Sommet du végétal à Dijon
Les congressistes sur le terrain
En marge du Sommet du Végétal qui vient de se dérouler à Dijon, une visite d'exploitation a été organisée par la FDSEA, mardi, avec les responsables d'Orama.

C'est au Gaec Franet, à Hauteville-lès-Dijon, que le Sommet du végétal 2012 aura commencé. La FDSEA de Côte d'Or a convié les responsables d'Orama à se rendre sur des terres à faibles potentiels, en amont du Congrès national qui s'est déroulé mercredi et jeudi. Bertrand Franet a exposé les différentes problématiques du secteur à une délégation emmenée par Philippe Pinta, le président d'Orama. Faibles rendements, exploitation affaiblie par le bilan de santé, sujette aux risques climatiques, réglementations environnementales très contraignantes.... : par sa présentation, l'agriculteur côte d'orien a mis en avant le contexte général des productions végétales du département en zone intermédiaire. Il a été fortement appuyé par Fabrice Faivre, président de la FDSEA, Dominique Chambrette, président de la Chambre d'agriculture et Jacques de Loisy, président de la commission «productions végétales» de la FDSEA. Plusieurs interventions ont suivi avec Philippe Dubief (Cipan), Luc Babouillard (bassins d'alimentation de captage), Véronique Laville (plusieurs thèmes dont Ecophyto 2018) et Nicolas Michaud (irrigation). Ce rendez-vous a été l'occasion pour les responsables d'Orama d'aborder le Congrès en connaissance de cause. Retrouvez le compte-rendu du Sommet dans la prochaine édition de Terres de Bourgogne.
«Nous ne sommes pas des abrutis»
Jean-Francois Isambert, secrétaire général de l'AGPB et d'Orama, a participé à la visite d'exploitation. Cet agriculteur parisien s'est indigné des mesures arbitraires subies par le secteur agricole. «Nous sommes dans un métier ou il faut être extrêmement pragmatique. Nous ne sommes pas des abrutis, nous cherchons à mesurer ce que l'on fait. Les agriculteurs veulent répondre aux besoins de nos concitoyens. Tant qu'on n'arrivera pas à le faire comprendre, on restera dans un rapport de force qui favorisera la décroissance». Pour les cultures intermédiaires pièges à nitrates, Jean-François Isambert indique: «des Cipan à 100% c'est impossible. C'est une question de bon sens. Oui à des Cipan raisonnées et raisonnables, non à celles qu'on voudrait nous imposer, sans savoir ce qu'il en est. Tout dépend des terres et des reliquats !». Concernant les bassins d'alimentation de captage : «il faut éviter toutes les mesures qui seraient arbitraires et qui consisteraient à vouloir retirer un partie des terres de la production. C'est une mauvaise façon d'aborder les débats. Je crois vraiment qu'il est possible de trouver des solutions dans le cadre d'une agriculture de production. Orama et les instituts techniques vont mettre en place des actions ces prochaines semaines». Sur l'irrigation : «c'est complètement idiot de ne pas essayer de capter une partie de l'eau qui tombe du ciel en hiver.... Les projets de retenues d'eau sont pourtant intéressants: d'une part pour l'agriculture, d'autre part pour l'environnement...». Enfin, Jean-François Isambert se prononce sur le Grenelle et en particulier sur Ecophyto 2018 : «Moins 50% de produits phyto? C'est absurde. C'est comme si le secteur de la santé enlevait la moitié des médicaments. Encore une fois, les démarches arbitraires n'ont aucun sens. Certaines années, selon les conditions climatiques, il va avoir beaucoup traiter. D'autres années, il n'y aura rien à faire ou presque. Il faut être pragmatique. Nous avons besoin d'indicateurs qui nous permettent de mesurer la pression sur les maladies, sur les adventices. En fonction de cette pression, nous verrons par région si les agriculteurs traitent trop ou pas assez. A partir de là, on pourra mettre en place des actions correctives ou non. Nous serons alors dans des démarches raisonnées et intelligentes».