Coopérative Seine Yonne
Les expérimentales 2018 ont fait le plein de visiteurs
C’est sur la plateforme d’essais de Précy-sur-Vrin que se sont déroulées cette année les Expérimentales SeineYonne, autour de 2 pôles de visite blé et colza. Une journée ouverte à l’ensemble des adhérents, qui ont répondu nombreux à l’invitation.

Le site de Précy-sur-Vrin fait partie des deux plateformes d’essai du Service agronomique de SeineYonne, la seconde étant située à Puits, dans le Châtillonnais, pour un total de 3 300 mini parcelles implantées.
Première visite de la matinée sur le pôle colza, où sont installées 60 variétés, dont certaines non inscrites. Des variétés adaptées au terroir, mais aussi aux problématiques majeurs des ravageurs automnaux, explique Amélie Petit, du Service agronomique de SeineYonne : «nous cherchons des variétés présentant une certaine vigueur au départ et qui parviennent à faire une belle biomasse pendant l’hiver, pour une reprise de végétation assez rapide, afin d’essayer de contrer ces ravageurs et les larves que l’on trouve dans les pieds de colza». L’association de différentes génétiques dans l’implantation culturale, permettant d’obtenir diverses sensibilités aux maladies et aux différentes caractéristiques agronomiques, souligne son collègue, Hervé Martin : «comme en matière de floraison, en associant une précoce avec une tardive, pour obtenir un temps de fleur et une mise de pollen un peu plus longue». Il ne suffit pas de semer le bon mélange de variétés, encore faut-il bien l’implanter, face à diverses problématiques majeures, comme : la préservation de la ressource en eau, la préservation des molécules herbicides face aux résistances ou les attaques de ravageurs : «cette journée est aussi l’occasion de refaire un point avec nos adhérents, sur le fait que le pilier de base reste bien la fertilité des sols, un colza bien alimenté s’en sortira toujours mieux… Notamment cette année en sortie d’hiver, où l’apport d’éléments minéraux, que ce soit du souffre, de l’azote, du bore, du phosphore ou de la potasse, n’était pas forcément présent trop tôt alors qu’on avait de grosses biomasses de colza prêtes à redémarrer. Tout s’est mis en arrêt végétatif forcé et les dégâts apportés par les insectes sont venus amplifier les difficultés». C’est en 2012, que les techniciens de SeineYonne ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, confrontés sur les plateaux du Tonnerrois, aux premières résistances aux insecticides du colza. Mais, précise Catherine Robillard, «nous considérons aujourd’hui, que c’est tout l’ensemble du territoire de SeineYonne, qui est confronté au problème. Sur les grosses altises, les pyréthrinoides sont sans effet et on limite les interventions insecticides au profit du raisonné». D’autant, rajoute Hervé Martin, «que nous avons du mal à comprendre les cycles de l’insecte aujourd’hui, avec des vols comme cette année, jusqu’au mois de décembre ! L’évolution climatique jouant certainement aussi, sur cet aspect dynamique de vol».
Quand l’industriel prend le pas sur l’artisanal
Sur le pôle blé, 60 variétés également attendent les visiteurs, dont 24 non inscrites et une dizaine de blés améliorants. Ici, contrairement au colza, pas de mélanges de génétiques, mais des variétés pures, précise Amélie Petit : «chaque année, les variétés sont retestées d’un point de vue qualité technologique, afin de permettre au meunier de refaire sa maquette et reproposer à son client une farine correspondant à un type de produit déjà utilisé». Chaque variété se voyant attribuer une série de notes, que ce soit en terme d’alternativité (la façon de se comporter pendant l’hiver et au redémarrage), d’implantation, de résistance aux maladies ou de composante de rendements. L’important, rappelle Catherine Robillard, «étant pour un agriculteur, de semer une palette de précocités différentes, pour sécuriser son potentiel de rendement, face à d’éventuels accidents climatiques». Le souvenir des années 2012 et 2016 est encore dans toutes les mémoires.
Petit tour par le pôle fongicides, pour rappeler aux producteurs de blé CRC des deux coopératives de SeineYonne, les grandes lignes du cahier des charges de la filière, qui verra cette année sa production nationale passer de 320 K à 420 K tonnes : pas de parcelles à moins de 250 m d’une route avec un passage de plus de 5 000 véhicules/jour, pas de molécules présentes à la récolte, stockage hermétique aux souris et oiseaux, pas d’insecticides de stockage, etc. La filière CRC est aujourd’hui l’une des rares productions céréalières en France, à bénéficier d’une certification «conformité de produit», véritable signe officiel de qualité, permettant d’accéder à d’autres niveaux de labellisation comme les «baguettes label rouge».
Présent également à cette journée, sur le stand dédié à la meunerie, Hervé de Romemont, pdg des Moulins Dumée : «Je représente une profession qui a mauvaise réputation dans le monde agricole. Pourquoi ? Parce qu’on est exigeant en terme de qualité et qu’on paie mal !» (Rires) Une rigueur sur la qualité des produits reçus, qui s’explique par le fait de clients de plus en plus exigeants, dans un contexte de marché qui se transforme : «le marché du pain était précédemment dominé par la boulangerie artisanale qui, il y a 30 ans, pesait 80% du marché, Désormais, les choses se sont modifiées car l’artisanat ne représente plus que 55% du marché du pain en France, pour 45% à l’industrie et je pense que dans 20 ans, les choses se seront inversées». Un marché de plus en plus exigeant : «Un industriel, c’est quoi ? C’est quelqu’un qui a une usine avec une ligne excessivement mécanisée et du fait de cette mécanisation, a besoin de produits les plus réguliers possibles tout au long de l’année. D’où le besoin impératif d’avoir en face de nous, des coopératives réalisant un bon travilde mélanges et de contrôle des produits». L’autre challenge étant de leur fournir des farines de plus en plus protéinées : «sachez que lorsque nous recevons des blés à 11,5, nous sortons derrière, des farines à10,3 maximum et il nous faut ramener des correcteurs, soit en utilisant des blés de force, soit en rajoutant de la protéine au travers de gluten, de façon d’atteindre la cible exigée». Autre critère qualificatif pour la meunerie : le temps de chute d’Hagberg, avec pour illustrer le sujet, des baguettes de pain sur le stand, «au ventre plat» et aux formes peu généreuses ! «Une farine à partir d’un blé avec 140 ou 150 de temps de chute, voilà ce que ça donne». Une nouvelle problématique est apparue, concernant les allergènes : «au cours des deux derniers mois, nous avons rencontré d’énormes difficultés vis à vis de l’un de nos principaux clients, concernant des traces de soja dans ses viennoiseries. Des traces infimes, correspondant à 300 gr de soja pour une benne de 30 tonnes, néanmoins, nous avons été à deux doigts d’un rappel national des produits !»
Première visite de la matinée sur le pôle colza, où sont installées 60 variétés, dont certaines non inscrites. Des variétés adaptées au terroir, mais aussi aux problématiques majeurs des ravageurs automnaux, explique Amélie Petit, du Service agronomique de SeineYonne : «nous cherchons des variétés présentant une certaine vigueur au départ et qui parviennent à faire une belle biomasse pendant l’hiver, pour une reprise de végétation assez rapide, afin d’essayer de contrer ces ravageurs et les larves que l’on trouve dans les pieds de colza». L’association de différentes génétiques dans l’implantation culturale, permettant d’obtenir diverses sensibilités aux maladies et aux différentes caractéristiques agronomiques, souligne son collègue, Hervé Martin : «comme en matière de floraison, en associant une précoce avec une tardive, pour obtenir un temps de fleur et une mise de pollen un peu plus longue». Il ne suffit pas de semer le bon mélange de variétés, encore faut-il bien l’implanter, face à diverses problématiques majeures, comme : la préservation de la ressource en eau, la préservation des molécules herbicides face aux résistances ou les attaques de ravageurs : «cette journée est aussi l’occasion de refaire un point avec nos adhérents, sur le fait que le pilier de base reste bien la fertilité des sols, un colza bien alimenté s’en sortira toujours mieux… Notamment cette année en sortie d’hiver, où l’apport d’éléments minéraux, que ce soit du souffre, de l’azote, du bore, du phosphore ou de la potasse, n’était pas forcément présent trop tôt alors qu’on avait de grosses biomasses de colza prêtes à redémarrer. Tout s’est mis en arrêt végétatif forcé et les dégâts apportés par les insectes sont venus amplifier les difficultés». C’est en 2012, que les techniciens de SeineYonne ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, confrontés sur les plateaux du Tonnerrois, aux premières résistances aux insecticides du colza. Mais, précise Catherine Robillard, «nous considérons aujourd’hui, que c’est tout l’ensemble du territoire de SeineYonne, qui est confronté au problème. Sur les grosses altises, les pyréthrinoides sont sans effet et on limite les interventions insecticides au profit du raisonné». D’autant, rajoute Hervé Martin, «que nous avons du mal à comprendre les cycles de l’insecte aujourd’hui, avec des vols comme cette année, jusqu’au mois de décembre ! L’évolution climatique jouant certainement aussi, sur cet aspect dynamique de vol».
Quand l’industriel prend le pas sur l’artisanal
Sur le pôle blé, 60 variétés également attendent les visiteurs, dont 24 non inscrites et une dizaine de blés améliorants. Ici, contrairement au colza, pas de mélanges de génétiques, mais des variétés pures, précise Amélie Petit : «chaque année, les variétés sont retestées d’un point de vue qualité technologique, afin de permettre au meunier de refaire sa maquette et reproposer à son client une farine correspondant à un type de produit déjà utilisé». Chaque variété se voyant attribuer une série de notes, que ce soit en terme d’alternativité (la façon de se comporter pendant l’hiver et au redémarrage), d’implantation, de résistance aux maladies ou de composante de rendements. L’important, rappelle Catherine Robillard, «étant pour un agriculteur, de semer une palette de précocités différentes, pour sécuriser son potentiel de rendement, face à d’éventuels accidents climatiques». Le souvenir des années 2012 et 2016 est encore dans toutes les mémoires.
Petit tour par le pôle fongicides, pour rappeler aux producteurs de blé CRC des deux coopératives de SeineYonne, les grandes lignes du cahier des charges de la filière, qui verra cette année sa production nationale passer de 320 K à 420 K tonnes : pas de parcelles à moins de 250 m d’une route avec un passage de plus de 5 000 véhicules/jour, pas de molécules présentes à la récolte, stockage hermétique aux souris et oiseaux, pas d’insecticides de stockage, etc. La filière CRC est aujourd’hui l’une des rares productions céréalières en France, à bénéficier d’une certification «conformité de produit», véritable signe officiel de qualité, permettant d’accéder à d’autres niveaux de labellisation comme les «baguettes label rouge».
Présent également à cette journée, sur le stand dédié à la meunerie, Hervé de Romemont, pdg des Moulins Dumée : «Je représente une profession qui a mauvaise réputation dans le monde agricole. Pourquoi ? Parce qu’on est exigeant en terme de qualité et qu’on paie mal !» (Rires) Une rigueur sur la qualité des produits reçus, qui s’explique par le fait de clients de plus en plus exigeants, dans un contexte de marché qui se transforme : «le marché du pain était précédemment dominé par la boulangerie artisanale qui, il y a 30 ans, pesait 80% du marché, Désormais, les choses se sont modifiées car l’artisanat ne représente plus que 55% du marché du pain en France, pour 45% à l’industrie et je pense que dans 20 ans, les choses se seront inversées». Un marché de plus en plus exigeant : «Un industriel, c’est quoi ? C’est quelqu’un qui a une usine avec une ligne excessivement mécanisée et du fait de cette mécanisation, a besoin de produits les plus réguliers possibles tout au long de l’année. D’où le besoin impératif d’avoir en face de nous, des coopératives réalisant un bon travilde mélanges et de contrôle des produits». L’autre challenge étant de leur fournir des farines de plus en plus protéinées : «sachez que lorsque nous recevons des blés à 11,5, nous sortons derrière, des farines à10,3 maximum et il nous faut ramener des correcteurs, soit en utilisant des blés de force, soit en rajoutant de la protéine au travers de gluten, de façon d’atteindre la cible exigée». Autre critère qualificatif pour la meunerie : le temps de chute d’Hagberg, avec pour illustrer le sujet, des baguettes de pain sur le stand, «au ventre plat» et aux formes peu généreuses ! «Une farine à partir d’un blé avec 140 ou 150 de temps de chute, voilà ce que ça donne». Une nouvelle problématique est apparue, concernant les allergènes : «au cours des deux derniers mois, nous avons rencontré d’énormes difficultés vis à vis de l’un de nos principaux clients, concernant des traces de soja dans ses viennoiseries. Des traces infimes, correspondant à 300 gr de soja pour une benne de 30 tonnes, néanmoins, nous avons été à deux doigts d’un rappel national des produits !»