FDSEA - JA
Le sanglier dans le viseur
«Stop aux dégâts de gibier !» :l’appel à mobilisation de la FDSEA et des JA, le 15 février, a été bien suivi par les agriculteurs, exaspérés par les dégâts de gibier qui ne cessent d’augmenter. En cause: des pratiques qui par endroit tendent à développer les populations au lieu de les réguler. L’agriculture nivernaise ne veut plus payer le prix fort !

«Il y a quelques années, on n’en voyait très rarement des sangliers, par trois ou quatre..... On tolérait les dégâts car ils étaient à un niveau acceptable. Maintenant, ce sont des groupes de 40 ou 60 qui ravagent tout, ils viennent jusque dans les nourrisseurs à veaux !» témoigne Olivier Laporte, qui suit le dossier dégâts de gibier à la FDSEA. Et pour cause, selon l’ONCFS en dix ans, la population de sangliers a doublé. Combien de travail gâché, de temps, d’argent et d’énergie envolés en pure perte ? «À force, on est usés», témoignent les agriculteurs dont les parcelles sont régulièrement abimées, parfois chaque année. «C’est tout le travail de plusieurs mois, plusieurs années parfois, qui est sapé en une nuit...»
Sangliers: situation hors de contrôle
C’est la colère et non le découragement qui prédomine maintenant dans la campagne. Les sangliers sont particulièrement en ligne de mire. Pratiques d’agrainage plus ou moins douteuses par endroit, zones de friche ou de bois non chassées, réattribution de bagues trop tardives ou peu nombreuses, règles internes de certaines équipes de chasse visant à développer les populations malgré les dégâts, développement de chasses aux atours commerciaux au mépris des dégâts alentours: certaines pratiques ont franchi la ligne rouge !
Colère des agriculteurs
Depuis plusieurs mois, la FDSEA et les JA alertent la DDT et le Préfet sur l’augmentation des populations, devenue intolérable pour des agriculteurs.
Et qu’on ne s’y trompe pas, l’atmosphère amicale qui régnait ce jeudi 15 parmi les 120 agriculteurs qui bloquaient, à l’appel des JA et de la FDSEA, les locaux de la Fédération de la Chasse à Forges, n’a pas masqué la colère et le ras-le-bol qui agitent de nombreux territoires. Car les lourds dégâts ne sont pas cantonnés aux points noirs.
Le ras-le-bol des chasseurs aussi ...
Des chasseurs étaient également présents à la manifestation pour dénoncer la non régulation des populations de sangliers et le développement d’une chasse «business», au détriment d’une chasse populaire et accessible à tous, que les élus JA et FDSEA appellent de leurs vœux.
D’autres chasseurs encore, alarmés de la situation dans leur propre CTL, ont manifesté leur soutien à l’action syndicale quelques jours avant l’action en demandant des plans de gestion libre notamment pour prévenir les difficultés à la mise en place des cultures de printemps.
La Fédération de la Chasse n’a pas souhaité rencontrer les agriculteurs à Forges, à la fédération de la Chasse, fermée ce jour-là, mais à la mairie de Varennes-Vauzelles en début d’après-midi. Une rencontre où les manifestants ont fait état de la situation des dégâts sur leurs exploitations, et ont interpellé Bernard Perrin, président de la Fédération de chasse, sur sa vision de la chasse dans la Nièvre. Les JA et la FDSEA réclament de passer tout le département en plan de gestion libre, c’est-à-dire vente de bagues à volonté pour agir avec plus de célérité dans les prélèvements lorsque la situation l’exige. Une solution rejetée en bloc par la Fédération de chasse au motif qu’«on peut encore développer du sanglier sur certains territoires». Il est certain que la présence de chasses commerciales y est pour beaucoup dans le développement de certaines populations de sangliers. Les agriculteurs ont-ils à subir les conséquences de ce commerce ?
Une conférence mi-mars
Bernard Perrin a beau assurer que «des dispositions ont été prises» pour endiguer la situation, il n’y en a nulle trace dans le projet de schéma de gestion cynégétique, document en cours de rédaction et dans lequel la fédération des chasseurs, qui le rédige, n’a pas intégré les évolutions proposées par la FDSEA, les JA, la Chambre d’agriculture et les services de l’État, dans les précédentes réunions de travail:
- Plan de gestion libre sur tout le territoire
- Agrainage interdit pendant la période de chasse
- Pose et entretien des clôtures à la charge des chasseurs
Ce sera en conséquence au Préfet d’arbitrer la rédaction finale mi-mars, à l’occasion d’une conférence réunissant tous les acteurs du dossier. C’est une victoire pour les JA et la FDSEA qui demandaient depuis plusieurs semaines la tenue d’une conférence élargie pour partager les enjeux agricoles et prendre les orientations permettant de rétablir une situation acceptable pour le monde agricole.
Espérons que l’intérêt général des territoires prévaudra sur les intérêts commerciaux.
Sangliers: situation hors de contrôle
C’est la colère et non le découragement qui prédomine maintenant dans la campagne. Les sangliers sont particulièrement en ligne de mire. Pratiques d’agrainage plus ou moins douteuses par endroit, zones de friche ou de bois non chassées, réattribution de bagues trop tardives ou peu nombreuses, règles internes de certaines équipes de chasse visant à développer les populations malgré les dégâts, développement de chasses aux atours commerciaux au mépris des dégâts alentours: certaines pratiques ont franchi la ligne rouge !
Colère des agriculteurs
Depuis plusieurs mois, la FDSEA et les JA alertent la DDT et le Préfet sur l’augmentation des populations, devenue intolérable pour des agriculteurs.
Et qu’on ne s’y trompe pas, l’atmosphère amicale qui régnait ce jeudi 15 parmi les 120 agriculteurs qui bloquaient, à l’appel des JA et de la FDSEA, les locaux de la Fédération de la Chasse à Forges, n’a pas masqué la colère et le ras-le-bol qui agitent de nombreux territoires. Car les lourds dégâts ne sont pas cantonnés aux points noirs.
Le ras-le-bol des chasseurs aussi ...
Des chasseurs étaient également présents à la manifestation pour dénoncer la non régulation des populations de sangliers et le développement d’une chasse «business», au détriment d’une chasse populaire et accessible à tous, que les élus JA et FDSEA appellent de leurs vœux.
D’autres chasseurs encore, alarmés de la situation dans leur propre CTL, ont manifesté leur soutien à l’action syndicale quelques jours avant l’action en demandant des plans de gestion libre notamment pour prévenir les difficultés à la mise en place des cultures de printemps.
La Fédération de la Chasse n’a pas souhaité rencontrer les agriculteurs à Forges, à la fédération de la Chasse, fermée ce jour-là, mais à la mairie de Varennes-Vauzelles en début d’après-midi. Une rencontre où les manifestants ont fait état de la situation des dégâts sur leurs exploitations, et ont interpellé Bernard Perrin, président de la Fédération de chasse, sur sa vision de la chasse dans la Nièvre. Les JA et la FDSEA réclament de passer tout le département en plan de gestion libre, c’est-à-dire vente de bagues à volonté pour agir avec plus de célérité dans les prélèvements lorsque la situation l’exige. Une solution rejetée en bloc par la Fédération de chasse au motif qu’«on peut encore développer du sanglier sur certains territoires». Il est certain que la présence de chasses commerciales y est pour beaucoup dans le développement de certaines populations de sangliers. Les agriculteurs ont-ils à subir les conséquences de ce commerce ?
Une conférence mi-mars
Bernard Perrin a beau assurer que «des dispositions ont été prises» pour endiguer la situation, il n’y en a nulle trace dans le projet de schéma de gestion cynégétique, document en cours de rédaction et dans lequel la fédération des chasseurs, qui le rédige, n’a pas intégré les évolutions proposées par la FDSEA, les JA, la Chambre d’agriculture et les services de l’État, dans les précédentes réunions de travail:
- Plan de gestion libre sur tout le territoire
- Agrainage interdit pendant la période de chasse
- Pose et entretien des clôtures à la charge des chasseurs
Ce sera en conséquence au Préfet d’arbitrer la rédaction finale mi-mars, à l’occasion d’une conférence réunissant tous les acteurs du dossier. C’est une victoire pour les JA et la FDSEA qui demandaient depuis plusieurs semaines la tenue d’une conférence élargie pour partager les enjeux agricoles et prendre les orientations permettant de rétablir une situation acceptable pour le monde agricole.
Espérons que l’intérêt général des territoires prévaudra sur les intérêts commerciaux.
Clôtures: pose et entretien aux frais des chasseurs
La FDSEA et les JA demandent que la pose et l’entretien des clôtures soient prise en charge par les chasseurs eux-mêmes. «Il est injuste que ce soient les agriculteurs qui entretiennent les clôtures, cela représente beaucoup de temps et d’argent, et demain, comment faire sans glyphosate?» se demandent certains. Pour les dégâts de chevreuils sur sapin de Noël, «le coût des clôtures est rédhibitoire: entre les poteaux, les barrières métalliques, le grillage, les barbelés et éventuellement les traverses de chemin de fer, on dépasse 6 euros du mètre...» témoigne un agriculteur du Morvan.
L’indemnisation sur prairies: une honte
L’indemnisation ne couvre pas 100% de la perte. Pour les dégâts de sangliers par exemple, seules la remise en état et la perte de rendement en foin sont indemnisées; les dégradations et la casse de matériel (faneuse, andaineuse, presse) dues à la terre et aux bosses ne sont pas prises en compte dans l’indemnisation. «Et ce qui repousse, ce n’est pas du trèfle ou du ray grass» déplorent les éleveurs. Certaines prairies sont durablement dégradées. La perte qualitative sur le foin et l’enrubanage est importante, pouvant entraîner des difficultés en cascade: conservation des bottes compromise, risque sanitaire accru pour les vaches...
L’indemnisation sur prairies: une honte
L’indemnisation ne couvre pas 100% de la perte. Pour les dégâts de sangliers par exemple, seules la remise en état et la perte de rendement en foin sont indemnisées; les dégradations et la casse de matériel (faneuse, andaineuse, presse) dues à la terre et aux bosses ne sont pas prises en compte dans l’indemnisation. «Et ce qui repousse, ce n’est pas du trèfle ou du ray grass» déplorent les éleveurs. Certaines prairies sont durablement dégradées. La perte qualitative sur le foin et l’enrubanage est importante, pouvant entraîner des difficultés en cascade: conservation des bottes compromise, risque sanitaire accru pour les vaches...