Accès au contenu
Cultures dans le châtillonnais

Le colza, c'est pas encore ça

Le colza refait des siennes. Après des rendements extrêmement faibles dans le Châtillonnais, sa culture repart au plus mal avec une implantation difficile.
Par AURɉLIEN GENEST
Le colza, c'est pas encore ça
La chaleur du mois d'août et l'absence de précipitations significatives perturbent l'implantation du colza. Entre Baigneux-les-Juifs et Aignay-le-Duc, cet agriculteur n'avait aucune levée ou presque, trois semaines après avoir semé.
Direction Duesme, dans le canton d'Aignay-le-Duc. Samuel Sigoillot vient de terminer une campagne à 11q/ha en colza avec, par endroits, des bas fonds de 7q/ha ! On est loin, très loin des bons rendements de certains secteurs côte d'oriens. Lors d'une année [I]«moyenne»[i], Samuel réalise 31q/ha dans ses champs. Le calcul est simple : avec ces 20q/ha de moins, à environ 500 euros la tonne de colza, le manque à gagner se chiffre à 1000 euros de l'hectare... Là, ça fait mal. [I]«C'est clair, cette année avec le gel, c'est catastrophique»[i] confie l'agriculteur de 38 ans qui pensait tout de même «arriver à 20q/ha» sur ses 25 hectares de colza. [I]«Je n'ai pas voulu re-semer en tournesol car je ne suis pas équipé pour le récolter. Je pensais que le colza allait se refaire un tout petit peu. De bons rendements m'auraient permis de passer dans le vert niveau trésorerie. Avec une reprise de terres il y a deux ans et la FCO qui avait fait beaucoup de casse dans mon élevage, j'en aurais bien eu besoin»[i] ajoute Samuel Sigoillot.
[INTER]Pas de levée ![inter]
Pour ne rien arranger, la nouvelle campagne commence au plus mal à cause du manque d'eau. [I]«J'ai semé le 25 août. Aujourd'hui, il n'y a quasiment aucune levée. Pour l'instant, c'est phase critique!»[i] lâchait l'agriculteur il y a une semaine. Les huit millimètres d'eau tombés quelques heures plus tôt, Samuel Sigoillot ne pouvait pas s'en contenter : [I]«c'est déjà ça mais ça reste dérisoire et on est encore loin du compte. Il va en falloir beaucoup plus pour dynamiser tout ça»[i]. Malgré ces difficultés, l'agriculteur du Châtillonnais souhaite relativiser sur la situation : [I]«je ne suis pas l'agriculteur qui a eu le plus de dégâts ici. Avec les orges d'hiver et le blé qui ont gelé, j'ai retourné un tiers de mon assolement quand d'autres sont à plus de deux tiers. à‡a aurait été pire si les prix n'étaient pas à leur niveau d'aujourd'hui. La satisfaction de l'année reste les orges de printemps pour lesquelles j'atteins quasiment 70q/ha alors que je ne dépasse que très rarement 60q/ha. Le blé alternatif donne également de bons résultats avec 69q/ha. En ce qui concerne les problèmes de levée du colza, j'espère que ça va vite s'arranger. Le colza peut nous réserver de bonnes surprises, même si ça n'a pas été le cas pour nous cette année»[i].
[INTER]Et l'assurance ?[inter]
Samuel Sigoillot ne possède pas l'assurance-récolte. Si celle-ci aurait bien été utile cette année (il l'admet bien volontiers), l'agriculteur reste perplexe sur la souscription. [I]«Cette année, elle m'aurait payé mes semences et un certain nombre de quintaux que je n'ai pas récoltés. Cela dit, à l'avenir, je ne pense pas la prendre pour autant. Elle coûte relativement cher et son prix risque fortement d'augmenter avec les évènements de cette année. Après tout, ce type d'aléa climatique reste extrêmement rare, qu'il le reste ! Maintenant, on ne sait jamais quel temps il fera d'une année sur l'autre. Il est vrai que si le même froid revient cet hiver, il y aura de quoi pleurer !»[i] termine le Côte d'orien.