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Saône

Le dogmatisme à l’épreuve du “bons sens paysan”

Consciente de la nécessité d’avancer sur le dossier de l’entretien du lit et des berges de la Saône, la préfecture de Côte d’Or a convié Nicolas Michaud, représentant la Chambre d’agriculture sur ce dossier et les principaux acteurs de la zone, à une rencontre en préfecture.
Par Anne-Marie Klein
La rencontre a eu lieu à l’initiative du Préfet de Côte d’Or, Pascal Mailhos, qui a convié, le 20 juin, la DDT, l’ONEMA, l’EPTB, VNF, la DREAL Rhônes-Alpes et Nicolas Michaud, représentant professionnel en charge à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or du dossier Saône, à avancer sur cette question. Nicolas Michaud a saisi cette occasion pour exposer les principaux [I]«points noirs»[i] qui requièrent une solution, après les catastrophiques inondations de 2013.

Tout avait commencé le 19 mars par une visite terrain, réunissant la profession agricole, les représentants de l’État et la police de l’eau, invités à constater [I]«de visu»[i] la situation préoccupante de certaines parties de la rivière et les risques aggravés de débordements excessifs du fait de l’insuffisance ou de l’absence d’entretien du lit et des berges. L’évolution du climat multiplie les risques d’incidents extrêmes, il semble donc d’autant plus nécessaire de prendre réellement au sérieux la problématique de l’entretien du cours de la Saône et les demandes des agriculteurs.

La visite sur le terrain a produit ses effets, puisque le préfet a organisé cette dernière réunion en préfecture avec tous les acteurs d’un dossier difficile, qui prend depuis des années les allures d’un serpent de mer.

[INTER]Un dossier au long cours...[inter]
Intervenant au nom de la profession agricole et de la Chambre d’agriculture, Nicolas Michaud est parfaitement conscient [I]«qu’un problème aussi complexe ne trouvera pas sa solution du jour au lendemain»[i]. Les problématiques sont diverses, il faut pouvoir concilier des intérêts parfois divergents et pour compliquer le tout, le cours de la Saône est capricieux, un bras [I]«mort»[i] de la [I]«vieille Saône»[i] est devenu au fil du temps [I]«une véritable Amazonie»[i], plus en amont, à l’embranchement de la Tille et de l’Ouche, des dépôts de granulats encombrent le fleuve, alors qu’ailleurs, les carrières n’en finissent pas de consommer des terres arables...

La situation n’est donc pas simple, Tout ne se règlera pas en un jour et surtout pas le dossier [I]«très lourd»[i] de l’extraction des granulats, mais il s’agit d’abord [I]«de remettre un peu de bons sens paysan dans la discussion»[i]. Nicolas Michaud plaide ainsi pour que des travaux d’aménagement de l’aval à l’amont interviennent rapidement.

[INTER]Préserver la fonction économique du fleuve[inter]
Prévenir les débordements excessifs, c’est aussi l’assurance d’éviter des drames à venir et de préserver la fonction économique du fleuve. Car la Saône représente une voie économique importante, pour l’exportation des céréales vers Fos-sur-Mer par voie d’eau, comme pour les activités liées aux ports à vocation touristique. [I]«Il s’agit là encore de trouver les moyens les plus pertinents de concilier économie et écologie»[i] explique Nicolas Michaud, pour limiter les débordements excessifs dus aux évolutions du climat et assurer la continuité de la fonction économique du fleuve. [I]«Nous avons appris à vivre avec les crues, mais là il s’agit d’éviter les «coups» d’eau ravageurs. Le dossier risque d’avancer lentement car nous allons à contre courant de la pression environnementaliste, mais il avance, pour preuve ce rendez-vous avec VNF prévu cet été sur une boucle de la Saône, afin d’étudier les moyens de restaurer un bon état de la rivière et donc de parer à l’urgence avant que les pluies d’automne n’aggravent les risques»[i]. La préfecture, de son côté, a diligenté une étude d’impact sur les conditions permettant d’assurer le bon fonctionnement de la rivière.