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Chambre d'agriculture

Vers un retour de la biodiversité dans le vignoble d'Irancy

En octobre, le GIEE d'Irancy a planté ses premiers arbres au sein de six domaines viticoles. La Chambre d'agriculture de l'Yonne, en charge du projet, était également sur place.

Par Charlotte Sauvignac
Chambre d'Agriculture
Le GIEE d'Irancy plante ses premiers plants afin de "créer un corridor écologique" au sein des vignes. Sur la photo : William Charriat, Félix Richoux, Clémence et Héloïse Verret, Guilhem Goisot et leurs salariés respectifs.

C'est en se rendant dans les vignes, à proximité du plateau d'observation d'Irancy, que nous retrouvons Clément Soenen, président du GIEE et quatre de ses associés en tenue de travail. Construit en 2022, et précédemment nommé le « Groupe des 30 000 », le GIEE d'Irancy a la volonté de « favoriser le retour de la biodiversité dans le vignoble d'Irancy, en recréant des écosystèmes favorables à la faune, à la flore, et à l'équilibre du sol. Les arbres plantés ne sont pas seulement de futurs alliés contre l'érosion ou la chaleur : ils seront aussi des refuges pour les oiseaux, les insectes pollinisateurs et toute la petite faune utile à la vigne », affirme le président du GIEE. L'objectif est donc de planter 32 arbres fruitiers et 180 arbustes, avec des essences de prunellier, charmille, cornouiller mâle, aubépine. Dans ce projet, plusieurs domaines ont rejoint l'expérience, tels que le domaine Charriat, le domaine Félix & Gabin Richoux, le domaine Goisot, le domaine Verret, le domaine Darles, le domaine Renaud, le domaine des Mauperthuis, le domaine Givaudine, le domaine Bersan, les Vignes de Loza ainsi que le domaine Soenen. Dans un premier temps, les dix domaines ne vont pas mettre de plants sur toutes leurs vignes. « Sur les plus anciennes, elles sont trop étroites pour pouvoir accueillir des arbustes et cela risquerait de nous gêner lorsque nous passons sur nos enjambeurs », confie Clément Soenen avant d'ajouter que « chacun a planté selon ses capacités d'entretien ».

« L'intelligence collective »

C'est en réalisant de nombreuses réunions en collaboration avec la Chambre d'agriculture de l'Yonne et le Centre national de la propriété forestière (CNPF) que le GIEE d'Irancy a inclus, au sein du projet, la volonté de lutter contre le réchauffement climatique. « Nous avons des périodes de plus en plus chaudes, nous avons donc décidé de nous insérer dans une démarche de vitiforesterie afin de générer de l'ombrage dans nos vignes, notamment sur le millésime récent, pour le protéger. Les haies, quant à elles, ont une action de brise-vent, ainsi que de nichoir pour les insectes et les oiseaux. Ce qui permet d'amener des prédateurs sur de potentiels nuisibles présents dans nos vignes », confie William Charriat du domaine Charriat. En terme visuel, « cela apporte de la diversité sur notre terroir », ajoute-t-il. Le GIEE souhaite « mettre en avant ce projet », vers des collectivités, « comme des établissements scolaires », lorsque les plants auront poussé. Pour l'instant, ils ont déjà fait venir un centre de réinsertion professionnelle à l'occasion d'une journée de découverte. Avant de se retrouver dans l'un des domaines, Guilhem Goisot, annonce que le GIEE d'Irancy est ouvert « à tous les propriétaires fonciers. Ils peuvent nous rejoindre à n'importe quel instant ». Qu'ils soient en bio ou en conventionnel, les porteurs du projet souhaitent « toucher les gens de notre profession et leur montrer que l'on mène des actions pour la nature afin de conserver une biodiversité, également afin de recréer un corridor écologique pour protéger les chauves-souris ». Face à une problématique commune, les viticulteurs souhaitent se donner « le plus de chance possible », car avec du recul, ce qui ressort des réunions c'est « l'intelligence collective ». Avant de trinquer pour l'inauguration, Clément Soenen annonce une journée portes ouvertes, le mardi 2 décembre prochain pour fêter les 10 ans du GIEE.