Chambre d’agriculture
Le point sur le sursemis
Le sursemis, une technique permettant d’optimiser l’exploitation des surfaces prairiales.

La récolte d’un fourrage de bonne qualité et l’obtention de performances élevées au pâturage passent en partie par l’exploitation d’un couvert prairial de qualité. Selon le Groupement National Interprofessionnel des Semences (GNIS), la qualité d’un couvert s’apprécie selon 5 critères : la quantité produite sur la campagne herbagère, la répartition de la production lors de la saison, les valeurs nutritionnelles mises en évidence par les analyses de fourrage, l’appétence du fourrage et l’aptitude de la flore présente face à l’objectif d’utilisation (pâturage et/ou fauche). Dans certaines situations, une modification des pratiques peut permettre d’éliminer les causes de dégradation mais en cas de vides importants, un sursemis s’impose. Cette technique consiste en l’implantation d’espèces prairiales productives dont le choix a été raisonné, sans détruire la flore initiale. à travers l’article suivant vous trouverez des précisions quant à cette opération. Vous trouverez également dans l’encadré le programme de la journée technique dédiée au sursemis organisée par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or le 24 août à Saint-Euphrone.
Dans quels cas est-il possible d’envisager un sursemis ?
Le sursemis est une technique de rénovation des prairies présentant de nombreux avantages en évitant le retournement d’une parcelle. Parmi ceux-ci, notons le maintien de la portance du sol et de la production fourragère, un risque d’érosion diminué ou bien encore un coût d’opération réduit.
Un sursemis peut alors s’envisager à la place d’une destruction complète du couvert prairial si la parcelle répond aux critères suivants :
- Les zones de sol nu représentent plus de 10% de la surface de la parcelle. Dans ce cas de figure, le sursemis devra être réalisé avant que les espaces vides ne soient colonisés par les espèces non-souhaitées. Des prairies abimées suite à un piétinement important sur certaines zones répondent généralement à ce critère ;
- La prairie bénéficie d’un bon fond prairial. Au moins 30% des espèces présentes doivent avoir une bonne valeur fourragère (ray-grass anglais, fétuque des prés ou élevée, dactyle, fléole, trèfle, lotier…). Si ces espèces représentent moins de 30%, alors un ressemis total est à envisager.
Des parcelles avec des contraintes de pente, d’humidité, de fragilité des sols ou soumises à des réglementations particulières peuvent également être concernées.
A quelle période réaliser un sursemis ?
Le semis doit être réalisé en condition optimale de germination, c’est-à-dire sur un sol réchauffé et humide. Trois périodes d’intervention existent :
- Au printemps, juste avant le démarrage de la végétation. Attention à ne pas semer trop tôt, le risque de gelées tardives étant encore trop présent, ni trop tard car l’herbe en pleine croissance risque de concurrencer les jeunes plantules.
- Mi-mai après une fauche précoce. à cette période, la concurrence avec la pousse printanière est moindre.
- En fin d’été à partir du 15 août. La végétation en place est moins concurrentielle et les premières pluies engendrent une levée rapide du jeune semis.
Quelle préparation de sol effectuer ?
Le sursemis doit être réalisé sur une végétation rase (inférieure à 5 cm) car les jeunes plantules doivent avoir accès à la lumière. Un pâturage ras ou une fauche sont alors nécessaires. De plus, le sol doit être «ouvert» c’est-à-dire présenter suffisamment d’espaces libres pour permettre aux jeunes plantes de se développer avec un minimum de concurrence. Un ou deux passages de herse sont souvent nécessaires car ils permettent d’agrandir les espaces vides, de générer de la terre fine indispensable à l’implantation de la plantule et d’éliminer le mulch ainsi que certaines plantes indésirables telles que le pâturin commun, pâturin annuel, mouron mais surtout les agrostides…. Ces dernières sécrètent des substances anti-germinatives inhibant le développement des plantes voisines et peuvent, si leur taux de présence est supérieur à 10%, vouer à l’échec le sursemis. Dans ce cas, il est nécessaire d’effectuer un désherbage sélectif avant l’hiver accompagné d’un hersage au printemps suivant avant de procéder au sursemis.
Quelles espèces implanter ?
La réussite d’un sursemis réside en partie dans le choix des espèces. On veillera à utiliser des espèces agressives, rapides d’implantation et adaptées au mode de conduite de la prairie. Les principales espèces utilisées selon le mode d’exploitation sont les suivantes :
- Prairies pâturées : ray-grass anglais, ray-grass hybride, trèfle blanc ;
- Prairies fauchées : ray-grass anglais, ray-grass hybride, ray-grass italien, trèfle violet.
à noter que pour une même espèce, différentes variétés caractérisées par leur ploïdie et leur souplesse d’exploitation existent. Le choix des variétés à implanter se raisonne selon le mode d’exploitation.
Les espèces à implantation lente telles que le dactyle, la fléole ou la fétuque sont déconseillées dans le cas d’un sursemis. à noter également que les légumineuses, plantes dites «de jours longs», voient leur développement favorisé par la photopériode. De ce fait, un semis de printemps facilitera leur implantation dans les vides du couvert et il est déconseillé de les sursemer après le mois d’août.
à quelle dose doit-on les implanter et avec quel matériel ?
Une dose de 15 à 20 kg/ha de semence est recommandée. Or, comme nous venons de le voir précédemment, le sursemis présente des résultats aléatoires en grande partie liés au climat suivant l’implantation. En effet, une période de sécheresse après le sursemis sera un facteur d’échec alors que des conditions pluvieuses favoriseront une germination rapide des espèces sursemées. Les conditions météorologiques n’étant pas toujours prévisibles, il peut être préférable de procéder à des sursemis réguliers avec de plus petites quantités de semences plutôt que de tout miser sur une seule intervention.
Les graines seront semées à une profondeur de 1 cm maximum et bien recouvertes de terre fine. Un large panel de matériels permet la réalisation d’un sursemis. Cela va du semoir à céréales disponible sur de nombreuses exploitations aux outils spécialisés dans le sursemis.
Une fois le semis réalisé, quels sont les points de vigilance à avoir ?
Le sol devra être rappuyé juste après le semis. Deux méthodes sont possibles. La première consiste à effectuer un passage de rouleau. La seconde consiste à faire pâturer un lot d’animaux avec un chargement instantané élevé pendant 1 à 2 jours après le semis.
La fertilisation azotée est déconseillée afin de limiter au maximum le développement du couvert en place et éviter d’étouffer les plantules. De ce fait, si l’on constate une repousse du couvert en place, il sera nécessaire de faire pâturer la parcelle ou de passer un coup de broyeur pour que les plantules aient accès à la lumière.
Dans quels cas est-il possible d’envisager un sursemis ?
Le sursemis est une technique de rénovation des prairies présentant de nombreux avantages en évitant le retournement d’une parcelle. Parmi ceux-ci, notons le maintien de la portance du sol et de la production fourragère, un risque d’érosion diminué ou bien encore un coût d’opération réduit.
Un sursemis peut alors s’envisager à la place d’une destruction complète du couvert prairial si la parcelle répond aux critères suivants :
- Les zones de sol nu représentent plus de 10% de la surface de la parcelle. Dans ce cas de figure, le sursemis devra être réalisé avant que les espaces vides ne soient colonisés par les espèces non-souhaitées. Des prairies abimées suite à un piétinement important sur certaines zones répondent généralement à ce critère ;
- La prairie bénéficie d’un bon fond prairial. Au moins 30% des espèces présentes doivent avoir une bonne valeur fourragère (ray-grass anglais, fétuque des prés ou élevée, dactyle, fléole, trèfle, lotier…). Si ces espèces représentent moins de 30%, alors un ressemis total est à envisager.
Des parcelles avec des contraintes de pente, d’humidité, de fragilité des sols ou soumises à des réglementations particulières peuvent également être concernées.
A quelle période réaliser un sursemis ?
Le semis doit être réalisé en condition optimale de germination, c’est-à-dire sur un sol réchauffé et humide. Trois périodes d’intervention existent :
- Au printemps, juste avant le démarrage de la végétation. Attention à ne pas semer trop tôt, le risque de gelées tardives étant encore trop présent, ni trop tard car l’herbe en pleine croissance risque de concurrencer les jeunes plantules.
- Mi-mai après une fauche précoce. à cette période, la concurrence avec la pousse printanière est moindre.
- En fin d’été à partir du 15 août. La végétation en place est moins concurrentielle et les premières pluies engendrent une levée rapide du jeune semis.
Quelle préparation de sol effectuer ?
Le sursemis doit être réalisé sur une végétation rase (inférieure à 5 cm) car les jeunes plantules doivent avoir accès à la lumière. Un pâturage ras ou une fauche sont alors nécessaires. De plus, le sol doit être «ouvert» c’est-à-dire présenter suffisamment d’espaces libres pour permettre aux jeunes plantes de se développer avec un minimum de concurrence. Un ou deux passages de herse sont souvent nécessaires car ils permettent d’agrandir les espaces vides, de générer de la terre fine indispensable à l’implantation de la plantule et d’éliminer le mulch ainsi que certaines plantes indésirables telles que le pâturin commun, pâturin annuel, mouron mais surtout les agrostides…. Ces dernières sécrètent des substances anti-germinatives inhibant le développement des plantes voisines et peuvent, si leur taux de présence est supérieur à 10%, vouer à l’échec le sursemis. Dans ce cas, il est nécessaire d’effectuer un désherbage sélectif avant l’hiver accompagné d’un hersage au printemps suivant avant de procéder au sursemis.
Quelles espèces implanter ?
La réussite d’un sursemis réside en partie dans le choix des espèces. On veillera à utiliser des espèces agressives, rapides d’implantation et adaptées au mode de conduite de la prairie. Les principales espèces utilisées selon le mode d’exploitation sont les suivantes :
- Prairies pâturées : ray-grass anglais, ray-grass hybride, trèfle blanc ;
- Prairies fauchées : ray-grass anglais, ray-grass hybride, ray-grass italien, trèfle violet.
à noter que pour une même espèce, différentes variétés caractérisées par leur ploïdie et leur souplesse d’exploitation existent. Le choix des variétés à implanter se raisonne selon le mode d’exploitation.
Les espèces à implantation lente telles que le dactyle, la fléole ou la fétuque sont déconseillées dans le cas d’un sursemis. à noter également que les légumineuses, plantes dites «de jours longs», voient leur développement favorisé par la photopériode. De ce fait, un semis de printemps facilitera leur implantation dans les vides du couvert et il est déconseillé de les sursemer après le mois d’août.
à quelle dose doit-on les implanter et avec quel matériel ?
Une dose de 15 à 20 kg/ha de semence est recommandée. Or, comme nous venons de le voir précédemment, le sursemis présente des résultats aléatoires en grande partie liés au climat suivant l’implantation. En effet, une période de sécheresse après le sursemis sera un facteur d’échec alors que des conditions pluvieuses favoriseront une germination rapide des espèces sursemées. Les conditions météorologiques n’étant pas toujours prévisibles, il peut être préférable de procéder à des sursemis réguliers avec de plus petites quantités de semences plutôt que de tout miser sur une seule intervention.
Les graines seront semées à une profondeur de 1 cm maximum et bien recouvertes de terre fine. Un large panel de matériels permet la réalisation d’un sursemis. Cela va du semoir à céréales disponible sur de nombreuses exploitations aux outils spécialisés dans le sursemis.
Une fois le semis réalisé, quels sont les points de vigilance à avoir ?
Le sol devra être rappuyé juste après le semis. Deux méthodes sont possibles. La première consiste à effectuer un passage de rouleau. La seconde consiste à faire pâturer un lot d’animaux avec un chargement instantané élevé pendant 1 à 2 jours après le semis.
La fertilisation azotée est déconseillée afin de limiter au maximum le développement du couvert en place et éviter d’étouffer les plantules. De ce fait, si l’on constate une repousse du couvert en place, il sera nécessaire de faire pâturer la parcelle ou de passer un coup de broyeur pour que les plantules aient accès à la lumière.
Une journée technique consacrée au sursemis
La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or organise une demi-journée technique dédiée au sursemis l’après-midi du 24 août à partir de 13h30 à Saint-Euphrone (21140). Plusieurs ateliers seront au programme :
- Optimisation des surfaces prairiales : quels intérêts en système bovins allaitants ? (Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages à la Chambre d’agriculture)
- Le fonctionnement du sol sous prairie (Christian Barneoud, pédologue à la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté)
- Le sursemis : aspects techniques, choix des espèces et des variétés à implanter (Tristan Jacquin, ingénieur d’affaires fourragères et plantes de santé du sol chez RAGT-Semences) ;
- Présentation du GreenMaster Güttler, matériel spécialement conçu pour le sursemis, et démonstration (Laurent Tonglet, Güttler France & Belgique & Luxembourg).
Deux types de mélanges prairiaux seront implantés sur une même parcelle par deux outils différents : le GreenMaster Güttler et un semoir à céréales classique. Les différentes modalités seront suivies par la suite par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or.
* à noter également la participation de Claas Réseau Agricole Bourgogne.
Pour toutes informations, contacter Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages, florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr, 06 49 81 32 38.
- Optimisation des surfaces prairiales : quels intérêts en système bovins allaitants ? (Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages à la Chambre d’agriculture)
- Le fonctionnement du sol sous prairie (Christian Barneoud, pédologue à la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté)
- Le sursemis : aspects techniques, choix des espèces et des variétés à implanter (Tristan Jacquin, ingénieur d’affaires fourragères et plantes de santé du sol chez RAGT-Semences) ;
- Présentation du GreenMaster Güttler, matériel spécialement conçu pour le sursemis, et démonstration (Laurent Tonglet, Güttler France & Belgique & Luxembourg).
Deux types de mélanges prairiaux seront implantés sur une même parcelle par deux outils différents : le GreenMaster Güttler et un semoir à céréales classique. Les différentes modalités seront suivies par la suite par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or.
* à noter également la participation de Claas Réseau Agricole Bourgogne.
Pour toutes informations, contacter Florent Gavard, conseiller bovins viande et fourrages, florent.gavard@cote-dor.chambagri.fr, 06 49 81 32 38.