FDSEA
Les agriculteurs mobilisés contre l’importation d’huile de palme
Une délégation nivernaise de la FDSEA s’est rendue le mercredi 13 juin devant la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne. Benoît Mathé, trésorier de la FDSEA 58 et responsable de délégation pour cette mobilisation nous donne son sentiment à l’issue de cette journée.

«N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas !» C’est le message que les agriculteurs de la Nièvre entendaient faire passer en ce troisième jour de mobilisation, devant la raffinerie de Grandpuits. Aux côtés de leurs camarades de l’Yonne et de la Seine-et-Marne, ils ont souhaité manifester leur opposition à la décision du gouvernement d’autoriser l’importation de 300 000 tonnes d’huiles de palme pour alimenter la raffinerie Total de la Mède (Provence-Alpes Côte d’Azur.) Emmenée par Benoît Mathé, trésorier de la FDSEA 58, la délégation nivernaise est restée sur les lieux une bonne partie de la matinée pour soutenir les 150 camarades déjà présents depuis le début du mouvement syndical. Sur place, ils ont été accueillis par Cyril Milard, président de la FDSEA 77. Si l’ambiance était à la convivialité, c’est surtout la gravité que l’on pouvait lire sur les visages des manifestants.
Les blocages ont ensuite été levés vers midi «pour ne pas imposer une pénurie aux Français qui aurait été mal vécue» précise Benoît Mathé. Il poursuit : «Certes nous n’avons pas obtenu le retrait d’autorisation d’importation de l’huile de palme, les Français jugeront de la conviction de nos ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, mais quatre points majeurs répondent néanmoins à nos revendications». à savoir : reprise des travaux du Corena (Comité qui regroupe les représentants des ministères de la Santé, du Travail, de l’Environnement et de l’Agriculture), engagement de réduction du plafond d’importation de l’huile de palme, ouverture de discussions techniques sur les conséquences de la suppression annoncée du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi) et orientation du Grand Plan d’Investissement (enveloppe de 5 milliards d’euros pour l’agriculture) sur l’accompagnement des investissements des agriculteurs, pour la mise en place des plans de filières.
«Incohérence du gouvernement»
Benoît Mathé n’est pas tendre lorsqu’il parle des discussions en cours pour le projet de loi Egalim. Rappelons que ce dernier découle directement des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA). «Je regrette tout ce tapage médiatique autour des EGA qui sont plutôt pour moi les états Généraux de la Communication. Les producteurs de grandes cultures ne s’y retrouvent pas. Le gouvernement exige toujours plus en terme de qualité, de traçabilité, de réduction des intrants et des phytos et ce, à un prix toujours plus bas, alors qu’il se tourne sans aucune vergogne vers une huile de palme qui, au-delà de l’aspect environnemental, pose également un vrai souci en terme social, lorsque l’on regarde comment ce fruit est récolté» martèle le trésorier de la FDSEA.
«Des droits de douanes inacceptables»
Les derniers arbitrages européens concernant les droits de douanes pour les huiles végétales sud- américaines ont acté un prix à 10euros/tonne contre 45 euros /tonne auparavant. «Certes il s’agit d’une décision européenne, mais la France a eu beau rôle de peser de tout son poids pour infléchir dans cette décision. Or il faut avoir à l’esprit que le diester (issu des filières françaises) a plusieurs vertus. Lorsque l’on importe de l’huile de soja pour l’incorporer dans des biocarburants, le tourteau finira en aliment du bétail qui lui, est très souvent OGM. Or, le biocarburant issu du colza français produit de la protéine française, non OGM et à moins de deux heures de camion». Le réseau reste très vigilant quant à la mise en œuvre de ses mesures et n’exclut pas une nouvelle mobilisation à la rentrée en septembre.
Les blocages ont ensuite été levés vers midi «pour ne pas imposer une pénurie aux Français qui aurait été mal vécue» précise Benoît Mathé. Il poursuit : «Certes nous n’avons pas obtenu le retrait d’autorisation d’importation de l’huile de palme, les Français jugeront de la conviction de nos ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, mais quatre points majeurs répondent néanmoins à nos revendications». à savoir : reprise des travaux du Corena (Comité qui regroupe les représentants des ministères de la Santé, du Travail, de l’Environnement et de l’Agriculture), engagement de réduction du plafond d’importation de l’huile de palme, ouverture de discussions techniques sur les conséquences de la suppression annoncée du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi) et orientation du Grand Plan d’Investissement (enveloppe de 5 milliards d’euros pour l’agriculture) sur l’accompagnement des investissements des agriculteurs, pour la mise en place des plans de filières.
«Incohérence du gouvernement»
Benoît Mathé n’est pas tendre lorsqu’il parle des discussions en cours pour le projet de loi Egalim. Rappelons que ce dernier découle directement des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA). «Je regrette tout ce tapage médiatique autour des EGA qui sont plutôt pour moi les états Généraux de la Communication. Les producteurs de grandes cultures ne s’y retrouvent pas. Le gouvernement exige toujours plus en terme de qualité, de traçabilité, de réduction des intrants et des phytos et ce, à un prix toujours plus bas, alors qu’il se tourne sans aucune vergogne vers une huile de palme qui, au-delà de l’aspect environnemental, pose également un vrai souci en terme social, lorsque l’on regarde comment ce fruit est récolté» martèle le trésorier de la FDSEA.
«Des droits de douanes inacceptables»
Les derniers arbitrages européens concernant les droits de douanes pour les huiles végétales sud- américaines ont acté un prix à 10euros/tonne contre 45 euros /tonne auparavant. «Certes il s’agit d’une décision européenne, mais la France a eu beau rôle de peser de tout son poids pour infléchir dans cette décision. Or il faut avoir à l’esprit que le diester (issu des filières françaises) a plusieurs vertus. Lorsque l’on importe de l’huile de soja pour l’incorporer dans des biocarburants, le tourteau finira en aliment du bétail qui lui, est très souvent OGM. Or, le biocarburant issu du colza français produit de la protéine française, non OGM et à moins de deux heures de camion». Le réseau reste très vigilant quant à la mise en œuvre de ses mesures et n’exclut pas une nouvelle mobilisation à la rentrée en septembre.
Les parlementaires nivernais répondent aux agriculteurs
Une semaine après la mobilisation de la FNSEA contre l’importation de l’huile de palme en France, nous sommes allés interroger les deux députés de la Nièvre : Perrine Goulet et Patrice Perrot. Ils nous livrent tous les deux leur vision de la situation. Pour Perrine Goulet, députée de la première circonscription de la Nièvre, le consommateur est au cœur des discussions. Elle l’a martelé à plusieurs reprises durant l’entretien, «les français doivent être plus patriotes». «Si le consommateur veut l’interdiction de l’huile de palme mais aussi du glyphosate, il faut que celui-ci accepte de payer plus cher ses produits car les prix vont mécaniquement augmenter». Elle pointe du doigt également l’ambivalence de la société : «On ne peut pas continuer à manger des nuggets avec du poulet nourrit aux hormones et vouloir l’interdiction des élevages de poulets en cages» estime t-elle. «C’est le manque de vision globale de la société qui discrédite l’agriculture française».
De son côté, Patrice Perrot, député de la deuxième circonscription de la Nièvre dit comprendre l’empressement des agriculteurs sur la question de l’huile de palme. En revanche, il préfère se concentrer sur les perspectives d’emplois, notamment à la raffinerie de le Mède dans les Bouches-du-Rhône «Si une situation similaire se présente dans la Nièvre, quelle serait notre réaction ?» interroge le député nivernais. Il estime que les débats de la loi Egalim ont accouché d’un texte «équilibré qui va permettre aux agriculteurs de retrouver de la compétitivité» Enfin, concernant le plan d’investissement des 5 milliards d’euros promis pour l’agriculture, le député estime qu’il va permettre à l’agriculture française de se diversifier. «Nous avons un bon exemple avec les fermes allemandes qui développent la méthanisation. Ce qui est certain, c’est que les agriculteurs français doivent penser à un autre modèle et se structurer. Nous avons la compétence pour développer ce genre de projet, alors allons-y et nous serons à leurs côtés pour les accompagner».
De son côté, Patrice Perrot, député de la deuxième circonscription de la Nièvre dit comprendre l’empressement des agriculteurs sur la question de l’huile de palme. En revanche, il préfère se concentrer sur les perspectives d’emplois, notamment à la raffinerie de le Mède dans les Bouches-du-Rhône «Si une situation similaire se présente dans la Nièvre, quelle serait notre réaction ?» interroge le député nivernais. Il estime que les débats de la loi Egalim ont accouché d’un texte «équilibré qui va permettre aux agriculteurs de retrouver de la compétitivité» Enfin, concernant le plan d’investissement des 5 milliards d’euros promis pour l’agriculture, le député estime qu’il va permettre à l’agriculture française de se diversifier. «Nous avons un bon exemple avec les fermes allemandes qui développent la méthanisation. Ce qui est certain, c’est que les agriculteurs français doivent penser à un autre modèle et se structurer. Nous avons la compétence pour développer ce genre de projet, alors allons-y et nous serons à leurs côtés pour les accompagner».