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Mécanisation

Les agriculteurs investissent moins dans les machines spécialisées

Entre 1988 et 2013, le nombre de tracteurs en propriété dans les exploitations a chuté de 30 %, en lien avec la concentration des exploitations et la diminution du nombre d’exploitants. Si les tracteurs classiques font en grande majorité l’objet d’achat, les agriculteurs ont recours à d’autres voies que la propriété pour les machines spécialisées.
Par Ma signature
Le nombre de tracteurs en propriété dans les exploitations s’élève à 1 060 000 en 2013, contre 1 500 000 en 1988. Une diminution qui s’explique «mécaniquement» par la baisse du nombre d’exploitations, indique Agreste dans un bulletin de février 2016. Toutes puissances confondues, les exploitations bovines et les exploitations spécialisées en grandes cultures se partagent 60 % du parc des tracteurs avec en moyenne trois machines par exploitation. Les exploitations de plus petite taille, viticoles, maraîchères, horticoles et fruitières, possèdent essentiellement des tracteurs de moindre puissance (inférieure à 80 ch.). Ainsi, 9 exploitations sur 10 disposent d’au moins un tracteur en propriété, un équipement toujours plus incontournable du fait de la concentration des exploitations et de l’augmentation de leur taille. A l’évolution des besoins des agriculteurs répondent les innovations techniques, avec des machines plus puissantes améliorant la sécurité et le confort.

D’autres logiques d’équipement
En revanche, les agriculteurs investissent moins dans l’achat de machines spécialisées, plus difficiles à rentabiliser. Seules les exploitations suffisamment grandes en sont tout de même propriétaires : ainsi, un quart des exploitations en grandes cultures possèdent une moissonneuse batteuse, notamment les exploitations de plus de 50 ha, et un quart des exploitations betteravières de plus 50 ha possèdent une machine dédiée à la récolte, contre une sur dix seulement pour l’ensemble des exploitations qui cultivent des betteraves.
En revanche, pour les matériels difficiles à rentabiliser (utilisés peu fréquemment ou sur des surfaces trop petites) comme les ensileuses, dont seules 21 % des exploitations utilisatrices sont propriétaires, les agriculteurs ont recours à d’autres moyens que l’achat. Si la copropriété est «relativement fréquente pour les machines de récolte», note Agreste, les agriculteurs ont également recours aux Cuma (Coopérative d’utilisation du matériel agricole) : c’est le cas pour 49 % des exploitants qui utilisent une ensileuse dont ils ne sont pas propriétaires. Pour les tracteurs, l’entraide reste une des voies privilégiées : 50 000 exploitations y ont eu recours en 2012-2013, une entraide «très fréquente pour les tracteurs de faible puissance», mais également prisée, pour le matériel plus puissant, par 58 % des agriculteurs ayant recours à l’extérieur pour s’équiper. Enfin, les agriculteurs délèguent aussi certaines tâches aux entreprises de travaux agricoles (ETA), qui disposent d’un matériel moderne et de personnel qualifié.

En 2013, 60 % des exploitations agricoles ont fait appel à des prestations extérieures via des ETA ou des Cuma, en particulier pour les travaux des champs. Ce recours permet ainsi aux exploitants de se concentrer sur d’autres tâches, un gain de temps précieux par exemple pour les éleveurs qui ont une partie culture pour l’alimentation de leurs animaux.