Le début des récoltes
Jeudi 28 août, c'est le top départ pour récolter les grappes de raisin dédiées aux crémants. Retour sur le ressenti d'Aurélie Giraudon, viticultrice à Chitry.

C'est à Chitry, dans l'Yonne, qu'Aurélie Giraudon du domaine éponyme a commencé jeudi dernier les vendanges de crémant. À 10 heures, elle attend patiemment au chai afin d'observer les premières grappes récoltées par les vendangeurs. « C'est mieux que l'année dernière, on est contents ! Lorsqu'on a évalué les grappes, c'était bon signe », témoigne-t-elle, impatiente. Spécialisé dans la production de crémant de Bourgogne, chablis, Bourgogne aligoté et de chitry blanc et rouge, le domaine Giraudon possède près de 30 ha dans l'Yonne, et compte trois associés : Marcel, et ses deux enfants Aurélie et Thibault.
Après une première coupe, Thibault charge le camion en compagnie des 25 coupeurs, avant d'aller tout livrer au chai. Les grappes sont déposées sur le tapis avant d'atterrir à la vessie. « L'état sanitaire me paraît satisfait », confie Aurélie, en touchant les grappes, avant d'ajouter, en goûtant, que « l'acidité des raisins me paraît normale ». Menacée par la pluie dès cette fin de semaine, Aurélie témoigne son inquiétude, « nous avons peur que la pourriture s'installe, nous avons constaté quelques foyers, donc nous nous empêchons de récolter pour éviter des dégâts », manifeste-t-elle. En contrat avec une dizaine de vendangeurs depuis quelques années, elle assure cependant une certaine assurance, « nous avons confiance en eux, on sait qu'ils font du bon boulot. Pour les crémants, c'est plus technique, on doit respecter le cahier des charges, et donc toute la vendange est 100 % manuelle », déclare Aurélie. Cette récolte se distingue également des vins tranquilles, car « la vinification est gérée par un prestataire. Nous assurons cependant, la vinification du reste de nos récoltes, c'est-à-dire des vins tranquilles », ajoute-t-elle. D'ici trois jours, le domaine Giraudon passera à la vendange des vins tranquilles. Ce jeudi 28 août, la viticultrice prend du recul sur les années passées, « depuis une quinzaine d'années, on se rend compte qu'on commence de plus en plus tôt. On sait que c'est forcément lié au changement climatique. On s'adapte, mais ça rend nos récoltes de plus en plus incertaines. On espère avoir une bonne récolte cette année, on n'a tous les feux au vert en tout cas », confie-t-elle, en touchant du bois.