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Polyculture-élevage

Le problème, c’est bien la viande

Un agriculteur à proximité de Montbard nous reçoit en pleine moisson.
Par Aurélien Genest
Le problème, c’est bien la viande
Les premiers rendements en colza s’élevaient à 26q/ha.
Comme de nombreux exploitants, Gilbert Chopard attendait de meilleures récoltes, même si celles-ci étaient encore loin d’être terminées en ce mardi 7 juillet. «Elles ne devraient pas être si mauvaises pour autant, juste un peu décevantes par rapport à tout ce que l’on pouvait espérer il y a encore quelques temps» souligne cet habitant d’Éringes, petit village de 70 habitants comptant pas moins de six exploitations agricoles. Le rendement de 65 q/ha en orges d’hiver, dans la moyenne des précédentes années, a été suivi d’un résultat de 26q/ha en colza : «je n’ai pas fini de faucher cette culture mais je serai loin de dépasser les 30q/ha comme je l’avais espéré à un moment. Le coup de chaud est aussi passé par là. Les orges, en variété Esterel, auraient été très bonnes s’il avait plu fin mai, mais ça, ça ne se commande pas !». La dernière culture récoltée sera le blé et comme dans de nombreux secteurs en Côte d’Or, Gilbert Chopard craint les conséquences de l’échaudage. S’il espérait encore atteindre la même moyenne qu’en 2014, soit 62q/ha, le Côte d’Orien souhaitait vivement le retour des pluies, et pas seulement pour son blé : «j’ai six hectares de maïs ensilage et aujourd’hui, il souffre énormément. Heureusement, j’ai encore du stock de l’an passé, les pluies estivales avaient été propices à une bonne production, mais dans tous les cas, je n’aurai pas une année d’avance». Éleveur de 600 porcins dont 45 truies, installé sur l’exploitation familiale de ses parents depuis 1975, Gilbert Chopard ne met pas longtemps à aborder les difficultés de l’élevage : «le problème, c’est bien ce secteur. Si les cours des porcins se sont légèrement redressés depuis janvier, de 1,07€/kg à 1,34€/kg pour le prix au cadran, nous ne couvrons toujours pas le coût de revient et ne gagnons donc pas d’argent sur ce poste. Et encore, nous avons de la chance car nos bâtiments sont amortis et un tiers de notre production est vendue au détail, donc à de meilleurs prix. Mon oncle qui a pris sa retraite il y a 40 ans vendait des porcelets plus cher qu’aujourd’hui... Ce n’est pas normal. Trouvez quelque chose qui n’a pas augmenté depuis 40 ans?» Gilbert Chopard élève également une quarantaine de vaches charolaises et produit des taurillons : «là aussi c’est très tendu, avec tout le travail que cela représente... Les taurillons sont moins bien payés qu’il y a trois ans. Ils étaient à 4,10€/kg et partent aujourd’hui à 3,75€/kg».