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Syndicalisme

Les Français aiment les héros

Par Benoit Mathé
Le Président de la République a flairé qu’une annonce d’un retrait prématuré du glyphosate le ferait passer pour un héros.
Ainsi, profitant du fait qu’une majorité d’agences de santé diverses ne peuvent apporter la preuve de l’innocuité du glyphosate, avec l’aide du principe qui peut se résumer ainsi : «prouvez-nous que c’est inoffensif…», l’état avance sans s’assurer des alternatives exploitables pour les agriculteurs. Exemple, j’affirme que le fait de porter une chemise à carreaux est plus cancérigène que de porter une chemise unie, démontrez-moi que ce que j’avance n’est pas vrai… Le tout en faisant fi de l’avis de la plupart des agences de santé.
La plus importante d’entre elles, l’ANSES, émet même un avis catégorique : pas de lien entre glyphosate et cancer… On se demande alors à quoi sert une agence de santé nationale si le gouvernement retient l’avis contraire…
Une rapide consultation du site E Phy (ministère) qui classe les différentes spécialités phytosanitaires ainsi que leur phase de risque, renseigne beaucoup sur ce point !
Tout cela n’est que de la politique, les décideurs préférant tenir une position populaire, pour ne pas dire populiste, au mépris d’une profession tout entière. Il est vrai que la campagne médiatique ravageuse pour ne pas dire hystérique qui s’en est suivie n’aide pas du tout à la réflexion, le tout utilisant toujours les bonnes vielles ficelles : 1, les victimes, 2, les méchants et enfin 3, les héros. Essayez avec tous les sujets, bien-être animal, anti-viande, méthode de production, c’est toujours le même scénario !
Quel avenir pour l’agriculture dite de conservation (TCS, semis direct avec ou sans couvert, économe en intrant…) ? Quel avenir pour faire face aux plantes invasives comme l’ambroisie qui est largement implantée dans la Nièvre ? Quelle réponse apporte-t-on face à la différence de coût de production intra-européenne ? Va-t-on continuer d’importer des graines issues d’une agriculture qui utilise le glyphosate ?
Ainsi la FNSEA avec infiniment plus de pragmatisme, propose le contrat de solutions. Un ensemble de mesures applicables, testées, pratiques et réalistes et portées par un nombre important de partenaires pour peu que l’État y prête attention. C’est ce «contrat de solution» que la liste FDSEA/JA 58 se propose de porter entre autres pour les prochaines élections de la Chambre. Pour une agriculture qui sache tenir compte des attentes sociétales mais qui continue à assurer une rémunération des producteurs. Une ligne de conduite qui guidera La Chambre d’agriculture dans ses actions de conseil technico-économique auprès des céréaliers de notre département.