Le rendez-vous des locaux
L'EARL de Maiterie a organisé son marché de producteurs, comme tous les étés. Un rendez-vous que les locaux n'osent pas manquer.

C'est à 17 heures que Christiane se rend à Villiers-sur-Tholon pour faire ses petites courses. « Depuis l'année dernière, je viens pour déguster les produits locaux, et notamment pour le canard, j'ai un petit faible pour le pâté et le foie gras. Je surveille l'heure pour ne pas louper le coche », avoue-t-elle, le panier de courses au bras. C'est dans la cour de ferme de l'EARL de Maiterie, qu'une dizaine de producteurs de départements exposent leurs produits. Joël Boname, gérant de l'EARL, sert, le sourire aux lèvres, les habitués qui lui font du bien. « C'est devenu une habitude de faire ces rendez-vous, vous savez », exprime-t-il devant son stand. Faisant partie du réseau « Bienvenue à la Ferme » depuis une trentaine d'années, Joël Boname, s'est fait un nom dans le département. « Les gens réclament nos produits, nous voyons souvent les mêmes têtes, et faire un marché en vente directe, ça nous permet d'être proches de notre clientèle », déclare-t-il. Pour accompagner le poulet prêt à cuire, quoi de mieux qu'une belle bouteille de vin ? Le domaine Boissenet est donc ici, pour présenter les nouvelles pépites qui se cachent dans son domaine, comme du ratafia, du chardonnay, du pinot gris et noir, ou même du crémant. « On a cette volonté de mêler sur nos parcelles jeunes vignes et vignes de 25 à 40 ans, et de tout vendanger à la main, pour davantage d'authenticité », témoigne le viticulteur de Montholon. Après avoir fait quelques dates, Yann Boissenet et Arnaud Ponchon, gérant du « Solstice des Abeilles », constatent que les visites sont moins nombreuses. « D'habitude, nous avons au moins 400 personnes qui viennent, et là, on pourrait peut-être même diviser par moitié », observe l'apiculteur. Installé sur Senan depuis une quinzaine d'années, Arnaud Ponchon, se félicite des évolutions qu'il a pu réaliser pour épater la clientèle. « Sur mon stand, je propose des miels classiques, comme l'acacia, mais également des miels plus originaux, comme le miel d'oignon », explique-t-il, avant de conseiller un client sur le miel de sarrasin.
Une année plus frileuse ?
Un peu plus loin, Philippe et Yvette Bonard, retraités et passionnées d'escargots se félicitent du succès rencontré, après un stand semi vide. « Nous avions un élevage de près de 600 000 escargots, en 2004, avant que mon mari ait des soucis de santé. Pour notre santé, on a donc décidé de passer à 60 000 escargots », confie-t-elle. Cette fois-ci, les retraités ont été « victimes de leurs succès », puisque « les parisiens sont fervents de nos escargots en sauce bourguignonne, saupoudrés par du vin rouge », s'amuse-t-elle. Pour autant, l'année a été plus frileuse, Yvette et Philippe constatent que « notre vente a baissé de 40 % à 50 % ». À leurs côtés, Tatiana Michel, coassocié de la structure « Au cœur du Moulin », fait ses premiers pas dans le monde de la vente directe. « Nous nous lançons, mon mari et moi, dans la production de farines au pourrain. On achète le blé aux agriculteurs de l'Yonne et on tente d'apporter des produits qui répondent à la demande, notamment des farines autres qu'au blé, comme du sarrasin ou même de la châtaigne », manifeste-t-elle, avant de regarder les préparatifs pour la future boulangerie-pâtisserie qu'ils sont en train de réhabiliter. Un peu plus loin, Océane Abry, associée de la Ferme des Abry, vend ses fromages, pour la 2e fois sur le marché. « Nous sommes situés à Leugny, avec près de 70 brebis et 70 vaches. Les retours sont bons, les clients viennent même plus tôt que l'horaire affiché pour être sûr d'avoir tout ce qu'ils veulent », confesse-t-elle, le sourire aux lèvres. L'Église sonne 19 heures, le temps pour les clients comme pour les artisans de rentrer chez eux.