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Le haut du tableau

Le concours national des Traits Auxois se déroule ce week-end à Semur-en-Auxois.
Par Aurélien Genest
Le haut du tableau
Georges Bailly, de Meursanges, présentera cinq chevaux.
«The place to be», l’endroit où il faut être quand on possède des Traits Auxois. Le concours national de Semur est effectivement très prisé chaque année. Sa 102ème édition ne dérogera pas à la règle avec plus de 80 équins en lice dès 9 heures demain. La journée de samedi sera réservée aux femelles, celle de dimanche aux étalons. Tous les chevaux qui défileront au cours Charles-de-Gaule se sont préalablement qualifiés lors des concours départementaux organisés ces dernières semaines. A Meursanges près de Beaune, Georges Bailly n’avait que quelques centaines de mètres à parcourir pour obtenir sa qualification début août. «L’un des quatre concours côte d’oriens se déroule en effet chaque année dans mon village» rappelle l’éleveur de 56 ans. Trois de ses pouliches et deux juments suitées, grâce à leurs bons classements, seront ainsi de la partie. C’est avec un «énorme plaisir» que Georges Bailly amènera ses animaux à Semur, là où il se rend depuis plus de 25 ans. «C’est un grand rendez-vous de passionnés, nous avons tous envie d’y aller» confie le membre du conseil d’administration de l’Union nationale du cheval de Trait Auxois. Si des pré-sélections au prochain salon international de l’agriculture à Paris seront en jeu, les éleveurs auront également à cœur de communiquer sur leurs élevages respectifs et leur production : «dire que notre race est menacée n’est pas totalement faux. Il est donc important pour nous de la maintenir et de la développer» insiste Georges Bailly. Propriétaire d’une dizaine d’animaux, ce producteur céréalier reconnaît qu’il est aujourd’hui «impossible» de vivre des chevaux de Trait Auxois, faute de débouchés : «c’est plus une passion qu’autre chose. Chez moi, on en a toujours eus, déjà du temps de mon père. Depuis quelques années, le labour dans les vignes a bonne figure et permet quelques ventes. Mais celles-ci ne suffisent malheureusement pas».

Dégustations gratuites
La viande équine reste le grand espoir de Georges Bailly et de l’Union nationale du cheval de Trait Auxois : «il s’en consomme de plus en plus et nous souhaitons encourager cette tendance. Nous mettrions davantage de juments au poulinage et nous aurions davantage de produits». Ce n’est pas anodin si Georges Bailly a récemment doublé son cheptel : «j’ai acheté des juments pour faire de la sélection, des produits arrivent et je les garde. Avec Christian Charry, éleveur à Saint-Loup-Géanges, je commercialise de la viande de poulains en caissettes de 5kg depuis 2012. Nous vendons la viande un peu plus de 11 euros le kilogramme. D’un point de vue éleveur, un poulain amène un bénéfice de 1000 euros, c’est deux fois plus que s’il partait dans nos marchés italiens. Le bouche à oreille fonctionne très bien pour écouler cette production. A nous deux, nous avons vendu sept poulains l’année dernière, j’espère que ça va continuer. Les animaux sont abattus à Beaune et conditionnés près de Châlon-sur-Saône. Certains clients ne connaissaient pas le goût de cette viande et se disent agréablement surpris. J’ai moi-même découvert le goût de la merguez de cheval, lors de notre récent concours à Saulieu !». Georges Bailly et l’Union nationale du cheval de Trait Auxois invitent à ce titre le public à les rejoindre ce week-end pour des dégustations de viande gratuites en marge de leur grand concours.