Campagne 2019
Les grands écarts
Le président de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or dresse un premier bilan des récoltes de l’été.

la semaine dernière à Saulx-le-Duc, près d’Is-sur-Tille.
La Chambre d’agriculture et la FDSEA ont organisé, comme à leur habitude, une réunion d’après moissons en présence des organismes stockeurs et des instituts techniques. Vincent Lavier revient sur ce rendez-vous et livre ses impressions sur les récoltes effectuées ces dernières semaines : « Cette campagne est globalement bonne, mais elle cache d’énormes disparités. Entre les moins bonnes situations et les plus favorables, les rendements vont plus que du simple au double dans le département. En blé, certaines exploitations terminent à une moyenne de seulement 45 q/ha, quand d’autres enregistrent des rendements beaucoup plus intéressants. La récolte des orges livre des résultats similaires, dans les mêmes proportions ». Le président de la Chambre d’agriculture pointe du doigt les cinq semaines très sèches entre les mois de mai et juin : « les secteurs les plus sensibles au manque d’eau ont été, de très loin, les plus impactés. C’est notamment le cas des plateaux au nord de Dijon. Cet épisode climatique a fait d’énormes dégâts dans les potentiels de production ». La moyenne départementale de colza devrait se situer en dessous de 25 q/ha. Pour Vincent Lavier, il s’agit de la culture qui déçoit le plus cette année : « nous avons du bon et du très mauvais colza, mais la moyenne globale est d’un faible niveau à cause de la météo mais aussi des problématiques insectes ». Le président de la Chambre d’agriculture souligne la qualité « correcte » de certaines productions, à l’image des blés, particulièrement riches en protéines : « c’est une bonne surprise car, jusqu’à présent, nous avions coutume de dire que les bons rendements ne faisaient pas bon ménage avec le taux de protéines. Cela ne s’est pas vérifié cette année et c’est tant mieux ». Rien n’est toutefois parfait d’un point de vue qualitatif : les problèmes de calibrage sont nombreux en orges d’hiver et un manque de protéines est déploré dans les orges de printemps semées avant l’hiver.
Impact économique incertain
Il est « bien trop tôt » pour savoir si ces récoltes feront économiquement du bien à la ferme Côte-d’Or : « nous n’avons pas encore les premières simulations de Cerfrance, nous devrions les obtenir à la fin du mois d’août. Il est difficile de se projeter aujourd’hui, il y a encore trop d’inconnues pour se prononcer. Certains s’en tireront certainement mieux en volumes qu’en 2018, mais les prix sont largement inférieurs à ceux de l’an passé… ». Vincent Lavier évoque les cultures encore sur pied, dans lesquelles les épisodes caniculaires laisseront « inévitablement des traces » : « les parcelles de tournesol sont en très grande souffrance. Elles avaient pourtant bien démarré, mais leur potentiel est fortement compromis. Le maïs souffre et même s’il est capable de réagir positivement aux premières pluies, des dégâts sont d’ores et déjà irrémédiables. Le soja est également mal embarqué, les producteurs se font du souci, surtout s’ils n’ont pas la possibilité d’irriguer ». Le président de la Chambre d’agriculture souligne également la difficile période traversée par l’élevage : « de lourdes conséquences sont à prévoir avec cette vague de chaleur intervenant pour la deuxième année consécutive. La situation est pire qu’en 2018, notamment sur l’approvisionnement en eau. La seule note positive vient des récoltes correctes en fourrages, il y en avait vraiment besoin car il n’y avait plus de stocks dans les fermes en sortie d’hiver. La bonne production de paille va permettre de mieux s’organiser et d’éviter une envolée des prix ».
Impact économique incertain
Il est « bien trop tôt » pour savoir si ces récoltes feront économiquement du bien à la ferme Côte-d’Or : « nous n’avons pas encore les premières simulations de Cerfrance, nous devrions les obtenir à la fin du mois d’août. Il est difficile de se projeter aujourd’hui, il y a encore trop d’inconnues pour se prononcer. Certains s’en tireront certainement mieux en volumes qu’en 2018, mais les prix sont largement inférieurs à ceux de l’an passé… ». Vincent Lavier évoque les cultures encore sur pied, dans lesquelles les épisodes caniculaires laisseront « inévitablement des traces » : « les parcelles de tournesol sont en très grande souffrance. Elles avaient pourtant bien démarré, mais leur potentiel est fortement compromis. Le maïs souffre et même s’il est capable de réagir positivement aux premières pluies, des dégâts sont d’ores et déjà irrémédiables. Le soja est également mal embarqué, les producteurs se font du souci, surtout s’ils n’ont pas la possibilité d’irriguer ». Le président de la Chambre d’agriculture souligne également la difficile période traversée par l’élevage : « de lourdes conséquences sont à prévoir avec cette vague de chaleur intervenant pour la deuxième année consécutive. La situation est pire qu’en 2018, notamment sur l’approvisionnement en eau. La seule note positive vient des récoltes correctes en fourrages, il y en avait vraiment besoin car il n’y avait plus de stocks dans les fermes en sortie d’hiver. La bonne production de paille va permettre de mieux s’organiser et d’éviter une envolée des prix ».
Cap sur les énergies renouvelables
Pour Vincent Lavier, des pistes d’amélioration existent pour l’agriculture côte-d’orienne, notamment autour des énergies renouvelables : « le retour de la production d’herbe pourrait être salvateur pour nos assolements. L’idée ne serait pas de nourrir des animaux supplémentaires, ce serait une erreur compte tenu du marché, mais plutôt de transformer cette herbe dans des méthaniseurs, avec une vraie logique territoriale en économie circulaire. Nous avons une réflexion avec le Siceco et l’association des maires ruraux de Côte-d’Or. Ces organismes sont venus nous voir pour envisager une production de gaz vert. Le principal blocage aujourd’hui réside dans le fait que nous ne pouvons pas insérer plus de 15 % de cultures dédiées dans les méthaniseurs. Il faudrait obtenir des dérogations pour nos zones à faibles potentiels ». Vincent Lavier espère également des avancées concernant le photovoltaïque au sol : « nous souhaiterions pouvoir développer la production sur les sols les plus difficiles du département. Aujourd’hui, la réglementation ne nous le permet pas, nous sommes à la recherche d’une solution pour faire bouger les lignes ».