Moissons
Le potentiel printanier en déroute
La récolte d’orges d’hiver a débuté le 22 juin en Côte d’Or. Les premiers échos sont plus que décevants et effacent les belles promesses d’il y a quelques mois.
Ce ne sont que de premières impressions, mais tout laisse à penser qu’elles se confirmeront dans la durée et se généraliseront dans l’ensemble des grandes cultures. Rencontré la semaine dernière sur une parcelle d’orges d’hiver entre Magny-sur-Tille et Fauverney, dans le secteur de la Plaine dijonnaise, le président des Jeunes agriculteurs de Côte d’Or François-Xavier Lévêque dressait un premier constat édifiant: «Nous nous dirigeons vers une très mauvaise moisson... Nous sommes très déçus car le potentiel au printemps était presque du jamais vu, mais il a été décimé par un certain nombre de facteurs. L’aspect visuel des cultures reste relativement satisfaisant mais au final, il n’y a rien dedans».
Une grande partie déclassée
Le Côte d’orien de 30 ans évoque l’excès d’eau, le manque d’ensoleillement, le gel sur épis, la fusariose sur épis et un «tas d’autres maladies» : «mis les uns au bout des autres, on arrive à des rendements d’orges d’hiver oscillant entre 50 et 60 q/ha, c’est ce que l’on entend dire un peu partout dans la plaine... Les toutes meilleures parcelles donnent difficilement 65-70q/ha avec une majorité de PS en dessous de 60 et des calibrages très variables allant de 30 à 70-80. Nous sommes très loin des résultats de 2015 qui avaient été très bons en orges d’hiver». Une certaine partie de la récolte se retrouve déclassée en mouture. «Cela va se traduire par une baisse de prix de 140 à 100 euros/tonne, je ne vous explique pas...» confie le président des JA, relevant, pour ne rien arranger, de très mauvaises conditions de récoltes: «l’excès d’eau engendre de grandes difficultés pour les machines. Des parcelles ont du mal à être fauchées et de nombreuses moissonneuses se sont littéralement plantées. Décidément, rien ne va cette année».
Une pression maladies record
Tout avait été pourtant «presque parfait» depuis les semis, jusqu’à l’apparition des maladies. «La pression a commencé d’augmenter en avril. Nous avons eu du mal à la maîtriser et ce, dans toutes les cultures» relève François-Xavier Lévêque, «de nombreuses attaques de septoriose et de rouille ont été très difficiles à contenir. Une perte de rendements était déjà annoncée...
Derrière, la fusariose est arrivée... Dans certains blés, plus de la moitié des grains sont fusariés, cela va engendrer des problèmes de toxines, je ne sais pas comment vont faire nos OS...» François-Xavier Lévêque déplore une pression maladies record : «je n’ai jamais vu ça depuis mon installation en 2006. Même mon père qui s’apprête à partir en retraite n’a jamais connu une telle pression. Certains traitements sont restés presque inefficaces».
Le plateau au diapason ?
François-Xavier Lévêque redoute des résultats similaires dans le blé et le colza, dont les récoltes ne devraient pas débuter avant le 15 juillet : «vu la tournure des évènements, ce devrait être plus que décevant en blé. Il y a énormément de fusariose sur épis, le rendement s’envole jour après jour, les grains se vident. Pour le colza, il est compliqué de se prononcer, le PMG sera une nouvelle fois déterminant. Il y a eu aussi de la maladie et je ne m’attends pas à des miracles». Il s’agit du «pire scénario possible» pour le président de JA : «nous attendions tous un clash quelque part dans le monde, pour que les prix remontent enfin. Au final, le clash arrive chez nous... Et les prix n’évoluent pas pour autant. Nous travaillons en marge négative. Il fallait absolument une bonne année pour remonter la donne. Là, nous nous dirigeons vers une des pires moissons, c’est ce que j’entends dire auprès d’agriculteurs ayant une trentaine d’années d’expérience. Ce n’est que le début des récoltes, il faut tenter de relativiser mais bon... Le plateau donnera-t-il de meilleurs résultats ? Nous verrons bien, je leur souhaite fortement. Mais ils ont souffert des maladies et du manque d’ensoleillement eux-aussi...»
La Pac ne va pas
Si la moisson continue comme cela, le pourcentage d’exploitations en déficit sera «énorme» d’après François-Xavier Lévêque qui profite pour fustiger les orientations de la Pac : «une mauvaise année, ça passe sur une carrière, mais quand elles se succèdent, ça devient plus que compliqué. Ce sera un coup dur pour tous les agriculteurs, et encore plus pour les jeunes récemment installés. Nous ne savons plus comment améliorer la situation. La Pac était censée redistribuer les aides de manière équitable. Nous voyons nos soutiens diminuer d’année en année, au détriment parfois de secteurs avec des AOC qui s’en sortent plus que bien. Nous gouvernants sont en train de décimer le secteur céréalier des zones intermédiaires. Si les prix n’augmentent pas, avec des rendements faibles et une qualité absente, je ne sais pas comment cela va finir...»
Une grande partie déclassée
Le Côte d’orien de 30 ans évoque l’excès d’eau, le manque d’ensoleillement, le gel sur épis, la fusariose sur épis et un «tas d’autres maladies» : «mis les uns au bout des autres, on arrive à des rendements d’orges d’hiver oscillant entre 50 et 60 q/ha, c’est ce que l’on entend dire un peu partout dans la plaine... Les toutes meilleures parcelles donnent difficilement 65-70q/ha avec une majorité de PS en dessous de 60 et des calibrages très variables allant de 30 à 70-80. Nous sommes très loin des résultats de 2015 qui avaient été très bons en orges d’hiver». Une certaine partie de la récolte se retrouve déclassée en mouture. «Cela va se traduire par une baisse de prix de 140 à 100 euros/tonne, je ne vous explique pas...» confie le président des JA, relevant, pour ne rien arranger, de très mauvaises conditions de récoltes: «l’excès d’eau engendre de grandes difficultés pour les machines. Des parcelles ont du mal à être fauchées et de nombreuses moissonneuses se sont littéralement plantées. Décidément, rien ne va cette année».
Une pression maladies record
Tout avait été pourtant «presque parfait» depuis les semis, jusqu’à l’apparition des maladies. «La pression a commencé d’augmenter en avril. Nous avons eu du mal à la maîtriser et ce, dans toutes les cultures» relève François-Xavier Lévêque, «de nombreuses attaques de septoriose et de rouille ont été très difficiles à contenir. Une perte de rendements était déjà annoncée...
Derrière, la fusariose est arrivée... Dans certains blés, plus de la moitié des grains sont fusariés, cela va engendrer des problèmes de toxines, je ne sais pas comment vont faire nos OS...» François-Xavier Lévêque déplore une pression maladies record : «je n’ai jamais vu ça depuis mon installation en 2006. Même mon père qui s’apprête à partir en retraite n’a jamais connu une telle pression. Certains traitements sont restés presque inefficaces».
Le plateau au diapason ?
François-Xavier Lévêque redoute des résultats similaires dans le blé et le colza, dont les récoltes ne devraient pas débuter avant le 15 juillet : «vu la tournure des évènements, ce devrait être plus que décevant en blé. Il y a énormément de fusariose sur épis, le rendement s’envole jour après jour, les grains se vident. Pour le colza, il est compliqué de se prononcer, le PMG sera une nouvelle fois déterminant. Il y a eu aussi de la maladie et je ne m’attends pas à des miracles». Il s’agit du «pire scénario possible» pour le président de JA : «nous attendions tous un clash quelque part dans le monde, pour que les prix remontent enfin. Au final, le clash arrive chez nous... Et les prix n’évoluent pas pour autant. Nous travaillons en marge négative. Il fallait absolument une bonne année pour remonter la donne. Là, nous nous dirigeons vers une des pires moissons, c’est ce que j’entends dire auprès d’agriculteurs ayant une trentaine d’années d’expérience. Ce n’est que le début des récoltes, il faut tenter de relativiser mais bon... Le plateau donnera-t-il de meilleurs résultats ? Nous verrons bien, je leur souhaite fortement. Mais ils ont souffert des maladies et du manque d’ensoleillement eux-aussi...»
La Pac ne va pas
Si la moisson continue comme cela, le pourcentage d’exploitations en déficit sera «énorme» d’après François-Xavier Lévêque qui profite pour fustiger les orientations de la Pac : «une mauvaise année, ça passe sur une carrière, mais quand elles se succèdent, ça devient plus que compliqué. Ce sera un coup dur pour tous les agriculteurs, et encore plus pour les jeunes récemment installés. Nous ne savons plus comment améliorer la situation. La Pac était censée redistribuer les aides de manière équitable. Nous voyons nos soutiens diminuer d’année en année, au détriment parfois de secteurs avec des AOC qui s’en sortent plus que bien. Nous gouvernants sont en train de décimer le secteur céréalier des zones intermédiaires. Si les prix n’augmentent pas, avec des rendements faibles et une qualité absente, je ne sais pas comment cela va finir...»