élevage
Les éleveurs du morvan de nouveau inquiets
Ils sont un petit groupe d’agriculteurs installés dans le Morvan et plus précisément à Ouroux-en-Morvan et ils tirent la sonnette d’alarme sur une conjoncture et des aléas climatiques qui plombent la trésorerie de leurs exploitions.

Les aléas se suivent et malheureusement se ressemblent. Les éleveurs de Ouroux-en-Morvan ont profité de la période des foins pour attirer l’attention sur les rendements et les récoltes qui s’amenuisent à mesure que les sécheresses se multiplient.
« Cette année, il faut envisager une perte de rendements au alentour de 2/3 par rapport à une année normale. En moyenne dans le Morvan, une exploitation récolte 4 tonnes de matière sèche, mais cette année, nous sommes loin du compte. Ce qui me frappe, c’est l’absence de légumineuses dans les prés. Mon fils devait avoir du trèfle dans son Ray-Grass mais il n’a pas poussé en raison du manque d’eau. C’est le résultat aussi de la sécheresse de l’année dernière et du début de printemps de cette année qui a brûlé complémentent les parcelles » explique Pierre Bobin, éleveur à Ouroux-en-Morvan. Bernard Machecourt, éleveur lui aussi sur la commune parle d’une situation inédite : « Je ne reconnais plus le Morvan, même lors de la sécheresse de 1976, le paysage n’était pas aussi brûlé. Le problème c’est la répétition des épisodes, ce qui fait que le parcellaire a du mal à s’en remettre » estime-t-il. « Heureusement que nous avons eu entre le 25 avril et le 14 mai environ 110 mm de pluie sinon les récoltes n’auraient pas pu avoir lieu. Ces précipitations ont sauvé la saison » ajoute de nouveau Pierre Bobin. Pour les éleveurs morvandeaux, l’urgence des prochaines semaines va consister à trouver de la paille à des tarifs abordables. Ils en appellent une nouvelle fois au bon sens de leurs collègues céréaliers pour ne pas que ces derniers broient la paille dont ils ont cruellement besoin. D’autant plus que cette paille se négocie en moyenne à 80 euros la tonne alors mieux vaut pour ces éleveurs ne pas l’acheter trop loin de leur exploitation. Ces coups d’approvisionnement en paille remettent en lumière l’importance d’une aide au transport maintes fois réclamé par l’ancien exploitant Pierre Bobin. « On m’a souvent répondu qu’il n’y avait pas le budget nécessaire pour ça et que nous avions l’ICHN au titre de la zone montagne. Or je rappelle à l’administration que l’ICHN couvre les différences de potentiel du parcellaire, mais ne couvre pas les frais supplémentaires liés à l’achat de fourrage ou de paille. Nous estimons qu’un éleveur du Morvan comme nous, n’est pas sur un pied d’égalité que nos collègues qui se trouvent dans des zones céréalières » estime-t-il.
« Nous avons des groupements qui ne jouent pas le jeu »
L’autre sujet d’inquiétude c’est encore et toujours le prix de la viande. Certains membres de la Cuma la Rouxoise ont fait l’expérience de la contractualisation avec des coopératives mais n’en tirent pas forcément un avantage. C’est le cas notamment de Virginie et Thierry Desbrosses installés tous les deux sur le Gaec de Vauchisson à Ouroux-en-Morvan. « Nous avons par exemple tenté la contractualisation avec Sicarev dans laquelle il est prévu une plus-value. Mais pour une vache de 360 kg, le commercial nous a proposé de la vendre à 3,50 € plus-value comprise. Nous pensions que cette plus-value serait plus rémunératrice, mais à ce prix-là, nous n’avons pas vu l’intérêt. Normalement, une plus-value est faite pour améliorer le prix de vente d’une bête, mais si elle est intégrée au tarif de base, il n’y a pas vraiment de différence. Par ailleurs, Sicarev fait répercuter ses frais de fonctionnement de 0,8 % aux éleveurs, ce que nous déplorons. Nous avons en réalité des groupements qui ne jouent pas le jeu » estime le couple d’éleveurs. « Nous avions alerté le député Patrice Perrot l’année dernière sur les cours de la viande qui sont pour nous catastrophiques. Je lui avais même fourni une facture et il s’était engagé à la montrer au ministre de l’Agriculture et même de le faire venir dans le département. Un an plus tard où en est-on de cette promesse ? » s’interrogent les éleveurs d’Ouroux-en-Morvan. Ces derniers se disent prêts à la discussion avec le député.
« Cette année, il faut envisager une perte de rendements au alentour de 2/3 par rapport à une année normale. En moyenne dans le Morvan, une exploitation récolte 4 tonnes de matière sèche, mais cette année, nous sommes loin du compte. Ce qui me frappe, c’est l’absence de légumineuses dans les prés. Mon fils devait avoir du trèfle dans son Ray-Grass mais il n’a pas poussé en raison du manque d’eau. C’est le résultat aussi de la sécheresse de l’année dernière et du début de printemps de cette année qui a brûlé complémentent les parcelles » explique Pierre Bobin, éleveur à Ouroux-en-Morvan. Bernard Machecourt, éleveur lui aussi sur la commune parle d’une situation inédite : « Je ne reconnais plus le Morvan, même lors de la sécheresse de 1976, le paysage n’était pas aussi brûlé. Le problème c’est la répétition des épisodes, ce qui fait que le parcellaire a du mal à s’en remettre » estime-t-il. « Heureusement que nous avons eu entre le 25 avril et le 14 mai environ 110 mm de pluie sinon les récoltes n’auraient pas pu avoir lieu. Ces précipitations ont sauvé la saison » ajoute de nouveau Pierre Bobin. Pour les éleveurs morvandeaux, l’urgence des prochaines semaines va consister à trouver de la paille à des tarifs abordables. Ils en appellent une nouvelle fois au bon sens de leurs collègues céréaliers pour ne pas que ces derniers broient la paille dont ils ont cruellement besoin. D’autant plus que cette paille se négocie en moyenne à 80 euros la tonne alors mieux vaut pour ces éleveurs ne pas l’acheter trop loin de leur exploitation. Ces coups d’approvisionnement en paille remettent en lumière l’importance d’une aide au transport maintes fois réclamé par l’ancien exploitant Pierre Bobin. « On m’a souvent répondu qu’il n’y avait pas le budget nécessaire pour ça et que nous avions l’ICHN au titre de la zone montagne. Or je rappelle à l’administration que l’ICHN couvre les différences de potentiel du parcellaire, mais ne couvre pas les frais supplémentaires liés à l’achat de fourrage ou de paille. Nous estimons qu’un éleveur du Morvan comme nous, n’est pas sur un pied d’égalité que nos collègues qui se trouvent dans des zones céréalières » estime-t-il.
« Nous avons des groupements qui ne jouent pas le jeu »
L’autre sujet d’inquiétude c’est encore et toujours le prix de la viande. Certains membres de la Cuma la Rouxoise ont fait l’expérience de la contractualisation avec des coopératives mais n’en tirent pas forcément un avantage. C’est le cas notamment de Virginie et Thierry Desbrosses installés tous les deux sur le Gaec de Vauchisson à Ouroux-en-Morvan. « Nous avons par exemple tenté la contractualisation avec Sicarev dans laquelle il est prévu une plus-value. Mais pour une vache de 360 kg, le commercial nous a proposé de la vendre à 3,50 € plus-value comprise. Nous pensions que cette plus-value serait plus rémunératrice, mais à ce prix-là, nous n’avons pas vu l’intérêt. Normalement, une plus-value est faite pour améliorer le prix de vente d’une bête, mais si elle est intégrée au tarif de base, il n’y a pas vraiment de différence. Par ailleurs, Sicarev fait répercuter ses frais de fonctionnement de 0,8 % aux éleveurs, ce que nous déplorons. Nous avons en réalité des groupements qui ne jouent pas le jeu » estime le couple d’éleveurs. « Nous avions alerté le député Patrice Perrot l’année dernière sur les cours de la viande qui sont pour nous catastrophiques. Je lui avais même fourni une facture et il s’était engagé à la montrer au ministre de l’Agriculture et même de le faire venir dans le département. Un an plus tard où en est-on de cette promesse ? » s’interrogent les éleveurs d’Ouroux-en-Morvan. Ces derniers se disent prêts à la discussion avec le député.