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Agro-écologie

Le projet Copernic innove dans la Nièvre

Dans le cadre de l’appel à projet pour l’agro-écologie, le programme Copernic a été retenu. Son lancement a été officialisé le 14 mai dernier.
Par Ma signature
En réponse à l’appel à projet «mobilisation collective pour l’agro-écologie», le Ceta Entre Loire et Allier, en partenariat avec l’Inra et les Chambres d’agriculture de la Nièvre et la Chambre régionale de Bourgogne et le lycée de Challuy ont déposé un dossier de candidature, le projet Copernic, pour résoudre en groupe les problématiques des exploitations. Ce dossier a été accepté et le Ceta ainsi que ses partenaires ont invité tous les agriculteurs et les financeurs à la journée de lancement le 14 mai dernier à Mars sur Allier.
85 personnes ont répondu à l’invitation du Ceta et de ses partenaires Inra, Chambre d’Agriculture et Lycée Agricole pour la journée de lancement du projet Copernic.
Éric Bertrand, président de la Chambre d’agriculture de la Nièvre et Éric Dewavrin, président du Ceta Entre Loire et Allier ont introduit cette rencontre technique en rappelant les enjeux pour le Ceta et plus largement pour les agriculteurs de la Nièvre. La simplification des rotations et la réduction du travail profond initiées il y a une quinzaine d’années ont entraîné une spécialisation de la flore. Des problématiques vulpin dans les céréales et géranium dans les colzas sont apparues augmentant ainsi le coût du poste herbicide pour des efficacités souvent décevantes. C’est pourquoi, le thème retenu pour cette journée concernait la gestion des adventices.

[INTER]Rechercher des solutions en groupe[inter]
L’après-midi s’est poursuivi par la présentation du projet Copernic et de la méthodologie utilisée. Il n’est jamais évident de remettre en cause ses pratiques, surtout lorsque l’on est seul ! Le projet Copernic prolonge la méthode de la «revue par les pairs» initiée dans le cadre d’un projet Européen, le projet Pure. Les agriculteurs réunis en atelier sont mis dans la position de conseillers (= les pairs) et proposent à l’agriculteur, leur soumettant sa problématique, des pistes d’amélioration. Une des particularités de cette méthode est de réfléchir à un projet sur le long terme
(5 à 10 ans) pour s’affranchir des contraintes actuelles et favoriser l’émergence de nouvelles idées et solutions. Si l’agriculteur recevant l’atelier, s’inspire des pistes proposées pour construire un nouveau système de culture, une évaluation économique, sociale et environnementale est réalisée.
Mais le projet Copernic ne s’arrête pas aux ateliers, il vise également à accompagner les agriculteurs souhaitant changer leur système de culture.
Les partenariats mis en place (Inra, RMT Systèmes de Culture Innovants, lycée) visent à apporter un appui méthodologie et un regard extérieur sur le projet.

[INTER]Des visites sur le terrain.[inter]
Les invités ont ensuite pu visiter sur le terrain, le système de culture issu de l’atelier en lien avec des problématiques de désherbage, notamment en vivaces sur maïs, et piloté par Jean-Luc et Jean-Jacques Marx et Christophe Dessauny. La rotation pratiquée est : interculture de méteil/ soja/ blé/maïs. L’alternance de cultures d’hiver et de printemps vise à casser le cycle des adventices et à diversifier et améliorer l’efficience des solutions chimiques utilisées. «L’appui du groupe a été déterminant dans la mise en œuvre du nouveau système de culture» ont souligné les agriculteurs pilotes du site.
Trois autres agriculteurs du Ceta (Maja et Ueli Baumgartner, Mathilde et Jean Degesnais et Baptiste et Alain Chevalier) ont présenté, à l’aide de posters, leur nouveau système de culture et répondu aux questions des participants.

Jacques Rebillard du Conseil régional Bourgogne et et Jean-Roch Gaillet de la DRAAF Bourgogne ont clôturé la rencontre en soulignant le caractère innovant du projet ainsi que la motivation et l’implication des agriculteurs du Ceta Entre Loire et Allier dans la dynamique agro-écologique.

[INTER]Une approche des légumineuses.[inter]
Pour prolonger la réflexion de groupe, une seconde journée a été organisée le 02 juin. Le matin, au lycée agricole de Challuy, Marie-Hélène Jeuffroy de l’Inra de Grignon est venue présenter entre autre des résultats sur les associations céréales ou colza avec des légumineuses et l’intérêt de la luzerne dans les systèmes de culture. Les conclusions illustrent l’effet positif des systèmes à base de légumineuses sur la gestion des adventices mais également sur la limitation des fuites en nitrates. L’après-midi s’est poursuivi chez Éric Dewavrin où nous avons appréhendé l’utilisation des légumineuses dans un système de culture en semis direct avec et sans couvert permanent.
Les références présentées et les partages d’expériences seront autant de sources d’inspiration à mobiliser lors des prochains ateliers !