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Tuberculose

Le GDS lance un ultimatum

Les résultats de la prophylaxie tuberculose sont plutôt encourageants mais les résurgences persistent. Le Groupement de défense sanitaire attend une mesure efficace sur les blaireaux avant la fin du mois. Le point avec le président Pascal Martens.
Par PROPOS RECUEILLIS PAR AURELIEN GENEST
Le GDS lance un ultimatum
Le président du GDS demande une évolution de la loi sur le sanitaire et la réintroduction du gazage dans les trois secteurs du département où les résurgences tuberculose sont enregistrées. Si aucune réponse de l'Etat n'est obtenue avant la fin du mois, le
[G]Pouvez-vous nous dresser un état des lieux du département?[g]
[I]«Aujourd'hui, la prophylaxie est réalisée à 80%. Nous avons 20 foyers positifs, c'est-à-dire deux fois moins que l'an passé à la même période. La détection et les résultats s'améliorent. Sur les abattages partiels 2008-2009, trois sont requalifiés et deux sont en passe de l'être. Sur les abattages partiels 2009-2010, quatre élevages sont aujourd'hui requalifiés. Nous sommes désormais persuadés que la prophylaxie est bien faite partout. Avec la supervision mise en place et le sérieux du couple éleveur/vétérinaire, tout est rentré dans l'ordre. Le GDS a pris ses responsabilités sur un certain nombre de mesures. En ce qui concerne le sanglier, même s'il y a encore des choses à améliorer, il y a un effet non-agrainage dans la zone rouge. Malheureusement, il y a un énorme problème, celui des résurgences et des blaireaux»[i].

[G]Quelle est votre analyse sur ce problème?[g]
[I]«Là où il y a des résurgences, c'est là où il y a le plus de blaireaux. Soit on nous aide à réguler cette espèce qui n'a pas de prédateur, soit on n'arrivera pas à avancer. Il faudra alors s'habituer à vivre des résurgences, il y en a encore quatre cette année, sur les vingt foyers... Nous avons isolé trois secteurs où se concentrent ces résurgences et où le piégeage des blaireaux est difficile pour diverses raisons. Si rien n'est fait, cela va nous empêcher d'avoir de meilleurs résultats l'année prochaine. En conséquence, nous avons lancé une opération de communication depuis mi-février avec comme cibles : le ministère de l'agriculture, la préfecture, les parlementaires et les représentants politiques des écologistes. Il était important d'expliquer la situation, pour que ce blocage ne dure pas trop longtemps».[i]

[G]Quelles sont vos propositions?[g]
[I]«Quand il y a un problème sanitaire, l'à‰tat doit pouvoir intervenir sans demander de compte à personne. Si l'on demande l'avis à tout le monde, on n'avancera jamais. Il faut que la loi évolue car sur le blaireau, on ne maitrise rien du tout. Il y a un flou juridique important : quand une association écologiste attaque les arrêtés pris par l'administration, elle gagne à chaque fois ! Nous demandons également autre chose : l'autorisation du gazage dans les trois secteurs où la situation est ultra-sensible. Pour le reste du département, nous voulons une régulation par piégeage. Le GDS et les éleveurs pourront dépenser toute l'énergie qu'ils voudront, on n'arrivera pas à maitriser la situation s'il n'y a pas d'avancée importante en matière de blaireaux. D'ailleurs, si rien n'est fait à la fin du mois, les éleveurs ne paieront plus les dépistages. Pour les intradermocomparatives, nous nous délaisserons du coût restant à la charge des éleveurs et du GDS. En ne faisant rien, nous encourrons un risque : celui-ci n'est pas de notre volonté et ce n'est donc pas à nous de l'assumer ! Nous attendons une réponse de l'à‰tat».[i]

Et les indemnités abattages ?

Le GDS fait également part d'importants retards de paiements des indemnités liées aux abattages d'animaux. Suite à la réforme «Chorus». Les parlementaires et la préfète ont été sollicités. «Aujourd'hui, il y a des éleveurs qui n'ont pas été payés depuis le mois de novembre, alors que l'Etat s'est engagé à les indemniser. Il faut un déblocage très rapide» signale Pascal Martens.