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Formation

Les clés pour être «bien dans ses bottes»

Sous l’égide de la FDSEA de l’Yonne, une seconde session de la formation «Bien dans ses bottes» va débuter le 10 janvier prochain. Ou comment, au travers de la Programmation Neuro Linguistique, trouver en soi la solution de ses problèmes.
Par Dominique Bernerd
Les clés pour être «bien dans ses bottes»
Retrouver un épanouissement dans son univers de travail, trouver en soi les clés pour solutionner ses problèmes, analyser et contrôler ses émotions… Autant d’objectifs visés par les formations proposées par Jean-François Mathieu, éleveur et ancien Conseiller agricole à la Chambre d’agriculture de Corrèze, aujourd’hui consultant en Programmation Neuro-Linguistique.
Apparue aux États-Unis dans les années 70, la PNL est une technique visant à mobiliser toutes les ressources
de son inconscient, pour utiliser son cerveau de manière différente et apprendre à agir sur ses
comportements.
Le bien être des animaux est un droit, celui des éleveurs un devoir. Un axiome sur lequel s’est bâtie la formation proposée par Jean-François Mathieu, pour qui, «un éleveur n’est pas une exploitation. C’est un être humain qui peut avoir des limites. Souvent, les doutes, les manques d’envie ou d’enthousiasme des producteurs, engendrent les difficultés techniques et économiques de leur exploitation…» (Plateau Space webTV du 17/09/2015).
Ne pas se laisser submerger par le stress en prenant conscience des comportements ou des actions inutiles, retrouver une pensée objective, «s’ouvrir à leur intelligence émotionnelle, à se confronter à ce qu’ils cachent sous leur couches d’oignon. C’est très rapide et efficace, à condition d’y mettre toute son énergie». Convaincu que si une personne subit ses émotions, elle ne peut prendre les bonnes décisions, l’ancien conseiller agricole veut avant tout faire passer le message qu’en agriculture, comme ailleurs, «la fatalité n’existe pas» et que si une exploitation ne va pas bien, c’est avant tout parce que son propriétaire ne va pas bien.

Une formation pour «retrouver du bien-être paysan»
Le bien-être paysan, une notion abstraite pour certains, mais considérée comme essentielle par la FDSEA de l’Yonne. Exploitation, famille, activités extérieures : pas toujours simple d’y voir clair, de s’y retrouver. Une chose est certaine malgré tout : «quand le paysan va, tout va !»
 
Pourquoi cette formation ?
L’année dernière, la FDSEA de l’Yonne avait déjà proposé cette formation inédite. 10 participants ont tenté l’aventure et en sont ressortis transformés. Devant l’enthousiasme suscité et les témoignages positifs, l’instance syndicale agricole départementale ne pouvait que continuer l’aventure. Elle propose donc la 2e édition de cette formation pour début 2018 (dates ci-après).

Le but de cette formation ?
Elle a pour objectif de :
Comprendre comment «je fonctionne»,
Arriver à objectiver nos actions et nos prises de décisions,
Apprendre à prendre du recul,
Redonner du sens à son métier,
Ne pas rester dans le doute,
Reprendre du plaisir à être agriculteur,
Retrouver son bien-être paysan

Qui va animer cette formation ? Un autre paysan !
Jean-François Mathieu est éleveur de Salers en Corrèze. Il accompagne aujourd’hui des éleveurs, «à aller mieux : «j’ai souhaité utiliser mes acquis pour accompagner les agriculteurs en difficulté, pour améliorer ma communication avec eux et analyser leur véritable besoin. Les résultats sont bons dans la plupart des cas : les personnes apprennent à retrouver une pensée objective, elles prennent du recul par rapport à leur quotidien et aux évènements extérieurs. Plutôt que de réagir émotionnellement, ces éleveurs acceptent les évènements avec bienveillance et on se rend compte que dans la majorité des cas, si l’exploitation va mal, c’est que l’agriculture va mal. Avec cette formation, les agriculteurs se réapproprient le fait que, quel que soit le contexte, ils sont maîtres de leurs décisions et donc de leur vie présente et future».

Durée et lieu de formation :
Cette formation se tiendra en la Salle des fêtes des Chesnez, près d’Auxerre, sur 6 journées avec 3 séquences de 2 jours : 10 et 11 janvier 2018, 7 et 8 février, 7 et 8 mars

Je ne peux pas partir de mon exploitation !
La solution passe par le Service de remplacement. Il est prévu une prise en charge de l’intervention par la MSA dans le cadre de son action sociale et par l’Asylra. Les agriculteurs qui voudront suivre cette formation, seront donc soulagés dans leur travail. Si vous n’êtes pas adhérent au Service de remplacement, vous devrez vous acquitter de l’adhésion (cotisation de 100 € pour les agriculteurs et de 50 € pour les JA)

Qui peut venir?
Tout agriculteur du département qui le souhaite, qu’il soit syndiqué ou non

Ca va couter cher?
Rien du tout. La FDSEA de l’Yonne ne souhaite aucune participation financière. Seul le repas, les frais pour vous rendre à Auxerre et l’adhésion au Service de remplacement restent à votre charge ? Cette formation est financée par Vivéa
De questions ?
Appelez Marianne Ranque au 03 86 49 48 24 ou 03 86 49 48 10
Mail : fdsea.yonne@fdsea89.fr

«Je tomberais dans un puits...»

A la tête d’une exploitation de 120 ha, à Treignac, en Corrèze, Laurent Coudert élevait des veaux de lait sous la mère. Un couple qui «bat de l’aile» et une séparation conflictuelle en 2013 lui ont fait perdre pied. C’est un conseiller de la Chambre d’agriculture qui le dirige alors vers Jean-François Mathieu, pour une première découverte de la technique PNL.

Conquis, Laurent a multiplié les sessions de formation, au point d’abandonner son activité d’agriculteur, pour souhaiter devenir à son tour formateur.

- Dans quel contexte avez-vous découvert la PNL  ?
Laurent Coudert  : «la séparation se passait mal, je sentais que je tombais dans un puits et soit je rebondissais, soit je finissais mal, d’où ce travail amorcé avec Jean-François, qui m’a aidé à reprendre pied. Pourtant au début, j’étais complètement fermé, plus aucun sentiment, j’étais devenu une machine et faisais tout par la force. Je ne me ménageais plus, le travail était devenu un refuge… Nous avons commencé quelques séances ensemble et c’est comme cela que tout a démarré. Cela m’a tellement apporté que je me suis posé un jour la question de voir comment faire comme lui et accompagner des personnes… Là, j’en suis à ma 3e année de formation, entamée en 2014 alors que j’étais encore agriculteur et elle va s’achever en avril prochain».

- Évoquer ses émotions, parler de son intime, n’est-ce pas un peu antinomique avec la réputation de «taiseux» du monde agricole  ?
«Au début, il y a toujours un peu de fierté personnelle empêchant de s’ouvrir complètement et une barrière est à franchir. Il faut commencer par réfléchir sur ce que l’on veut pour soi. Et bien souvent, les gens ne savent pas répondre. On n’ose pas dire ce qui ne va pas et au bout d’un moment, on touche le fond. Dans la PNL, on reprend beaucoup les mots que les personnes expriment. De là, on les accompagne pour les aider à trouver leurs réponses, comme s’autoriser à être heureux au travail, s’autoriser à prendre des vacances… Bien souvent, il ne s’agit que d’un problème d’organisation, mais quand on a la tête dans le guidon, on n’y pense pas. La PNL conduit à une analyse perpétuelle de son propre comportement, on se remet en question sans arrêt. Tout le monde en est capable, c’est souvent le simple recul sur les choses qui manque».