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Viticulture

Le gel ne suffisait pas...

Le vignoble côte d’orien, sévèrement impacté par les basses températures de fin avril, et a été  victime de nombreuses attaques de mildiou.
Par Aurélien Genest
Le gel ne suffisait pas...
Feuillages et grappes : la maladie est omniprésente dans le vignoble et touche parfois l’intégralité des pieds d’une même parcelle.
Décidément, la météo n’aura eu aucune pitié cette année. Après le gel printanier, les vignes ont été le centre d’une très forte pression de mildiou. «Sans doute inédite» relève Pierre Petitot, conseiller vignes à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, «certains parlent de l’année 1977, mais à priori, ce serait encore pire cette fois-ci». La pluviométrie et les températures des derniers mois ont été favorables à la conservation puis au développement du mildiou. «Toutes les parcelles sont concernées. Les plus saines ont actuellement entre 10 et 20% de pieds touchés. Dans certains endroits, la proportion monte à 100%» poursuit son collègue Benoit Bazerolle, constamment monopolisé sur le terrain pour conseiller au mieux les viticulteurs. Les producteurs bios sont malheureusement les plus impactés. «Les cuivres ont été lessivés par les pluies répétitives et le mildiou s’est d’autant plus développé. En conventionnel, les viticulteurs ont plus d’armes pour faire face au choc. Pour autant, le mildiou est aussi présent et parfois de façon importante là où la pulvérisation a été déficiente» précise le technicien. Un nouveau coup dur s’abat dans le vignoble côte d’orien, sévèrement touché par le gel de fin avril. La pousse de la vigne, elle, a été longue à se mettre en route, la faute une nouvelle fois aux conditions pluvieuses et au froid des dernières semaines. Le cumul de précipitations des six premiers mois de 2016 fait apparaître un excédent de 200 millimètres d’eau par rapport à la moyenne des dix dernières années. «Certains viticulteurs sont un peu moins pessimistes que fin avril et parlent de faire une demi-récolte dans certaines parcelles où il ne semblait y avoir aucun espoir de sortie de nouvelles grappes. Le mildiou est une nouvelle désillusion et va occasionner de nouvelles pertes» ajoute Pierre Petitot. Une première estimation du potentiel de récolte va pouvoir être faite de façon plus précise à partir de mi-juillet : «la fermeture de grappe est proche en parcelles précoces et la floraison se termine en secteurs tardifs. Pour l’instant, le temps sec et la diminution de l’hygrométrie permettent de souffler par rapport au mildiou. Mais il peut y avoir de la coulure... Nous ne sommes pas non plus à l’abri d’autres aléas climatiques comme de la grêle. L’oïdium peut également apparaître, tout comme de la pourriture avant la vendange qui n’est aujourd’hui pas prévue avant fin septembre. La situation reste plus que tendue et il peut se passer encore bien des choses en cette année très difficile» termine le conseiller.