Irrigation dans la Nièvre
Les irrigants se font entendre du préfet et du DDT
Lundi 20 juin, Didier Guyon, maÏsiculteur irrigant à Mesves-sur-Loire, a reçu Nicolas Quillet, le préfet, et Yves Castel, le DDT, pour les informer du poids de l'irrigation dans le département. Et visiter des installations. Une action de lobbying qui a permis d'échanger des messages.

Par temps de sécheresse sur la Nièvre, les irrigants sont souvent stigmatisés, à défaut d'être toujours bien compris, par le reste de la population. Rendez-vous avait été pris le 4 juin, au cours de la visite qu'avait accordée le préfet chez Olivier Vieux à Saint-Benin d'Azy. Didier Guyon, président de l'association départementale pour la maîtrise de l'irrigation en Nièvre (Admien) avait proposé à Nicolas Quillet de venir en Val de Loire s'informer sur le poids et les enjeux de l'irrigation dans la Nièvre. Et lundi, accompagné d'Yves Castel, le DDT, le représentant de l'àtat s'est laisser guider par l'hôte, autour de ses installations, en présence d'une quarantaine d'irrigants et de Jean-Pierre Condamine, président de la FDSEA58.
[INTER][I]«Il faut du rendement pour obtenir de la rentabilité»[i][inter]
Avant de mesurer concrètement les efforts déployés en termes de matériel pour optimiser l'usage de l'eau, le préfet s'est fait expliquer l'irrigation dans le département. Didier Guyon a d'abord relativisé son impact en expliquant que 125 exploitations arrosant 5500 hectares étaient concernées: [I]«C'est anecdotique comparé aux 22000 hectares du Cher ou aux 160000 hectares de l'Alsace»[i] a lancé le professionnel, qui avait aménagé des panneaux en couleur pour appuyer son propos. S'en est suivi un échange sur la température et le déficit pluviométrique du début 2011 et les restrictions sur les usages de l'eau qui en ont découlé. La perspective de rendements en forte baisse inquiète les irrigants. Le préfet s'est voulu rassurant: [I]«Je peux vous dire que la pluie reviendra, je vous le confirme. Il faut se déconnecter de l'actualité du moment. L'énervement n'est pas sérieux»[i] a-t-il dit insistant sur le fait que les professionnels avaient, en lui et les pouvoirs publics du département [I]«une oreille attentive»[i].
[INTER]Restrictions mal comprises[inter]
Devant les rampes frontales dernier cri de Didier Guyon, qui arrosent à dose ciblée (30 mm par semaine) et de façon automatisée les 32 hectares de maÏs de la parcelle, le préfet s'est fait interpeller sur les niveaux de restriction des usages de l'eau. A Mesves, le président de l'Admien se situe sur le bassin de la Loire qui n'est pas en seuil d'alerte et n'est donc pas concerné par les tours d'eau. En revanche, quelques irrigants du Nohain et du Mazou ont expliqué leur incompréhension devant les seuils d'alerte qui leur interdit d'irriguer du samedi 8h au lundi 8h. [I]«A 0,5 m3/ seconde, il y a encore de l'eau dans le Nohain»[i] a témoigné l'un d'entre eux. [I]«Nous avons décidé d'une gestion très prudente (des usages de l'eau, ndlr), effectivement»[i] a reconnu Nicolas Quillet avant de promouvoir, à son tour, l'idée de créer des stocks d'eau l'hiver pour pouvoir irriguer quand les besoins se font sentir: [I]«Il s'agit de bon sens africain. Quand l'eau tombe, il faut savoir la garder»[i] a-t-il déclaré trouvant écho chez ses interlocuteurs. D'autant [I]«qu'il s'agit d'une méthode ancienne qui a fait ses preuves en agriculture»[i] lui a emboîté Jean-Pierre Condamine. L'administration, par la voix d'Yves Castel, s'est engagée à étudier les possibilités de créer des retenues collinaires et des bassins de stockage [I]«tout en vérifiant qu'on amortit bien ces investissements importants, faits avec de l'argent public, sur plusieurs années de suite. La sécheresse ne revient pas tous les ans»[i] a souligné le DDT. Jean de Gesnais, irrigant lui-même et président des propriétaires d'étangs, s'en est d'ailleurs pris au gouvernement [I]«et sa politique actuelle de supprimer seuils et barrages»[i]. Et Jean-Pierre Condamine de conclure: [I]«La situation est grave. Il s'agit de savoir si on veut continuer à manger ce qu'on produit sur place. Tant que les gens du gouvernement trouveront leurs croissants avec leur café au lait, le matin, nous avons du souci à nous faire. On marche sur la tête»[i].
[INTER][I]«Il faut du rendement pour obtenir de la rentabilité»[i][inter]
Avant de mesurer concrètement les efforts déployés en termes de matériel pour optimiser l'usage de l'eau, le préfet s'est fait expliquer l'irrigation dans le département. Didier Guyon a d'abord relativisé son impact en expliquant que 125 exploitations arrosant 5500 hectares étaient concernées: [I]«C'est anecdotique comparé aux 22000 hectares du Cher ou aux 160000 hectares de l'Alsace»[i] a lancé le professionnel, qui avait aménagé des panneaux en couleur pour appuyer son propos. S'en est suivi un échange sur la température et le déficit pluviométrique du début 2011 et les restrictions sur les usages de l'eau qui en ont découlé. La perspective de rendements en forte baisse inquiète les irrigants. Le préfet s'est voulu rassurant: [I]«Je peux vous dire que la pluie reviendra, je vous le confirme. Il faut se déconnecter de l'actualité du moment. L'énervement n'est pas sérieux»[i] a-t-il dit insistant sur le fait que les professionnels avaient, en lui et les pouvoirs publics du département [I]«une oreille attentive»[i].
[INTER]Restrictions mal comprises[inter]
Devant les rampes frontales dernier cri de Didier Guyon, qui arrosent à dose ciblée (30 mm par semaine) et de façon automatisée les 32 hectares de maÏs de la parcelle, le préfet s'est fait interpeller sur les niveaux de restriction des usages de l'eau. A Mesves, le président de l'Admien se situe sur le bassin de la Loire qui n'est pas en seuil d'alerte et n'est donc pas concerné par les tours d'eau. En revanche, quelques irrigants du Nohain et du Mazou ont expliqué leur incompréhension devant les seuils d'alerte qui leur interdit d'irriguer du samedi 8h au lundi 8h. [I]«A 0,5 m3/ seconde, il y a encore de l'eau dans le Nohain»[i] a témoigné l'un d'entre eux. [I]«Nous avons décidé d'une gestion très prudente (des usages de l'eau, ndlr), effectivement»[i] a reconnu Nicolas Quillet avant de promouvoir, à son tour, l'idée de créer des stocks d'eau l'hiver pour pouvoir irriguer quand les besoins se font sentir: [I]«Il s'agit de bon sens africain. Quand l'eau tombe, il faut savoir la garder»[i] a-t-il déclaré trouvant écho chez ses interlocuteurs. D'autant [I]«qu'il s'agit d'une méthode ancienne qui a fait ses preuves en agriculture»[i] lui a emboîté Jean-Pierre Condamine. L'administration, par la voix d'Yves Castel, s'est engagée à étudier les possibilités de créer des retenues collinaires et des bassins de stockage [I]«tout en vérifiant qu'on amortit bien ces investissements importants, faits avec de l'argent public, sur plusieurs années de suite. La sécheresse ne revient pas tous les ans»[i] a souligné le DDT. Jean de Gesnais, irrigant lui-même et président des propriétaires d'étangs, s'en est d'ailleurs pris au gouvernement [I]«et sa politique actuelle de supprimer seuils et barrages»[i]. Et Jean-Pierre Condamine de conclure: [I]«La situation est grave. Il s'agit de savoir si on veut continuer à manger ce qu'on produit sur place. Tant que les gens du gouvernement trouveront leurs croissants avec leur café au lait, le matin, nous avons du souci à nous faire. On marche sur la tête»[i].