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Vente directe

Le temps des cerises fini... Il faut garder la pêche !

Avec la belle récolte de fruits cette année, les producteurs se bousculent au bord des routes pour vendre leur production. Le temps des cerises se termine, mais d’autres douceurs font leur arrivée sur le bord des routes.
Par Orianne Mouton
Le temps des cerises fini... Il faut garder la pêche !
Les fruits du travail d’Olivier Cazeaux : Les pêches blanches icaunaises et les autres productions font le bonheur des usagers de la départementale à Vincelles de juin à octobre.
Noires et bien sucrées. Cette année, les fruits, notamment les cerises, étaient présents en qualité et en quantité. C’est donc un défilé de producteurs installés en bord de route que l’on peut observer sur nos trajets. Profitant du flux routier important de la départementale à Vincelles, Olivier Cazeaux a repris il y a quatre ans «la maison des fruits», située au bord de la D606, et bien sûr les 18 ha de vergers qui vont avec. Il y vend en direct l’intégralité de sa production de cerises, pêches, nectarines et autres fruits. Les précédents propriétaires ont été, il y a de cela 32 ans, les pionniers de la vente en bord de route, avec une Peugeot 204 comme premier «stand». Aujourd’hui, malgré la concurrence, le point de vente ne désemplit pas. «Tout vient d’ici et on ne fait que de la qualité alors les gens apprécient. Les cerises sont cueillies mûres et pour les pêches et nectarines, on cueille, et deux jours après, elles sont prêtes à être dégustées. Ce sont des fruits dits climactériques qui mûrissent après récolte. Si on les cueille à maturité complète, ils sont trop fragiles et s’abîment immédiatement» explique le producteur «Par contre, cette année, le stand se vide certains jours… la Coupe du monde ralenti totalement la cadence !»

Une vente diversifiée et réglementée
À Augy, Philippe Richard, est céréalier et arboriculteur. Il est passé à la vente directe dès qu’il a repris l’exploitation familiale il y a 19 ans. «Avant, vendre à Rungis était rémunérateur… maintenant, on ne sait jamais quels vont être les prix ! Avec un coût de revient des cerises à 1,80 € le kg, si on me paie 1,50 €, c’est compliqué !» Il propose cerises, framboises, fraises et quelques pêches issues de ses 8 ha de vergers sur plusieurs secteurs : dans une camionnette à Augy, dans des petits chalets à Avallon, Tonnerre et Sens, ainsi qu’aux marchés d’Auxerre et de Saint-Florentin. Le producteur a agrémenté son étalage d’autres pêches, nectarines et abricots. «On était dans les premiers à vendre au bord de la route, et puis quand tout le monde s’y est mis, on a décidé de diversifier notre offre pour faire face à la concurrence. J’échange des cerises et des petits fruits avec un copain au sud de Lyon qui fait des pêches, des nectarines et des abricots. Comme ça les gens, principalement des habitués, ont du choix, mais un choix de qualité !» Pour vendre sur un parking, il faut bien entendu une autorisation : «Avant on était sur un parking public, avec une autorisation de la DDPP. Depuis quatre ans, on a aménagé ce parking dans mon champ, donc dans ma propriété. Bien sûr, il faut respecter des règles fixées par le Conseil départemental, comme l’aménagement d’un terre-plein qui permet une entrée et une sortie au parking».

Malgré les opportunités de bonheurs sucrés que nous proposent les producteurs-vendeurs de fruits au bord de la route, ils sont les proies faciles des personnes mal intentionnées. «Ce sont souvent les épouses qui vendent seules. Ma compagne s’est fait braquer pour la caisse il y a deux semaines. Heureusement, l’homme a été rattrapé et jugé, mais on ne se sent plus en sécurité».