd'€™hui. Là, ça ne passe plus. Le beurre poudre a remonté depuis plusieurs mois : on attend avec impatience la répercussion sur le prix du lait». Pour Nathalie Mairet, présidente de la commission lait de la FDSEA et administratrice FNPL, cette répercussion sur les prix pourrait se faire dès le mois prochain.

[INTER]Question au président de la FNPL[inter]
La production laitière en Côte d'€™Or a t-elle un avenir ? Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL, répond par l'€™affirmative : «Bien sûr que oui. Le lait, c'€™est la vie. Il y a plusieurs intérêts : la production en elle-même et le maintien du dynamisme des territoires qui passe par l'€™emploi. De nombreux éleveurs vont partir à la retraite. Messieurs les élus, le lait est là, les sources d'€™emplois aussi !» Concernant la faible densité laitière du département, pouvant remettre en question la collecte, Thierry Roquefeuil se veut également optimiste : «s'€™il n'€™y plus la densité suffisante pour telle ou telle entreprise, il faut peut-être envisager quelque chose de collectif. D'€™autres pays ont bien trouvé des alternatives. Opter pour un seul camion plutôt que deux ou trois peut être une solution». Pour le président de la FNPL, les décisions qui descendront de la prochaine Pac seront «importantes, mais pas forcément déterminantes» : «Nous avons vécu beaucoup de changements ces dernières années, cela fait partie du métier. Il faudra encore se remettre en cause demain. Cette politique agricole aura peut être une fin d'€™ici quelques années. Il faudra aller vers autre chose. Les américains sont déjà dans une politique d'€™aides assurancielles».

Nathalie Mairet interpellent les producteurs sur les difficultés locales : «Nous devons nous regrouper, massifier l'€™offre au niveau du Grand-Est pour peser dans les prochaines discussions. Il faut que l'€™on soit organisés, plus forts pour négocier des contrats à peu près à l'€™équilibre. Nous ne serons bientôt plus sous régime de quotas. Nous voulons continuer à faire du lait, avoir un collecteur. Le syndicalisme est là, au service des producteurs, pour être encore là demain en Côte d'€™Or. On se battra jusqu'€™au bout».