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Un Icaunais passionné d'urbex

Victor Baumard, explorateur des temps modernes

En parallèle de ses études de commerce, Victor Baumard s'adonne à une passion un peu particulière : l'urbex. Rencontre avec ce jeune youtubeur icaunais.

Par Charlotte Sauvignac
Portrait
Victor Baumard, en train d'explorer un château laissé à l'abandon.

Les lieux abandonnés et recouverts de végétation, ce n'est pas ce qui fait peur à Victor Baumard. Arrivé dans l'Yonne il y a trois ans, ce jeune icaunais, poursuit, en parallèle de ses études de commerce, une passion insoupçonnée : l'urbex. Depuis ses 13 ans, il adore explorer les lieux abandonnés, parce que « ça fait partie du patrimoine français », manifeste-t-il. « J'étais un jeune adolescent, souvent sur mon ordinateur, et je passais beaucoup de temps à regarder des vidéos sur l'urbex et sur le monde de la photographie. Ça m'a donné envie d'en faire », se remémore-t-il. Prudent et curieux, Victor Baumard, prend le temps de s'informer sur les règles à respecter, comme le fait de « ne pas voler, ni casser, ne pas forcer pour rentrer dans un lieu, ne laisser aucune trace de sa venue, ne pas dévoiler la vie privée des gens », liste-t-il. Enfin prêt à passer le cap, il commence à découvrir le secteur qui l'entoure, à l'époque, le Sud-Ouest, muni « d'un vieux Nokia pour le flash », sourit-il, lors de son repérage, mais choisit « d'être toujours accompagné par des proches lors de ses expéditions ». Cette volonté résulte d'un souci de sécurité, mais aussi, et Victor le confesse, « j'étais formaté par les films d'horreur, et j'avais peur de m'y aventurer seul ». Assis sur le perron devant son appartement, le jeune icaunais âgé de 21 ans, retrace tout le parcours qu'il a pu réaliser. Après avoir visité, « 1 300 lieux abandonnés en France et dans certains pays limitrophes », il en tire une leçon importante, « on est juste des observateurs, on réalise ces expéditions pour capturer des instants de vie figés », affirme-t-il, avant d'ajouter que « si on voit que quelqu'un est rentré dans le lieu, entre-temps, c'est que ce n'est pas un urbexeur. Dans ces cas-là, ce sont des voleurs, casseurs ou même squatteurs ».

Derrière l'écran

Mardi 26 août, Terres de Bourgogne a souhaité tester l'expérience. Téléphone en main, Victor Baumard, localise la première destination sur Google Earth. Le sac empli de matériel et la lampe torche en main, le youtubeur avance discrètement pour faire un premier repérage et entre dans le garage où la porte a été laissée entrouverte. « Elle est abandonnée depuis de nombreuses années, donc on sait qu'on ne risque rien », assure-t-il, en se dirigeant vers l'entrée. Il foule les pas de l'endroit où, anciennement, « l'ancien ministre de la santé du Cameroun vivait », informe le jeune icaunais. C'est en observant et en prenant des photos de la décoration que Victor Baumard, ajoute « qu'il est mort à la suite d'un cancer et que sa famille est restée au Cameroun ». Une information qu'il détient suite « à de nombreuses recherches sur le lieu, et sur les photos affichées au mur ». Après un passage rapide, l'urbexeur reprend la route en direction du second lieu, qu'il n'a « encore jamais eu l'occasion d'explorer ». Cette fois-ci ce n'est pas une simple maison, mais un château abandonné depuis quelques années par les descendants. Après avoir marché dans des bois qui entourent la bâtisse, il passe à l'arrière et entre dans une vaste pièce. « C'est merveilleux », commente-t-il. Avant de poursuivre, il lance, « quelqu'un est là ? Je suis urbexeur » dans un espace totalement vide. Après avoir parcouru les trois étages, Victor Baumard prend de nombreuses photos et vidéos pour alimenter sa chaîne YouTube. « Appelé le château télescopique par les urbexeurs, c'est une bâtisse qui a été construite en 1735 par un comte. On dit même que le châtelain aurait eu pour hôte Alexandre Dumas fils », informe-t-il, le sourire aux lèvres, avant de laisser ce lieu dans le silence le plus total.

Youtubeur et urbexeur