Cédants et repreneurs
Le renouvellement des générations passe par une transmission réussie
La matinée d’échanges organisée à Avallon par la Chambre d’agriculture et JA 89 a donné l’occasion à une cinquantaine de cédants et de jeunes en quête d’exploitation pour s’installer, d’un premier contact, pour mieux anticiper une étape qui reste souvent difficile.
«Une installation réussie, c’est généralement un projet de transmission qui est déjà bien réfléchi… » Conseiller à la Chambre d’agriculture, en charge de la transmission et de la mise en relation, Marc Abonnet était l’animateur de la matinée et a rappelé combien il était important pour un exploitant de bien préparer ce passage de témoin. Qui relève bien souvent d’un aboutissement pour celui qui est à la veille de partir en retraite et d’un projet de vie pour le jeune désireux de se lancer dans la profession : «on peut s’installer en quelques semaines, c’est toujours possible. Par contre, un projet d’installation, comme de transmission, se réfléchit et se construit sur la durée. On dit qu’il faut près d’un an, pour bâtir son projet, car poser les bonnes questions prend du temps». Les clés de la réussite pour le cédant, passent généralement par une préparation psychologique et humaine qu’il faut savoir anticiper : «l’objectif quand on transmet, c’est que l’entreprise perdure et le cédant recherchera en premier lieu quelqu’un qui le rassure sur ce point. Il faut comprendre que souvent, pour lui, c’est un vrai déchirement, faute d’avoir trouvé de solution dans la sphère familiale» Autre difficulté pour le cédant : savoir prendre du recul pendant la phase intermédiaire, pour laisser progressivement la place à son successeur : «il faut qu’il sache à un moment s’écarter, pour que le jeune prenne pleinement possession de l’outil et endosse petit à petit son rôle de futur chef d’entreprise, accepter qu’il fasse différemment, même s’il commet des erreurs».
Le témoignage d’une transmission réussie
Autant de points de vigilance mis en lumière par le témoignage de Jean-Bernard et Claude Petit, exploitants en polyculture élevage aux portes d’Avallon. En Gaec depuis 1983, une formule qui a fait ses preuves et qu’ils ont souhaité faire perdurer, une fois venu l’âge de la retraite pour Claude, explique son frère cadet : «notre Gaec a toujours reposé sur une répartition de type 50/50. L’équilibre, c’est important pour tout ce qui relève du décisionnel». D’où l’idée de trouver un jeune pour s’installer et prendre la succession du frère ainé : «on n’a pas toujours raison et un jeune peut apporter des idées, du sang neuf… Je ne me voyais pas à 50 ans, reprendre le capital de Claude, cela m’aurait endetté jusqu’à la soixantaine et au final, aurait servi à quoi ? Ce que l’on recherchait avant tout, c’était que l’outil de travail perdure». On dit souvent que le hasard fait bien les choses : c’est sa coiffeuse, une parente des deux frères Petit, qui a incité Charles Baracco à leur téléphoner un jour. La place était toujours libre, après une première expérience infructueuse avec un jeune dont la fougue collait mal au caractère réfléchi et posé de Claude et Jean-Bernard. Diplômé d’un Bac STAE et d’un BTS Acse Jean-Bernard Baracco a toujours eu en tête l’idée de s’installer un jour. Pas facile lorsque l’on est hors cadre familial et c’est après plusieurs années passées comme commercial au sein de coopératives agricoles, qu’il a décidé de franchir le pas : «j’ai rencontré les frères en 2011 et me suis installé en octobre 2015. Tout ça pour dire qu’une transmission demande du temps et de l’anticipation, au risque sinon, de louper des étapes». Plusieurs années à s’apprivoiser, apprendre à se connaître, même si pour Claude, il n’y avait aucun doute : «quand on a rencontré Charles, j’ai dit à Jean-Bernard, c’est le jeune qu’il nous faut, c’est celui là !» Un sentiment partagé par le jeune repreneur de 29 ans : «on ne savait pas au départ si on aurait tous les trois les mêmes points de vue. Et d’ailleurs ce n’est pas forcément le cas, mais au moins une ligne directrice, pour s’apercevoir qu’on voulait aller dans le même sens». Le sens d’une réussite économique mais aussi d’une belle aventure humaine.
Le témoignage d’une transmission réussie
Autant de points de vigilance mis en lumière par le témoignage de Jean-Bernard et Claude Petit, exploitants en polyculture élevage aux portes d’Avallon. En Gaec depuis 1983, une formule qui a fait ses preuves et qu’ils ont souhaité faire perdurer, une fois venu l’âge de la retraite pour Claude, explique son frère cadet : «notre Gaec a toujours reposé sur une répartition de type 50/50. L’équilibre, c’est important pour tout ce qui relève du décisionnel». D’où l’idée de trouver un jeune pour s’installer et prendre la succession du frère ainé : «on n’a pas toujours raison et un jeune peut apporter des idées, du sang neuf… Je ne me voyais pas à 50 ans, reprendre le capital de Claude, cela m’aurait endetté jusqu’à la soixantaine et au final, aurait servi à quoi ? Ce que l’on recherchait avant tout, c’était que l’outil de travail perdure». On dit souvent que le hasard fait bien les choses : c’est sa coiffeuse, une parente des deux frères Petit, qui a incité Charles Baracco à leur téléphoner un jour. La place était toujours libre, après une première expérience infructueuse avec un jeune dont la fougue collait mal au caractère réfléchi et posé de Claude et Jean-Bernard. Diplômé d’un Bac STAE et d’un BTS Acse Jean-Bernard Baracco a toujours eu en tête l’idée de s’installer un jour. Pas facile lorsque l’on est hors cadre familial et c’est après plusieurs années passées comme commercial au sein de coopératives agricoles, qu’il a décidé de franchir le pas : «j’ai rencontré les frères en 2011 et me suis installé en octobre 2015. Tout ça pour dire qu’une transmission demande du temps et de l’anticipation, au risque sinon, de louper des étapes». Plusieurs années à s’apprivoiser, apprendre à se connaître, même si pour Claude, il n’y avait aucun doute : «quand on a rencontré Charles, j’ai dit à Jean-Bernard, c’est le jeune qu’il nous faut, c’est celui là !» Un sentiment partagé par le jeune repreneur de 29 ans : «on ne savait pas au départ si on aurait tous les trois les mêmes points de vue. Et d’ailleurs ce n’est pas forcément le cas, mais au moins une ligne directrice, pour s’apercevoir qu’on voulait aller dans le même sens». Le sens d’une réussite économique mais aussi d’une belle aventure humaine.
Des profils multiples
Serge - 57 ans, céréalier sur 176 ha : « j’ai tout le matériel qu’il faut… J’espère bien aller jusqu’à 62 ans, mais en 2021, la place sera libre… »
Bernard - Exploitant en polyculture élevage sur 270 ha, dont 140 ha en céréales, en SCEA avec un salarié. Pas de repreneur à ce jour : «en fait il faudrait 2 repreneurs car un tout seul ne suffirait pas. Je fixe l’échéance pour m’arrêter, à dans 4 ans»
Jean-Philippe - Eleveur de brebis, il exploite 74 ha pour un cheptel de 500 têtes : «je suis libre le plus tôt possible. Demain si je trouve quelqu’un…»
Laurent - Conducteur d’engins pendant 5 ans, il souhaite passer un BPREA pour devenir ouvrier agricole «et pourquoi pas, par la suite, reprendre une exploitation céréalière…»
Jean-Baptiste - A la recherche d’une exploitation en Grandes cultures, en complément de la ferme familiale
Claude - Ancienne aide-soignante, en reconversion au lycée la Brosse pour passer un BPREA : «j’aimerai me lancer dans un élevage caprin et faire de la transformation fromagère…»
Charline - Porteuse d’un projet de ferme pédagogique et d’un élevage caprin. Hors cadre familial et pas encore passé le BPREA
Jean-François - Agriculteur en Gaec à 3 associés. En retraite d’ici 4 ans, il cherche à transmettre. Ferme en polyculture élevage sur 220 ha et 18 vaches laitières : «je suis même allé jusqu’à passer des annonces sur le Bon Coin pour trouver un associé, mais trouvé personne à ce jour. J’ai une obligation de réussite, par rapport à la jeune femme installée sur la ferme depuis 2 ans qui y fait de la transformation fromagère…»
Walter - Ancien peintre en bâtiment, «à la recherche d’une exploitation pour y faire de l’élevage de volailles en label rouge et en circuit court.. »
Laurent - Maraîcher de 35 ans sur Orléans : «je suis venu ici pour trouver des infos sur des reprises de terres dans le Tonnerrois, pour y implanter une exploitation maraichère…»
Emmanuel Ancien boulanger de 35 ans, aujourd’hui en reconversion, après 20 ans passés dans le métier : «j’ai besoin de travailler avec le vivant et souhaiterai me lancer dans l’élevage caprin. Un projet de cœur, un projet de vie, pour lequel je recherche une exploitation ou du moins 4 murs, dans le région de Noyers ou pas…»
Bernard - Exploitant en polyculture élevage sur 270 ha, dont 140 ha en céréales, en SCEA avec un salarié. Pas de repreneur à ce jour : «en fait il faudrait 2 repreneurs car un tout seul ne suffirait pas. Je fixe l’échéance pour m’arrêter, à dans 4 ans»
Jean-Philippe - Eleveur de brebis, il exploite 74 ha pour un cheptel de 500 têtes : «je suis libre le plus tôt possible. Demain si je trouve quelqu’un…»
Laurent - Conducteur d’engins pendant 5 ans, il souhaite passer un BPREA pour devenir ouvrier agricole «et pourquoi pas, par la suite, reprendre une exploitation céréalière…»
Jean-Baptiste - A la recherche d’une exploitation en Grandes cultures, en complément de la ferme familiale
Claude - Ancienne aide-soignante, en reconversion au lycée la Brosse pour passer un BPREA : «j’aimerai me lancer dans un élevage caprin et faire de la transformation fromagère…»
Charline - Porteuse d’un projet de ferme pédagogique et d’un élevage caprin. Hors cadre familial et pas encore passé le BPREA
Jean-François - Agriculteur en Gaec à 3 associés. En retraite d’ici 4 ans, il cherche à transmettre. Ferme en polyculture élevage sur 220 ha et 18 vaches laitières : «je suis même allé jusqu’à passer des annonces sur le Bon Coin pour trouver un associé, mais trouvé personne à ce jour. J’ai une obligation de réussite, par rapport à la jeune femme installée sur la ferme depuis 2 ans qui y fait de la transformation fromagère…»
Walter - Ancien peintre en bâtiment, «à la recherche d’une exploitation pour y faire de l’élevage de volailles en label rouge et en circuit court.. »
Laurent - Maraîcher de 35 ans sur Orléans : «je suis venu ici pour trouver des infos sur des reprises de terres dans le Tonnerrois, pour y implanter une exploitation maraichère…»
Emmanuel Ancien boulanger de 35 ans, aujourd’hui en reconversion, après 20 ans passés dans le métier : «j’ai besoin de travailler avec le vivant et souhaiterai me lancer dans l’élevage caprin. Un projet de cœur, un projet de vie, pour lequel je recherche une exploitation ou du moins 4 murs, dans le région de Noyers ou pas…»