Débat
Les problématiques des «zones intermédiaires» exposées aux parlementaires
Le mercredi 26 août, un débat autour des problématiques agricoles touchant les zones intermédiaires, dont l’Yonne, a eu lieu, à Noyers-sur-Serein. Un moment d’échange en présence des parlementaires du département, organisé par la Chambre d’agriculture de l’Yonne.

C’est après un courrier envoyé à Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Sébastien Windsor, président de l’APCA (assemblée permanente des Chambres d’agriculture), par Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, et Damien Brayotel, président de la FDSEA 89, que la journée du mercredi 26 août a été organisée.
«Le premier but de cette journée était de sensibiliser le Préfet de l’Yonne le matin (chez Jacques Piault à Annoux), et les parlementaires ainsi que le Conseil régional et le Conseil départemental l’après-midi (chez Franck Ménard à Noyers-sur-Serein), sur les problématiques qui touchent la zone intermédiaire de l’Yonne», indique Arnaud Delestre. «C’est une zone beaucoup plus sensible, de part ses types de sols, à tout ce qui concerne les changements climatiques». Selon Damien Brayotel, «c’est la catastrophe en termes de rendements sur certaines exploitations, cachées par des moyennes».
Pour les élus agricoles et les agriculteurs présents, l’objectif était aussi «d’arriver à trouver des pistes de projets à développer dans l’Yonne. À partir du moment où nous alertons bien les décideurs sur notre cas, si nous y allons avec des projets pour dynamiser cette zone, cela aidera à aller chercher des moyens pour concrétiser ces projets», continue Arnaud Delestre.
«Monter des projets pour redynamiser l’agriculture icaunaise»
Initialement, Sébastien Windsor devait être présent pour rencontrer le monde agricole icaunais. Ce dernier, retenu pour raisons médicales, a tout de même pu échanger quelques heures avant avec le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. «Il m’a dit qu’il était là pour nous appuyer. Il a eu une grande réactivité lorsqu’on la appelé, avec la FDSEA de l’Yonne, pour lui faire part des difficultés qu’il y avait sur notre zone. Il a parlé du sujet avec le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie», rapporte Arnaud Delestre. «Maintenant, la balle est dans notre camp. Il faut que nous montions des projets pour redynamiser l’agriculture icaunaise. Sébastien Windsor m’a dit que si nous avons des projets structurés, l’État saura nous aider financièrement pour les mettre en œuvre».
Accompagner les agriculteurs dans leurs projets, c’est le travail effectué par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Et après une année 2020 catastrophique sur le plan agricole, «c’est un vrai challenge», assure Arnaud Delestre. «Quand on sort d’une année comme celle-ci, avec une récolte similaire à celle de 2016 qui était déjà la pire récolte jamais enregistrée dans le département, ce n’est pas évident pour les agriculteurs d’établir des projets. Mais nous n’avons pas le choix. Il faut se prendre en main, essayer de construire des choses, en ne s’interdisant rien. Le côté national nous appuiera pour trouver des fonds».
Le président de la Chambre d’agriculture icaunaise a fait part, en fin de journée, du projet «de monter un groupe «zones intermédiaires» au niveau de l’APCA pour qu’ensemble nous puissions évoquer nos difficultés et les ébauches de solutions qui ont été trouvées. Et d’avoir cette force de proposition sur l’échelle nationale. Si nous allons devant l’État et l’ensemble des régions en leur demandant les mêmes choses, il y aura une cohérence et nous serons davantage écouté», assure-t-il.
Des problématiques liées à la gestion de l’eau
Mais lorsque l’on parle de «zones intermédiaires», de quoi parle-t-on ? «La première caractéristique, ce sont des sols à faible réserve utile en eau. Même s’il pleut beaucoup, l’eau ne reste pas dans le sol donc nous ne pouvons pas en bénéficier derrière. Ce sont des sols argilo-calcaires qui sont assez fissurés», détaille Arnaud Delestre. «Comme il y a très peu de réserve en eau, dès qu’il y a un coup de sec, les cultures n’ont plus d’eau et les rendements sont fortement pénalisés».
Lors du débat, les problématiques liées à la gestion de l’eau ont beaucoup fait parler. «Sur cette année, nous avons eu à peu près les mêmes volumes d’eau que l’année dernière, mais avec plus de périodes de sec», lance Arnaud Delestre. Alors, les agriculteurs demandent à ce que les droits au stockage de l’eau soient réévalués. «En France, on stock seulement 1,7 % de l’eau tombée. C’est en moyenne dix fois moins que dans le reste de l’Europe», confie Maxime Boucher, président des Jeunes agriculteurs de l’Yonne.
Autre point fort qui caractérise les «zones intermédiaires» : «Nous avons une fragilité au niveau des évolutions de la PAC», poursuit Arnaud Delestre. «Les zones intermédiaires ont été plus sensibles aux baisses financières. Le montant est passé de 350 € de l’hectare au moment de l’instauration de la PAC en 1992, à moins de 200 € de l’hectare aujourd’hui. Nous avons perdu 150 € de l’hectare d’aide en plusieurs fois. Alors quand il n’y a pas de rendements, que les prix font faibles et que les aides PAC sont basses, tous les voyants sont rouges pour nous», conclut le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
«Le premier but de cette journée était de sensibiliser le Préfet de l’Yonne le matin (chez Jacques Piault à Annoux), et les parlementaires ainsi que le Conseil régional et le Conseil départemental l’après-midi (chez Franck Ménard à Noyers-sur-Serein), sur les problématiques qui touchent la zone intermédiaire de l’Yonne», indique Arnaud Delestre. «C’est une zone beaucoup plus sensible, de part ses types de sols, à tout ce qui concerne les changements climatiques». Selon Damien Brayotel, «c’est la catastrophe en termes de rendements sur certaines exploitations, cachées par des moyennes».
Pour les élus agricoles et les agriculteurs présents, l’objectif était aussi «d’arriver à trouver des pistes de projets à développer dans l’Yonne. À partir du moment où nous alertons bien les décideurs sur notre cas, si nous y allons avec des projets pour dynamiser cette zone, cela aidera à aller chercher des moyens pour concrétiser ces projets», continue Arnaud Delestre.
«Monter des projets pour redynamiser l’agriculture icaunaise»
Initialement, Sébastien Windsor devait être présent pour rencontrer le monde agricole icaunais. Ce dernier, retenu pour raisons médicales, a tout de même pu échanger quelques heures avant avec le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. «Il m’a dit qu’il était là pour nous appuyer. Il a eu une grande réactivité lorsqu’on la appelé, avec la FDSEA de l’Yonne, pour lui faire part des difficultés qu’il y avait sur notre zone. Il a parlé du sujet avec le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie», rapporte Arnaud Delestre. «Maintenant, la balle est dans notre camp. Il faut que nous montions des projets pour redynamiser l’agriculture icaunaise. Sébastien Windsor m’a dit que si nous avons des projets structurés, l’État saura nous aider financièrement pour les mettre en œuvre».
Accompagner les agriculteurs dans leurs projets, c’est le travail effectué par la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Et après une année 2020 catastrophique sur le plan agricole, «c’est un vrai challenge», assure Arnaud Delestre. «Quand on sort d’une année comme celle-ci, avec une récolte similaire à celle de 2016 qui était déjà la pire récolte jamais enregistrée dans le département, ce n’est pas évident pour les agriculteurs d’établir des projets. Mais nous n’avons pas le choix. Il faut se prendre en main, essayer de construire des choses, en ne s’interdisant rien. Le côté national nous appuiera pour trouver des fonds».
Le président de la Chambre d’agriculture icaunaise a fait part, en fin de journée, du projet «de monter un groupe «zones intermédiaires» au niveau de l’APCA pour qu’ensemble nous puissions évoquer nos difficultés et les ébauches de solutions qui ont été trouvées. Et d’avoir cette force de proposition sur l’échelle nationale. Si nous allons devant l’État et l’ensemble des régions en leur demandant les mêmes choses, il y aura une cohérence et nous serons davantage écouté», assure-t-il.
Des problématiques liées à la gestion de l’eau
Mais lorsque l’on parle de «zones intermédiaires», de quoi parle-t-on ? «La première caractéristique, ce sont des sols à faible réserve utile en eau. Même s’il pleut beaucoup, l’eau ne reste pas dans le sol donc nous ne pouvons pas en bénéficier derrière. Ce sont des sols argilo-calcaires qui sont assez fissurés», détaille Arnaud Delestre. «Comme il y a très peu de réserve en eau, dès qu’il y a un coup de sec, les cultures n’ont plus d’eau et les rendements sont fortement pénalisés».
Lors du débat, les problématiques liées à la gestion de l’eau ont beaucoup fait parler. «Sur cette année, nous avons eu à peu près les mêmes volumes d’eau que l’année dernière, mais avec plus de périodes de sec», lance Arnaud Delestre. Alors, les agriculteurs demandent à ce que les droits au stockage de l’eau soient réévalués. «En France, on stock seulement 1,7 % de l’eau tombée. C’est en moyenne dix fois moins que dans le reste de l’Europe», confie Maxime Boucher, président des Jeunes agriculteurs de l’Yonne.
Autre point fort qui caractérise les «zones intermédiaires» : «Nous avons une fragilité au niveau des évolutions de la PAC», poursuit Arnaud Delestre. «Les zones intermédiaires ont été plus sensibles aux baisses financières. Le montant est passé de 350 € de l’hectare au moment de l’instauration de la PAC en 1992, à moins de 200 € de l’hectare aujourd’hui. Nous avons perdu 150 € de l’hectare d’aide en plusieurs fois. Alors quand il n’y a pas de rendements, que les prix font faibles et que les aides PAC sont basses, tous les voyants sont rouges pour nous», conclut le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
Où en est-on du photovoltaïque au sol dans le département ?
Outre les problématiques liées à la gestion de l’eau et à la PAC, d’autres points ont été abordés lors du débat, dont celui du photovoltaïque au sol pouvant être considéré comme une diversification possible sur une exploitation. «A l’origine, la profession dans son ensemble était opposée au photovoltaïque au sol», rappelle Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Face aux mauvaises années qui se succèdent et devant la demande d’un certain nombres d’agriculteurs, le débat autour du photovoltaïque au sol a été relancé dans le département, par la FDSEA 89 et la Chambre d’agriculture de l’Yonne (en novembre 2019). «Le consensus est arrivé assez vite. Nous avons fait une étude comparative en considérant le photovoltaïque au sol comme une diversification. Nous avons comparé 10 hectares de photovoltaïque au sol (limite retenue pour chaque exploitant, ndlr) au revenu d’un méthaniseur, d’un poulailler, de plusieurs diversifications. Alors nous nous sommes dit qu’à partir du moment où nous autorisions la diversification, nous pouvions aussi autoriser la production d’énergie», développe Arnaud Delestre.
Mais pas sur n’importe quelle parcelle. «Nous avons découpé les sols de l’Yonne en quatre catégories, du moins bon au meilleur, en fonction des réserves hydriques et des rendements historiques en blé. Les meilleures terres doivent rester agricoles mais sur les moins bonnes, on peut autoriser le photovoltaïque (sols de catégorie 1 et 2)».
En France, un programme énergie renouvelable prévoit 30 000 hectares de panneaux photovoltaïques d’ici 2030.
Mais pas sur n’importe quelle parcelle. «Nous avons découpé les sols de l’Yonne en quatre catégories, du moins bon au meilleur, en fonction des réserves hydriques et des rendements historiques en blé. Les meilleures terres doivent rester agricoles mais sur les moins bonnes, on peut autoriser le photovoltaïque (sols de catégorie 1 et 2)».
En France, un programme énergie renouvelable prévoit 30 000 hectares de panneaux photovoltaïques d’ici 2030.