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Les BTS 2è année de Challuy ont réalisé un sondage des JA

Les jeunes agriculteurs méconnaissent les groupes de développement

A la demande de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, les BTS ACSE 2è année du lycée de Challuy viennent de réaliser une enquête auprès de 31 JA de la Nièvre afin de comprendre les motivations et les freins à leurs adhésions aux groupes de développement agricoles existants.
Par Emmanuel Coulombeix
Les jeunes agriculteurs méconnaissent les groupes de développement
Les étudiants de 2è année de BTS ACSE de Challuy ont restitué les résultats de leur enquête, le 9 mars, devant les responsables de la Chambre d’agriculture, des groupes de développement et quelques jeunes interrogés.
Même si l’échantillon enquêté (16 JA déjà adhérents et 15 non adhérents de groupes) implique une relative prudence sur la valeur finale des résultats, présentés le
9 mars par les étudiants de Challuy, le sondage traduit quelques tendances lourdes.

Les 31 jeunes interrogés, âgés en moyenne de 28 ans, et installés à 77% depuis moins d’un an (CDOA de 2014 et 2015), sont diplômés et plus des deux tiers ont travaillé en milieu agricole avant de s’installer. Ils sont presque la moitié en sociétés, la majorité en polyculture-élevage puis en grandes cultures, les productions traditionnelles du département.

Satisfaction des prestations, mais...
Qu’ils soient déjà adhérents ou pas d’un groupe de développement, les jeunes interrogés se disent dans l’ensemble satisfaits de ce que peuvent leur proposer les groupes. 14 des 16 adhérents estiment ainsi que «le groupe peut les faire évoluer dans leurs pratiques mais il n’y a pas de réponse-type sur les conséquences de l’adhésion car chacun a des souhaits bien différents». Les deux JA qui ne veulent pas adhérer, contrairement aux autres qui vont renouveler, invoquent un conseil dispensé par un autre organisme. S’ils estiment que les apports du groupe sont «rentabilisés», ils souhaiteraient «plus de communication sur les intérêts de l’adhésion, pour attirer de nouveaux adhérents»...

Ils tiennent particulièrement à la gratuité de la première année d’adhésion.
Côté non adhérents, les 15 jeunes interrogés sont majoritaires à témoigner de leur intérêt pour l’ensemble des prestations, même si beaucoup rechignent aux réunions, jugées trop chronophages ou sans intérêt. C’est aussi ce qui ressort des explications fournies par les adhérents qui ne participent qu’occasionnellement voire jamais à ces réunions.

La méconnaissance, devant le manque de temps
Si, parmi les 16 adhérents, 10 d’entre eux s’estiment -au moins un peu- «actifs», chez les non adhérents, la moitié des 15 enquêtés pense «qu’adhérer à un groupe sera bénéfique pour leur exploitation. 8 d’entre eux témoignent qu’ils envisagent de le faire pour échanger et de bénéficier de conseils». 3 autres refusent catégoriquement, notamment par ce que 60% de ces non adhérents attendent de la vente en plus du conseil et qu’ils sont 47% suivis techniquement par des coopératives ou groupements, 40% par des entreprises privées et 13% par la Chambre d’agriculture. Pour autant, à la grande surprise des étudiants qui ont réalisé l’enquête et de Stéphanie Moulin, leur enseignante, les principales causes de non adhésion sont déroutantes et ouvrent la voie à des efforts de communication de la part des groupes. Ils sont 40% des non adhérents à indiquer que s’ils ne viennent pas dans les groupes, c’est d’abord parce qu’ils ne les connaissent pas.

Vient ensuite l’argument du manque de temps. Parmi les autres doléances, que le coût de l’adhésion soit plus faible, que des voisins adhèrent simultanément, que des groupes plus locaux se constituent près de chez eux, que des aides au remplacement leur soient accordées pour pouvoir venir se former en groupes dans le même temps.