Le fruit d'une année
Comme tous les ans, les moissons sont attendues par les exploitants car elles sont le résultat d'une année de travail ; explications avec Étienne Gauthier (Domaine d'Aglan).

Touché par l'épisode orageux accompagné de grêle du 25 juin, le Domaine d'Aglan (Bona), a commencé les récoltes, avec à la barre Étienne Gauthier (associé). Pour lui, les moissons de cette année auraient pu être « une belle surprise si les parcelles n'avaient pas été impactées par la grêle. Et même s'il a fait très sec dans le centre Nivernais, les terres sont assez profondes pour encaisser assez facilement ce stress ».
Il revient sur les premiers résultats constatés : « Pour le colza, nous sommes en avance pour la récolte. Pour ce qui est des rendements, nous sommes à 50 quintaux/ ha pour les parcelles non grêlées (comme à Beaumont-Sardolles), et 2 à 15 quintaux / ha pour celles ayant été touchées (comme à Jailly). En ce qui concerne la qualité, il est un peu tôt pour avoir des analyses. Du côté des orges, nous avons réalisé 88 quintaux / ha pour les terres n'ayant pas eu de grêle, pour les autres nous sommes aux alentours de 4 quintaux / ha. La qualité est très bonne même s'il manque un peu de protéines. Pour ce qui est des blés, nous avons commencé aux alentours du 4 et 5 juillet ». Il ajoute : « Avec les dégâts subis à cause de la grêle nous avons forcément une perte financière, et heureusement que nous étions assurés. De ce fait, je ne peux que conseiller d'assurer surtout pour les jeunes, car je pense que ces épisodes ne seront pas les derniers ». Il poursuit : « Mes résultats de récolte sont très personnels, car au vu des retours d'autres collègues nivernais, les rendements et qualités sont très variables dans notre département ».
Collectif en action
Pour rappel, Étienne Gauthier est président du GDA Centre Nivernais : « les remontées du terrain que l'on peut avoir en période de moissons et tout au long de l'année, sont très importantes pour moi car elles permettent d'avoir une vision d'ensemble et aussi d'échanger sur différentes problématiques. Je regrette un peu que cela ne soit pas plus naturel pour tout le monde. Nous faisons tous le même métier avec des différences certes, mais qui font la richesse et la beauté de notre profession ; Ouvrir ses horizons en discutant avec ses confrères est pour moi une évidence ». D'ailleurs, pour les récoltes, il explique ne pas être seul : « nous sommes huit en tout à travailler pour les récoltes durant cette période. Il y a moi, les deux associés (Émeric et Jean-Luc Gauthier) les deux salariés à temps pleins (David Juventuny, 40 ans, et Léo Martignon, 27 ans), deux saisonniers (Allouan, 16 ans, et Lazare, 21 ans) et un stagiaire pour un mois environ (Estéban, 15 ans) ». Selon Étienne Gauthier, même si trouver des saisonniers est – comme pour d'autres corps de métier – parfois compliqué, il stipule : « nous n'avons jamais peiné pour en trouver afin de travailler au Domaine d'Aglan. Pour l'anecdote, Léo fait 50 minutes de route tous les jours pour venir travailler, sans rechigner à la tâche… car du boulot, il y en a beaucoup et il n'est pas toujours facile » et tire la conclusion : « si les saisonniers ou les salariés n'étaient pas contents, ils partiraient ou ne viendraient pas ». Si la cohésion de son équipe est un atout indéniable, il détaille que le « respect de chacun » est une des clés pour parvenir à une telle synergie. La moisson 2025 pour le Domaine d'Aglan sera donc marquée par la collaboration de professionnels, avec néanmoins un collaborateur peu clément : la météo… Étienne Gauthier conclut : « Ce qui est vrai cette année, ne le sera pas forcément l'an prochain. Donc, comme d'habitude, il faut s'adapter sans cesse ».


