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Diversification

Le choix de la volaille

Jean-François Faivre a inauguré un poulailler de 1800 m2  à Montmain, dans le val de Saône.
Par Aurélien Genest
Le choix de la volaille
Près de 40 000 poulets font leur arrivée cette semaine dans le nouveau bâtiment de Jean-François Faivre. La structure fera également office de canardière.
De nombreux éleveurs se laissent tenter par la volaille depuis plusieurs années. Cette dynamique ne semble pas s’estomper avec, ces tout derniers jours, un nouveau poulailler inauguré dans le département. À Montmain, petit village à proximité de Seurre, Jean-François Faivre a fait construire un bâtiment de 1 800m2 en capacité d’accueillir 39 900 poulets ou 21 600 canards. «L’idée de me lancer dans la volaille est née il y a environ 18 mois», relève l’éleveur de 54 ans, «à force d’entendre parler de l’essor et de la bonne santé de cette production, je me suis vraiment penché sur la question. La viande blanche est en forte demande et est consommée toute l’année, par tout public. Je suis rentré en contact avec l’entreprise LDC. Ma réflexion a progressivement mûri, je me suis lancé après avoir visité une dizaine de bâtiments».

Une stabilité des revenus
L’exploitation de polyculture-élevage de 145 ha, dotée d’un atelier d’engraissement de génisses avec une partie commercialisée en vente directe, évolue, comme bon nombre d’exploitations de Côte-d’Or, dans un contexte difficile depuis plusieurs campagnes. «La conjoncture n’est pas très favorable, aussi bien en céréales qu’en viande bovine. Il fallait donc trouver une diversification. Le choix de la volaille s’est vite imposé devant ses nombreux atouts», poursuit Jean-François Faivre, séduit par la stabilité des revenus de ce type d’élevage. «Ce sera une toute nouvelle production pour moi. Il y a forcément un peu d’appréhension avant l’arrivée des premiers poulets prévue ce mercredi 27 juin, mais le suivi technique de LDC est permanent et de très bonne qualité. Plusieurs journées de formation ont été enrichissantes et très utiles», confiait l’éleveur du val de Saône, lors de l’inauguration du bâtiment suivie par près de 200 personnes.

Bien-être animal
Une fois sur place, les poulets seront élevés durant 35 jours pour repartir à un poids avoisinant 2kg. «Des lots de canards arriveront également selon les besoins de la filière, ce sera principalement en période hivernale», ajoute Jean-François Faivre. Le bâtiment d’élevage a été équipé d’une pailleuse suspendue Firstlite : «les canards ont motivé cet investissement. Le but est de faciliter le repaillage durant le cycle, celui-ci sera de bonne qualité et le travail sera moins pénible. De la litière de granulés de paille sera utilisée, cette matière est intéressante pour le confort des animaux». À l’exception des vides sanitaires entre chaque lot, cette nouvelle production ne nécessitera que quelques heures de travail au quotidien et n’engendrera pas de grandes perturbations dans les habitudes de travail au sein de l’exploitation. Un autre avantage lié à cet élevage s’intéresse à la valorisation des fientes : celles-ci seront répandues dans les champs et permettront de réduire significativement la facture d’engrais.

Moissons, orge et colza pénalisés

La récolte d’orges a débuté le 18 juin chez Jean-François Faivre. L’excès d’eau des derniers mois n’est pas sans conséquence et la moisson livre des premiers résultats décevants. Des rendements d’Etincel de 55 à 60q/ha ont été enregistrés dans les premiers hectares fauchés, bien loin des 80q/ha de l’an passé. La qualité est du même acabit avec un calibrage entre 50 et 20, et un PS oscillant variant de 50 et 55. «Nous nous attendions à ce genre de résultats, avec tout ce qui est tombé depuis le début d’année», relève Mathieu Faivre, 21 ans, qui s’installera prochainement sur l’exploitation. Le jeune Côte-d’orien, rencontré la semaine dernière à Montmain, s’attendait à une déception du même type pour le colza : «il a été pénalisé lui aussi par l’excès d’eau. La moissonneuse nous dira plus précisément ce qu’il en est, mais nous ne nous attendons pas à une bonne récolte, c’est certain». Le jeune agriculteur mise davantage sur le blé pour s’assurer une bonne moisson : «nos cinquante hectares de cultures sont assez prometteurs  à ce jour. Il s’est arrêté de pleuvoir juste avant que le blé passe en fleur. Le peuplement est intéressant, il y a de nombreux épis. La fin de cycle sera déterminante, espérons que les coups de chaud ne soient pas trop importants». La récolte de la moutarde prendra ensuite la relève : «il manque un certain nombre de siliques, mais la récolte s’annonce plutôt bien. En ce qui concerne les autres cultures, nous faucherons le chanvre dans la première quinzaine de septembre. Cela fait environ 10 ans que cette production est présente sur l’exploitation, c’est elle qui a le mieux marché l’an passé avec la moutarde. Nous avons aussi du soja, ce sera encore plus tard».