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Ovins

Le Texel s’invite à Saulieu

Le concours national Texel 2018 se déroulera dans le cadre de la prochaine fête du Charolais.
Par Aurélien Genest
Le Texel s’invite à Saulieu
Corentin, Maxime et Olivier Albert, de Mars-sur-Allier dans la Nièvre, font partie des exposants.
Un Spécial Texel n’avait plus vu le jour en Côte-d’Or depuis 1977 et la tenue d’un concours au foirail d’Arnay-le-Duc. Le concours national organisé à Saulieu les 18 et 19 août prochains mettra donc fin à 41 ans de disette. Environ 130 animaux, propriétés de neuf éleveurs de l’Aisne, de l’Allier, de la Nièvre et du Bas-Rhin feront le déplacement à l’Espace Jean-Bertin sur l’invitation de l’organisme de sélection Texel. Le traditionnel concours d’agneaux de boucherie de la fête du Charolais ne subira aucune perturbation et devrait attirer une nouvelle fois plus de quarante lots de trois ovins dans plusieurs races.

Objectif commerce
Corentin Albert fait partie des exposants inscrits et fera le déplacement avec son père Olivier. Ce jeune Nivernais de 20 ans vient d’obtenir son BTS Acse et attend ce moment avec impatience : «Participer à ce genre de rendez-vous est très intéressant. C’est une fierté de pouvoir concourir, un national est la récompense d’un travail mené sur plusieurs années. Il permet aussi et surtout de se faire connaître dans le but de vendre des animaux. Il s’agit d’un rendez-vous national : des étrangers sont susceptibles de se déplacer grâce à la publicité assurée par l’ES Texel. Dans notre cas, nous participons régulièrement aux concours de Paris et Cournon-d’Auvergne, avec parfois de belles retombées. En ce qui concerne le National, il s’agira de notre toute première participation. Notre élevage date de plusieurs générations mais n’a été inscrit qu’en 2016. De ce fait, nous n’avions pas pu participer à la dernière édition qui s’était déroulée à Lunéville, en Meurthe-et-Moselle en 2015». L’exploitant de Mars-sur-Allier élève une centaine de brebis Texel et vend la quasi-intégralité de ses mâles et femelles en reproducteurs.

Présent dans toutes les sections
Corentin et Olivier Albert présenteront des animaux dans toutes les sections. « Il faut bien une vingtaine de reproducteurs pour réaliser cet objectif », fait remarquer le jeune éleveur, « nous avons des prix individuels pour les mâles et les femelles dans les catégories agneaux, antenais et béliers. Il y a aussi les sections de brebis suitées et les prix spéciaux. Les prix d’ensemble monopolisent à eux seuls huit animaux ! Les prix de famille par le père ou par la mère impliquent la présence de la descendance, cela chiffre vite ». Passionné par la génétique et l’élevage en général, Corentin Albert encense la race Texel qui présente des facilités d’élevage très appréciables : « il s’agit d’un animal de plein air, très calme et docile. Même s’il faut parfois le complémenter aux prés, il se débrouille tout seul la plupart du temps ».

Une très bonne conformation

Jean-Marc Bidoire, ancien technicien du syndicat d’élevage ovin, avait proposé l’organisation de ce concours Texel lors de la dernière assemblée générale du comice agricole de Saulieu. Le néo-retraité rappelle les principales caractéristiques de cet animal originaire des Pays-Bas : «Déjà connu au temps des Romains,  après avoir été amélioré par des croisements avec des béliers anglais Kent et Lincoln au XVIIIè siècle, le Texel a été introduit en France dans les années 30. Ce mouton de plein air par excellence est très cyclé et agnelle vers la fin mars pour donner des agneaux à l’herbe. Peu grégaire, il peut occuper et valoriser toute la surface d’une prairie, en totale synergie avec les bovins. Cet animal est de moins en moins représenté en Côte-d’Or. Le département compte un seul élevage inscrit et quelques autres non inscrits. Le Texel ne se plait que très peu en bergerie et a besoin de bons herbages. La carcasse du Texel reste le must en matière de conformation. Les bouchers l’apprécient fortement avec ses classifications E et U, en tête de la grille Europe».