Dijon Céréales
Les prairies au cœur de la réussite des élevages
Plus d’une centaine d’éleveurs adhérents de la coopérative Dijon Céréales ont participé mercredi 13 juin à la visite de la nouvelle plateforme «Productions fourragères» mise en place en 2014 par Artémis à Créancey, au cœur du bassin d’élevage de la Côte-d’Or.
Les prairies sont un enjeu important pour les territoires d’élevage de Bourgogne et de Franche-Comté. Les deux régions ne cumulent pas moins de 1,4 million d’hectares de prairies (naturelles et artificielles) pour alimenter le bétail, soit un tiers de la surface agricole exploitée. Le bonheur est dans le pré...et surtout la réussite des élevages. «Un bon niveau de production des prairies est un vrai levier économique pour la compétitivité des exploitations d’élevage. L’objectif est de viser un maximum d’autonomie sur les fermes en matière d’apport protéique pour les troupeaux» explique Frédéric Imbert, responsable du secteur R&D chez Dijon Céréales.
C’est pour répondre à ce besoin de productivité fourragère que la plateforme d’innovation agro-environnementale Artémis (voir encadré) a mis en place, en 2014 à Créancey, un site d’expérimentation pluriannuelle consacrée aux «prairies naturelles et temporaires». Il répond à deux objectifs principaux :
- augmenter l’autonomie fourragère et alimentaire des exploitations en cultivant les prairies temporaires et en optimisant la production des prairies naturelles,
- introduire des espèces actuellement sous-utilisées comme le dactyle ou la fétuque dans le cadre de rotations courtes ou longues, ou pourquoi pas alternées avec des céréales.
«Les prairies, comme les grandes cultures céréalières par ailleurs, doivent s’adapter à leur environnement. Un des premiers enjeux est lié au changement climatique avec l’utilisation de variétés qui offrent une meilleure résistance au déficit en eau et aux fortes températures» précise Michel Duvernois, président d’Artemis. «Plus largement, nous devons aussi répondre aux objectifs de l’agro-écologie, notamment à travers une bonne gestion des intrants dans le cadre de rotation allongée des prairies, mais aussi en introduisant des productions fourragères (pois, féveroles...) dans le cycle des grandes cultures colza-blé-orge».D’autres essais sont menés sur cette plateforme de Créancey (mise en place avec l’appui de Damier Vert, le service technique de Dijon Céréales) concernant le désherbage, le sur-semis, le re-semis, le décompactage ou la fertilisation.
Plus largement, la visite de cette plateforme a été placée au cœur d’une journée consacrée aux enjeux de demain pour les élevages de Côte-d’Or, et globalement de la zone Bourgogne Franche-Comté.
A ce titre, l’intervention de Fabien Champion, de l’Institut de l’Élevage, a apporté un éclairage intéressant sur l’avenir des productions lait et bovins viande à moyen terme en France et dans la région. Sous l’angle des marchés et de leurs évolutions, en s’appuyant notamment sur les données de la FAO, le spécialiste démontre que la France a encore un potentiel de développement en matière de productions animales. «Nous avons toujours besoin de protéines d’origine animale pour l’alimentation dans notre pays, mais aussi pour l’exportation. D’autres pays, comme l’Argentine en Amérique du Sud sont en train de laisser du terrain dans ce domaine pour se concentrer plus aux protéines végétales».
Surtout, Fabien Champion met en évidence la bonne réussite économique des systèmes d’exploitation qui mixent ateliers d’élevages (bovins, ovins, porcs, volailles) et ateliers grandes cultures, ne mettant pas ainsi tous leurs œufs dans le même panier. Un modèle de polyculture élevage qui est déjà assez présent à l’échelle régionale mais qui peut encore gagner du terrain, si des producteurs céréaliers spécialisés décident de s’intéresser aux productions animales.
Au-delà du revenu supplémentaire dégagé qui peut permettre d’installer un jeune agriculteur, les productions animales sont parfaitement complémentaires des grandes cultures notamment sur le plan de l’agronomie (introduction des fourragères pertinente dans la rotation, valorisation de la matière organique produite par l’élevage dans la fertilisation des cultures). Plusieurs céréaliers portent aujourd’hui en Côte-d’Or des projets d’atelier d’engraissement qui veulent répondre à cet équilibre «animal – végétal».
C’est pour répondre à ce besoin de productivité fourragère que la plateforme d’innovation agro-environnementale Artémis (voir encadré) a mis en place, en 2014 à Créancey, un site d’expérimentation pluriannuelle consacrée aux «prairies naturelles et temporaires». Il répond à deux objectifs principaux :
- augmenter l’autonomie fourragère et alimentaire des exploitations en cultivant les prairies temporaires et en optimisant la production des prairies naturelles,
- introduire des espèces actuellement sous-utilisées comme le dactyle ou la fétuque dans le cadre de rotations courtes ou longues, ou pourquoi pas alternées avec des céréales.
«Les prairies, comme les grandes cultures céréalières par ailleurs, doivent s’adapter à leur environnement. Un des premiers enjeux est lié au changement climatique avec l’utilisation de variétés qui offrent une meilleure résistance au déficit en eau et aux fortes températures» précise Michel Duvernois, président d’Artemis. «Plus largement, nous devons aussi répondre aux objectifs de l’agro-écologie, notamment à travers une bonne gestion des intrants dans le cadre de rotation allongée des prairies, mais aussi en introduisant des productions fourragères (pois, féveroles...) dans le cycle des grandes cultures colza-blé-orge».D’autres essais sont menés sur cette plateforme de Créancey (mise en place avec l’appui de Damier Vert, le service technique de Dijon Céréales) concernant le désherbage, le sur-semis, le re-semis, le décompactage ou la fertilisation.
Plus largement, la visite de cette plateforme a été placée au cœur d’une journée consacrée aux enjeux de demain pour les élevages de Côte-d’Or, et globalement de la zone Bourgogne Franche-Comté.
A ce titre, l’intervention de Fabien Champion, de l’Institut de l’Élevage, a apporté un éclairage intéressant sur l’avenir des productions lait et bovins viande à moyen terme en France et dans la région. Sous l’angle des marchés et de leurs évolutions, en s’appuyant notamment sur les données de la FAO, le spécialiste démontre que la France a encore un potentiel de développement en matière de productions animales. «Nous avons toujours besoin de protéines d’origine animale pour l’alimentation dans notre pays, mais aussi pour l’exportation. D’autres pays, comme l’Argentine en Amérique du Sud sont en train de laisser du terrain dans ce domaine pour se concentrer plus aux protéines végétales».
Surtout, Fabien Champion met en évidence la bonne réussite économique des systèmes d’exploitation qui mixent ateliers d’élevages (bovins, ovins, porcs, volailles) et ateliers grandes cultures, ne mettant pas ainsi tous leurs œufs dans le même panier. Un modèle de polyculture élevage qui est déjà assez présent à l’échelle régionale mais qui peut encore gagner du terrain, si des producteurs céréaliers spécialisés décident de s’intéresser aux productions animales.
Au-delà du revenu supplémentaire dégagé qui peut permettre d’installer un jeune agriculteur, les productions animales sont parfaitement complémentaires des grandes cultures notamment sur le plan de l’agronomie (introduction des fourragères pertinente dans la rotation, valorisation de la matière organique produite par l’élevage dans la fertilisation des cultures). Plusieurs céréaliers portent aujourd’hui en Côte-d’Or des projets d’atelier d’engraissement qui veulent répondre à cet équilibre «animal – végétal».
Artemis, un projet inscrit dans celui de l’agro-écologie
La mise en œuvre du projet agro-écologique pour la France vise à développer des formes d’agriculture performantes sur les plans économique et environnemental. La plateforme d’innovation agro-environnementale Artemis, créée en 2010 par les coopératives de Bourgogne Franche-Comté sous l’impulsion de Vitagora®, s’inscrit parfaitement dans cette ambition.
Son réseau interrégional, réparti sur 10 sites d’expérimentation pluriannuelle, contribue à développer des systèmes de cultures innovants et performants, économes en intrants, en se rapprochant au plus près des conditions réelles des exploitations agricoles. Une action «Son», parfaitement complémentaire de celle du technopôle Agronov® à Bretenière.
La plateforme d’innovation agroenvironnementale Artémis rassemble les coopératives régionales, les Chambres d’Agriculture de Bourgogne et de Franche-Comté ainsi que les unions nationales InVivo et Sofiprotéol. Elle associe également la recherche avec l’Université de Bourgogne (Welience) et l’INRA. Son fonctionnement est soutenu par l’État et les collectivités territoriales (Conseil Régional de Bourgogne, Conseil général de Côte- d’Or et Grand Dijon).
Son réseau interrégional, réparti sur 10 sites d’expérimentation pluriannuelle, contribue à développer des systèmes de cultures innovants et performants, économes en intrants, en se rapprochant au plus près des conditions réelles des exploitations agricoles. Une action «Son», parfaitement complémentaire de celle du technopôle Agronov® à Bretenière.
La plateforme d’innovation agroenvironnementale Artémis rassemble les coopératives régionales, les Chambres d’Agriculture de Bourgogne et de Franche-Comté ainsi que les unions nationales InVivo et Sofiprotéol. Elle associe également la recherche avec l’Université de Bourgogne (Welience) et l’INRA. Son fonctionnement est soutenu par l’État et les collectivités territoriales (Conseil Régional de Bourgogne, Conseil général de Côte- d’Or et Grand Dijon).