Les avantages de la plantation de haies
C'est à travers les exploitations de Benjamin Vecten et de Valentin Jourlin que la Communauté de l'Auxerrois a souhaité mettre en avant et valoriser la plantation de haies. Retour d'expériences.

« J'ai planté des haies autour de mes exploitations pour favoriser la biodiversité et protéger mes parcelles », raconte Benjamin Vecten sur son exploitation à Escamps. Cet agriculteur a présenté la plantation de sa jeune haie, il y a près de deux ans. Assisté par Lison Delsalle de Bio Bourgogne Franche-Comté et Adrien Friedmann du Centre National de la Propriété Foncière (CNPF), Benjamin Vecten détaille les différentes étapes par lesquelles il a dû passer face à deux classes de BPREA du Lycée La Brosse. « Planter des haies n'a pas été si simple, j'ai eu quelques problèmes d'approvisionnement. Il n'y a pas beaucoup de fournisseurs locaux, ce n’est pas évident pour se lancer. Et puis il y a plein de règles à respecter comme le fait de placer ses haies à 2 mètres des routes », témoigne-t-il. « Il ne faut pas planter trop vite, il faut le faire au bon moment, quand tout est ouvert. Je vous conseille ça parce qu'il faut prendre en compte l'aspect entretien et financier. Heureusement, concernant l'entretien, on s'entraide avec d'autres agriculteurs », conseille Benjamin Vecten.
Pour cet agriculteur, la plantation de haies sera différente la prochaine fois. « Si je devais le refaire, je le ferais différemment. Vous voyez peut-être en contrebas, des tas de branche, c'est une autre technique de plantation de haies, la régénération naturelle assistée, ce sont des tas de branche où souvent les oiseaux posent des trucs et à un moment donné, la nature reprend ses droits », confie curieux Benjamin Vecten.
Et sur le long terme ?
« C'est mon prédécesseur qui avait planté ces haies, je ne vois pas trop les bénéfices, mais c'est parce que j'ai toujours connu mes exploitations avec ces haies. Mais je suis sûr que ça a un impact sur le changement climatique », témoigne Valentin Jourlin sur sa parcelle au-dessus du village de Vallan. « Par contre il faut faire attention, parce qu'on peut avoir des problèmes avec les voisins à cause de la plantation de haies, c'est mon cas. Avec les bandes enherbées, parfois ils pensent qu'on n’a pas le droit. Alors qu'on est en accord avec la Mairie », confesse le second exploitant. Adrien Friedmann du CNPF conseille à son tour sur la manière dont les exploitations peuvent être protégées de la faune. « Il faut protéger vos haies, avec des tissus, et les tailler avec des hauteurs différentes, pour protéger vos haies des chevreuils, ils aiment bien se frotter contre. Il faut aussi protéger la tige principale, celle qui est la plus haute, parce que les chevreuils risquent de vouloir la manger », ajoute-t-il. Valentin Jourlin revient à son tour sur les avantages de la haie. « La haie est multifonction, elle agit comme un brise-vent, elle protège de 15 fois sa hauteur, elle permet de faire revenir la biodiversité aussi », complète Valentin Jourlin.
« Les anciens ne doivent pas trop comprendre. On nous a demandé de tout enlever et maintenant on nous donne des subventions pour en replanter », conclut un des élèves dans le groupe.
