Le tube de l’été

La mise en place du gazoduc annoncée depuis plusieurs années est en train de s’effectuer. Ce projet faramineux (investissement de 700 millions d’euros, long de 188 km sur plusieurs départements) va  développer la fluidité du transit entre les marchés du Nord et du Sud de l’Europe. Pas moins de 32 communes sont concernées en Côte d’Or, pour un total de 171 exploitations agricoles, 455 îlots et une emprise de 3 050 hectares. Le gazoduc coupe le département du nord au sud, de Boussenois à Corgengoux. Les travaux s’étalent sur une largeur de 40 mètres. Cyril Fleury, président de l’association foncière de Labergement-lès-Seurre, suit de très près le dossier : «Les machines sont arrivées chez nous au printemps. Six de mes parcelles sont concernées, pour une emprise de deux hectares». L’exploitant livre son ressenti sur l’évolution du projet : «les réunions publiques se sont très bien déroulées. Elle étaient très claires. Des fouilles archéologiques ont suivi et nous avons été indemnisés pour les travaux. La reprise de drainage s’est aussi très bien passée. Les indemnisations concernent notamment les cultures en place ou celles qui n’ont pas pu être semées». Les travaux du gazoduc sont globalement «bien gérés» selon l’agriculteur, qui craint néanmoins un non respect des délais : «deux de mes futures parcelles de colza ne pourront sans doute pas être semées à l’automne. Si les ouvriers sont pour l’instant très consciencieux dans les parcelles, ils l’ont été beaucoup moins en empruntant et détériorant des chemins qui n’étaient pas les leurs. Ça, nous n’avons pas eu peur de leur dire et de leur reprocher».