Commission lait de la FDSEA 21
Le nouveau bassin laitier interroge
Les membres de la commission lait de la FDSEA de Côte d'Or se sont réunis à Dijon. La constitution d'un grand bassin laitier avec plusieurs départements suscite bien des interrogations.

La «gestion départementalisée» de la production laitière se termine le 1er avril prochain, et ce n'est pas un
poisson d'avril. La politique de répartition des volumes se raisonnera désormais au niveau d'un grand bassin laitier composé de 16 départements du nord-est de la France. Cette évolution a pour but de préparer le secteur laitier français à la disparition des quotas. Quel est donc l'avenir des 100 millions de lait produits annuellement en Côte d'Or? Les inquiétudes sont nombreuses chez les producteurs du département qui ont peur de ne pas pouvoir conserver l'intégralité de ce volume départemental. La commission lait de la FDSEA, la semaine dernière à Dijon, a consacré une bonne partie de son programme à cette petite, voire grande révolution.
[INTER]«Aspiré par les autres»[inter]
[I]«Ce bassin est un grand danger»[i] signale Patrick Gérard, producteur dans le canton de Fontaine-Française, [I]«notre potentiel laitier peut être aspiré par les autres départements au titre de la redistribution par mutualisation. Jusqu'à présent, nous avions la chance d'obtenir des redistributions assez importantes pour des producteurs qui avaient encore de l'envie et du potentiel. Là, on va se retrouver dilué dans un bassin de 16 départements et certains d'entre eux ont une grosse vocation laitière»[i]. Sur les seize départements du bassin, la Côte d'Or possède le 12ème potentiel de production. [I]«Nous sommes effectivement très mal classés»[i] commente Patrick Gérard, [I]«la Côte d'Or, c'est seulement 4% de la Haute-Saône. Nous avons intérêt d'aller rencontrer les 13ème, 14ème, 15ème et 16ème départements qui sont dans la même situation que nous : les exploitants partent et la reprise du quota n'est pas certaine... En plus de cela, nous n'avons pas de transformateurs en Côte d'Or. Pour éviter que ça aille mal, nous devons nous renforcer par rapport au bassin, être solides pour conserver notre potentiel de production».[i]
[INTER]De l'optimisme, malgré tout[inter]
Malgré ces inquiétudes, Patrick Gérard souhaite relativiser: [I]«Il y a toujours une dynamique laitière en Côte d'Or, la preuve en est le maintien, jusqu'ici, des 100 millions de litres alors que le nombre de producteurs diminue»[i]. Ce n'est pas François Matrat, producteur dans le canton de Châtillon-sur-Seine et administrateur Sodiaal, présent lui aussi à la commission lait, qui dira le contraire : [I]«Je crois en la filière pour deux raisons : le nombre important de producteurs -et jeunes producteurs- présents aujourd'hui autour de la table et à la nécessité de produire. Du lait, il faudra en produire en France, en Europe et dans le monde. En France, nous avons des facteurs de production favorables en terme de climatologie et de pédologie. Nous avons eu des contraintes de traçabilité, de conditionnalité, des critères environnementaux qui peuvent, à mon avis, se retourner à notre avantage aujourd'hui»[i].
François Matrat ne semble pas s'inquiéter outre mesure du nouveau bassin laitier: [I]«Il y a des usines de transformation dans l'Est, avec des valorisations intéressantes. Ces outils ont besoin de lait pour leurs marchés : il faut donc que l'on réponde à la demande. Il faut que la Côte d'Or donne un signal positif, les gens doivent montrer qu'ils ont envie de faire du lait, qu'il y a de la dynamique ici... A partir de là, les entreprises ne pourront pas se désengager aussi facilement de la Côte d'Or!»
poisson d'avril. La politique de répartition des volumes se raisonnera désormais au niveau d'un grand bassin laitier composé de 16 départements du nord-est de la France. Cette évolution a pour but de préparer le secteur laitier français à la disparition des quotas. Quel est donc l'avenir des 100 millions de lait produits annuellement en Côte d'Or? Les inquiétudes sont nombreuses chez les producteurs du département qui ont peur de ne pas pouvoir conserver l'intégralité de ce volume départemental. La commission lait de la FDSEA, la semaine dernière à Dijon, a consacré une bonne partie de son programme à cette petite, voire grande révolution.
[INTER]«Aspiré par les autres»[inter]
[I]«Ce bassin est un grand danger»[i] signale Patrick Gérard, producteur dans le canton de Fontaine-Française, [I]«notre potentiel laitier peut être aspiré par les autres départements au titre de la redistribution par mutualisation. Jusqu'à présent, nous avions la chance d'obtenir des redistributions assez importantes pour des producteurs qui avaient encore de l'envie et du potentiel. Là, on va se retrouver dilué dans un bassin de 16 départements et certains d'entre eux ont une grosse vocation laitière»[i]. Sur les seize départements du bassin, la Côte d'Or possède le 12ème potentiel de production. [I]«Nous sommes effectivement très mal classés»[i] commente Patrick Gérard, [I]«la Côte d'Or, c'est seulement 4% de la Haute-Saône. Nous avons intérêt d'aller rencontrer les 13ème, 14ème, 15ème et 16ème départements qui sont dans la même situation que nous : les exploitants partent et la reprise du quota n'est pas certaine... En plus de cela, nous n'avons pas de transformateurs en Côte d'Or. Pour éviter que ça aille mal, nous devons nous renforcer par rapport au bassin, être solides pour conserver notre potentiel de production».[i]
[INTER]De l'optimisme, malgré tout[inter]
Malgré ces inquiétudes, Patrick Gérard souhaite relativiser: [I]«Il y a toujours une dynamique laitière en Côte d'Or, la preuve en est le maintien, jusqu'ici, des 100 millions de litres alors que le nombre de producteurs diminue»[i]. Ce n'est pas François Matrat, producteur dans le canton de Châtillon-sur-Seine et administrateur Sodiaal, présent lui aussi à la commission lait, qui dira le contraire : [I]«Je crois en la filière pour deux raisons : le nombre important de producteurs -et jeunes producteurs- présents aujourd'hui autour de la table et à la nécessité de produire. Du lait, il faudra en produire en France, en Europe et dans le monde. En France, nous avons des facteurs de production favorables en terme de climatologie et de pédologie. Nous avons eu des contraintes de traçabilité, de conditionnalité, des critères environnementaux qui peuvent, à mon avis, se retourner à notre avantage aujourd'hui»[i].
François Matrat ne semble pas s'inquiéter outre mesure du nouveau bassin laitier: [I]«Il y a des usines de transformation dans l'Est, avec des valorisations intéressantes. Ces outils ont besoin de lait pour leurs marchés : il faut donc que l'on réponde à la demande. Il faut que la Côte d'Or donne un signal positif, les gens doivent montrer qu'ils ont envie de faire du lait, qu'il y a de la dynamique ici... A partir de là, les entreprises ne pourront pas se désengager aussi facilement de la Côte d'Or!»
La gestion des quotas dans les bassins
Fin de la gestion de la réserve départementale, celle-ci deviendrait une réserve de bassin, gérée par la conférence de bassin. Elle serait alimentée par les ressources traditionnelles : cessations spontanées, sous-réalisations structurelles, cessations primées (ACAL-TSST). Les futurs 1% communautaires rentreraient également dans la réserve selon un mode de répartition qui privilégierait les bassins où les réserves sont les plus faibles au regard de la production. Côté redistribution, les priorités seraient arrêtées par la Conférence de bassin sur les bases d'un cadre national. Un fonds JA serait créé à l'intérieur de cette réserve permettant de couvrir uniformément les jeunes agriculteurs à hauteur de 40 000 litres de complément. Ensuite viennent les différentes catégories possibles telles que les JA installés depuis moins de 5 ans, les récents investisseurs, les producteurs pour lesquels un quota supplémentaire permet d'améliorer la rentabilité de l'exploitation et notamment ceux dont le quota est inférieur à la moyenne du bassin, les signes de qualité, et enfin, les producteurs dont le taux d'utilisation du quota est supérieur à un pourcentage à fixer, en moyenne sur les deux précédentes campagnes. Quant à la gestion de campagne, le ministère aurait la velleité de placer le niveau le niveau du taux d'allocations provisoires à l'intérieur des bassins, ce qui suscite une levée de boucliers de la profession, qui préfère une gestion harmonisée au niveau national. Pour la FNPL, toutes ces évolutions constituent un Big bang avant l'heure et nécessitent une installation progressive et une meilleure visibilité d'ensemble. Qu'en sera t-il par exemple de la TFA, la fameuse taxe fiscale affectée (ou pénalité) qui permet de piloter les volumes de production à la française? Comment va se régler la production de proximité et l'attachement au territoire? Comment va se faire la cohabitation avec la contractualisation et la notion de volume individuel de production? Bref, encore une fois, ne confondons pas vitesse et précipitation. L'adaptation progressive, oui, le passage en douceur vers la fin des quotas, oui, la disparition des quotas avant l'heure, non...