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Tour de France 2017

«Les mains en l’air, c’est la gendarmerie...»

Le tour faisait cette année une étape en Côte d’Or. Embarquement pour la 7e étape Troyes/Nuits-Saint-Georges, à bord de l’un des quatre véhicules de la gendarmerie nationale, participant à la caravane publicitaire.
Par Dominique Bernerd
«Les mains en l’air, c’est la gendarmerie...»
Une équipe dûment sélectionnée, au capital sympathie sans mesure…
Il est 10 h 05, ce vendredi matin à Troyes. La caravane du Tour de France prend son envol. Plus de 5 h 30 de route et 204 km au compteur pour rallier Nuits-Saint-Georges. Prière de prendre ses précautions avant car pas «d’arrêt technique» autorisé avant d’avoir effectué 50 km ! Positionnés entre Mickey et une célèbre banque à tête de lion, tout à l’avant du cortège de 12 km, quatre véhicules de la gendarmerie, déco façon Ikea et sono boite de nuit s’élancent. Ils sont une douzaine de gendarmes, dûment sélectionnés, à participer ainsi au Tour de France, pour dispenser messages de précaution à l’attention du public et faire la promotion du métier. Au volant, Sébastien, basé en Franche-Comté, avec à ses côtés Marine, troyenne de naissance mais en poste près de Rennes. Première participation pour tous les deux. À bord des véhicules qui précédent, Myriam et Christophe se relaient au micro pour assurer l’animation : «On lève les bras, on fait du bruit, on fait la fête aujourd’hui, c’est le Tour de France qui passe chez vous. Levez les bras ! Faites du bruit ! C’est la gendarmerie… J’entends rien !» Il ne faut pas se fier aux apparences, le travail n’est pas de tout repos, bien loin du juillettiste en goguette, car si l’ambiance est festive, la mission première est de veiller à ce que rien ne vienne entacher le bon déroulement de l’épreuve et rappeler quelques règles élémentaires de prudence aux spectateurs, l’humour en prime : «Je signale que la partie grise, c’est la chaussée et la partie verte, ce qu’on appelle le bas côté…» Avec le même message rappelé à l’envie au fil des kilomètres : «soyez prudents, ne traversez pas la route, tenez la main de vos enfants…» Le plus stressant reconnait Sébastien : «la traversée des villages, lorsque le véhicule roule à près de 40 km/h et qu’a tout instant, ça peut déboucher du fait de l’absence de barrières».
Pas de caravane publicitaire sans lancer de «goodies», ces objets publicitaires que s’arrachent (au sens propre comme au sens figuré !) les spectateurs massés sur le bord des routes. Marine, à l’avant du véhicule en a 1 600 à distribuer sur l’étape : «entre 30 et 33 du km, en veillant à ce qu’ils retombent au pied des gens, voire derrière eux afin d’éviter qu’ils n’empiètent sur la chaussée». Au total, ce seront plus de 18 millions d’objets divers qui seront ainsi distribués sur le Tour de France, par les 170 véhicules composant la caravane. «Les mains en l’air, c’est la gendarmerie ! Levez les bras pour avoir des cadeaux» Christophe vient de reprendre le micro, avec musique techno, Bob Marley ou Magic System en toile de fond. Une bande son montée par les deux animateurs, dument validée par le SIRPA et bien loin de la sirène à deux tons ! «Globalement, le retour du public est très positif, c’est même assez déroutant pour nous, peu habitués à de tels messages de sympathie et le retour à la normale sera sans doute difficile». Le Tour de France est aussi l’occasion pour la gendarmerie nationale de rappeler les 14 000 postes à pourvoir : «Osez un métier différent. Retrouvez-nous sur lagendarmeruerecrute.fr» La côte d’Urcy est annoncée, encore 64 km : «bonjour les vaches, soyez prudentes, ne traversez pas la route». À peine le temps de sermonner un spectateur qui avait lâché la laisse de son chien, déjà la descente, direction Nuits-Saint-Georges. La voix au micro montre quelques signes de faiblesse, encore quelques côtes, autant de descentes… On est bien sur la route des grands Crus ! Au bout le la ligne droite, la ligne d’arrivée et la frustration que tout soit déjà fini… «Allez ! Encore un p’tit Tour».