Cassis
Les petits fruits ont eu chaud aussi
Le cassis a souffert de la chaleur, comme les grandes cultures. Le bilan reste correct mais toutes les promesses n’ont pas été tenues.

La récolte de cassis fruits vient de se terminer pour les quarante-deux producteurs du département. Deux d’entre eux habitent le village de Sacquenay près de Fontaine-Française. Roger Flocard a récolté ses 5,5 hectares de Noir de Bourgogne et Royal de Naples du 3 au 7 juillet. Si le rendement est correct, entre 4,5 et 5t/ha, l’homme de 53 ans reconnaît qu’il s’attendait à mieux : «La nouaison avait été belle, les baies étaient très bien chargées, les promesses étaient nombreuses... Un rendement de 6t/ha aurait été envisageable sans cet aléa climatique qui a desséché les baies et fait des dégâts». Roger Flocard n’avait jamais vu pareille chaleur (39 degrés) étalée sur plusieurs jours : «on ne pouvait pas récolter avant car ce n’était pas mûr. Après, tout s’est subitement accéléré et il a fallu se dépêcher. Le fait de ne pas pouvoir livrer un dimanche à la société de congélation n’a rien arrangé» poursuit le producteur. Quelques centaines de mètres plus loin, Éric Méot a récolté du 1er au 6 juillet ses huit hectares de Noir de Bourgogne, Royal de Naples et Andega. Producteur bio, Éric Méot, enregistre des rendements variant de 300kg/ha sur les petites terres à 1,7 t/ha dans les meilleures. «Il est logique de faire beaucoup moins de quantité en bio. Cela dit, les résultats en petites terres sont assez décevants suite au coup de sec terrible que nous avons subi. Les cassis ont séché sur place ! C’est un gros problème car c’est la deuxième année consécutive que ça arrive. Cela est d’autant plus inquiétant que le cassis bio n’est pas facile à valoriser : les consommateurs sont prêts à mettre un peu plus cher mais pour en vivre, il faudrait le vendre au minimum le double du conventionnel. Les heures de travail sont nombreuses et il y a des traitements à base de plantes qui demandent de l’argent et du matériel». Transformant lui-même sa production, le Côte d’orien passant actuellement sur M6 annonce toutefois une excellente qualité pour son cassis.
Des pertes allant jusqu’à 50%
Fabrice Ecalle, conseiller cassis à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, livrait ses impressions la semaine dernière sur la récolte : «Elle s’est déroulée vite, en deux semaines au lieu de trois habituellement. Les fortes températures ont accéléré les opérations. Les prévisions étaient très bonnes, que ce soit en Noir de Bourgogne ou Blackdown. Pour le Noir de Bourgogne, qui représente près des trois quarts des surfaces dans le département, la première semaine a été satisfaisante, avec des quantités et qualités parfois au-delà des espérances. La deuxième semaine a été en revanche beaucoup plus compliquée : des pertes de 30 à 50% ont été enregistrées à cause du sec et de la chaleur. Dans ces parcelles tardives, la maturité a eu du mal à se terminer, les baies se sont desséchées, les pertes en eau ont été conséquentes et ont impacté le poids des baies. Certaines se sont même décrochées avant la récolte. Le rendement moyen devrait se situer entre 3 et 5t/ha ce qui reste correct, avec des quelques rendements exceptionnels dans les deux sens de 2 et 7t/ha. Le Blackdown se terminait la semaine dernière avec une forte hétérogénéité. Les résultats devraient se situer entre 5 et 10 t/ha. Là aussi, les récoltes tardives devraient être moins bonnes que prévu, la faute à des dégâts d’échaudage».