SAS Bresson
Le choix de la qualité
L’entreprise de Saulon-la-Chapelle, en charge du négoce de céréales de 350 agriculteurs en Côte-d’Or, est engagée dans plusieurs filières rémunératrices. Rencontre avec plusieurs producteurs concernés.

Le blé CRC
Le Gaec Lucot, à Saulon-la-Chapelle, cultive des blés CRC (cultures raisonnées contrôlées) depuis le lancement de la démarche à la SAS Bresson durant l’année 2000. La majorité des blés de l’exploitation, soit environ 80 ha, est aujourd’hui en CRC, avec les variétés Oregrain, LG Absalon et Goncourt. «Un cahier des charges bien défini est à respecter. La valorisation par rapport à du blé traditionnel est d’environ dix euros la tonne», informe Pierre Lucot.
L’exploitant de 36 ans énumère plusieurs spécificités du blé CRC : «toutes les variétés ne sont pas autorisées. Aussi, les champs concernés doivent se trouver à plus de 250 mètres d’une route connaissant une forte circulation. Plusieurs produits phytosanitaires ne sont pas permis. Pour d’autres, les doses utilisées doivent rester infimes avec des doses à ne pas dépasser. Les délais avant récolte (DAR) sont plus longs. Les critères qualitatifs à la récolte sont beaucoup plus exigeants, il y a moins de tolérance sur le PS, sur les protéines ou encore les mycotoxines. Toutes ces mesures montrent qu’il est possible de produire du blé sainement, même avec de la chimie». Le CRC comporte un volet biodiversité qui s’intéresse à la protection de la faune et de la flore. Parmi les différentes mesures : l’exploitant doit commencer de faucher sa parcelle par le centre pour laisser le temps aux animaux de sortir, le broyage des chemins et bandes enherbées est interdit en période de nidification.
La SAS Bresson a également des règles à respecter, comme l’indique Damien Racle, responsable achat et vente de céréales : «Tous les dossiers sont contrôlés point par point selon le cahier des charges CRC. L’organisation est conséquente dans une telle filière. Par exemple, aucun insecticide n’est toléré dans le stockage, même en amont de la récolte. Nous sommes audités chaque année par des organismes extérieurs».
En 2018, du blé CRC a été produit par 47 clients de la SAS Bresson, pour une collecte d’environ 12 000 tonnes. «Ce blé se destine à la meunerie locale, essentiellement en Label Rouge en Bourgogne Franche-Comté mais aussi en Rhône-Alpes. Les débouchés sont de haute qualité avec des baguettes, des biscuits et de la pâtisserie», mentionne Damien Racle.
Le lin Bleu Blanc Cœur
Yann Briotet cultive du lin oléagineux sur neuf hectares à Varanges, près de Genlis. Les graines récoltées sont riches en oméga 3. Ces acides gras apportent de nombreux bénéfices pour la santé des animaux et se retrouvent ensuite dans le lait, la viande et les œufs pour l’alimentation humaine. «Nous sommes typiquement sur un produit santé», relève l’agriculteur âgé de 50 ans, «le bétail nourri à l’ensilage contient surtout des oméga 6, qui ont peu de vertus contre les maladies cardio-vasculaires. Le lin a la vocation de recharger les rations». Yann Briotet travaille sous la démarche Bleu-Blanc-Coeur comme dix autres clients de la SAS Bresson : «personnellement, c’est la huitième année que je produis du lin. La récolte est imminente et devrait s’effectuer durant la dernière décade de juillet. Un rendement de 30 q/ha peut être espéré quand tout va bien. Cette année, la taille des grains est moins importante que lors des précédentes campagnes, cela devrait se ressentir dans les volumes. Sur le plan agronomique, le lin est une bonne tête de rotation. La plante est assez rustique et peu sensible à l’excès d’eau, les dégâts de limaces sont minimes. Le désherbage est une opération très importante, qui n’est pas toujours évidente à réaliser avec la suppression de plusieurs molécules actives. Durant les moissons, j’espère un temps chaud pour assurer la bonne dessiccation de la paille, qui est particulièrement difficile à battre». Les graines sont livrées à la SAS Bresson au prix de 420 euros la tonne (montant pouvant évoluer à la hausse avec des primes oméga 3), soit une centaine d’euros de plus que le lin traditionnel. La paille de lin peut être utilisée par les viticulteurs souhaitant lutter contre le gel printanier.
L’orge de printemps pour la brasserie
Jean-François Minot, agriculteur basé à Tanay, près de Mirebeau-sur-Bèze, fait partie des 25 % des clients de la SAS Bresson qui produisent de l’orge de printemps. «Nous en avons 24 hectares cette année, dans les variétés Sebastian et Planet. La culture présente plutôt bien et devrait être récoltée très prochainement», indiquait la semaine dernière le jeune exploitant de 27 ans. Un semis réussi annonce «bien souvent» une belle récolte sur ses terres argilo-calcaire : «la qualité est souvent là ces derniers temps, avec un calibrage supérieur ou égal à 90 % comme les normes l’imposent. Les protéines doivent, pour leur part, se situer entre 9,5 et 11,5 %. Les prix sont plus élevés qu’en orge d’hiver. L’an passé, nous devions être aux environs de 200 euros la tonne, le tout avec des charges moins importantes, notamment sur le poste azote».
Les orges de printemps ont le vent en poupe cette année à la SAS Bresson, avec une hausse de 70 % des surfaces consacrées à cette culture. «Les déboires du colza l’expliquent en partie, mais il y a aussi une volonté des agriculteurs à allonger de plus en plus leurs rotations, et ainsi introduire davantage de cultures de printemps», fait remarquer Damien Racle, «pour les débouchés, nous avons la chance d’avoir une malterie à proximité, en l’occurrence à Brazey-en-Plaine. C’est un atout que nous valorisons avec nos clients».
Le Gaec Lucot, à Saulon-la-Chapelle, cultive des blés CRC (cultures raisonnées contrôlées) depuis le lancement de la démarche à la SAS Bresson durant l’année 2000. La majorité des blés de l’exploitation, soit environ 80 ha, est aujourd’hui en CRC, avec les variétés Oregrain, LG Absalon et Goncourt. «Un cahier des charges bien défini est à respecter. La valorisation par rapport à du blé traditionnel est d’environ dix euros la tonne», informe Pierre Lucot.
L’exploitant de 36 ans énumère plusieurs spécificités du blé CRC : «toutes les variétés ne sont pas autorisées. Aussi, les champs concernés doivent se trouver à plus de 250 mètres d’une route connaissant une forte circulation. Plusieurs produits phytosanitaires ne sont pas permis. Pour d’autres, les doses utilisées doivent rester infimes avec des doses à ne pas dépasser. Les délais avant récolte (DAR) sont plus longs. Les critères qualitatifs à la récolte sont beaucoup plus exigeants, il y a moins de tolérance sur le PS, sur les protéines ou encore les mycotoxines. Toutes ces mesures montrent qu’il est possible de produire du blé sainement, même avec de la chimie». Le CRC comporte un volet biodiversité qui s’intéresse à la protection de la faune et de la flore. Parmi les différentes mesures : l’exploitant doit commencer de faucher sa parcelle par le centre pour laisser le temps aux animaux de sortir, le broyage des chemins et bandes enherbées est interdit en période de nidification.
La SAS Bresson a également des règles à respecter, comme l’indique Damien Racle, responsable achat et vente de céréales : «Tous les dossiers sont contrôlés point par point selon le cahier des charges CRC. L’organisation est conséquente dans une telle filière. Par exemple, aucun insecticide n’est toléré dans le stockage, même en amont de la récolte. Nous sommes audités chaque année par des organismes extérieurs».
En 2018, du blé CRC a été produit par 47 clients de la SAS Bresson, pour une collecte d’environ 12 000 tonnes. «Ce blé se destine à la meunerie locale, essentiellement en Label Rouge en Bourgogne Franche-Comté mais aussi en Rhône-Alpes. Les débouchés sont de haute qualité avec des baguettes, des biscuits et de la pâtisserie», mentionne Damien Racle.
Le lin Bleu Blanc Cœur
Yann Briotet cultive du lin oléagineux sur neuf hectares à Varanges, près de Genlis. Les graines récoltées sont riches en oméga 3. Ces acides gras apportent de nombreux bénéfices pour la santé des animaux et se retrouvent ensuite dans le lait, la viande et les œufs pour l’alimentation humaine. «Nous sommes typiquement sur un produit santé», relève l’agriculteur âgé de 50 ans, «le bétail nourri à l’ensilage contient surtout des oméga 6, qui ont peu de vertus contre les maladies cardio-vasculaires. Le lin a la vocation de recharger les rations». Yann Briotet travaille sous la démarche Bleu-Blanc-Coeur comme dix autres clients de la SAS Bresson : «personnellement, c’est la huitième année que je produis du lin. La récolte est imminente et devrait s’effectuer durant la dernière décade de juillet. Un rendement de 30 q/ha peut être espéré quand tout va bien. Cette année, la taille des grains est moins importante que lors des précédentes campagnes, cela devrait se ressentir dans les volumes. Sur le plan agronomique, le lin est une bonne tête de rotation. La plante est assez rustique et peu sensible à l’excès d’eau, les dégâts de limaces sont minimes. Le désherbage est une opération très importante, qui n’est pas toujours évidente à réaliser avec la suppression de plusieurs molécules actives. Durant les moissons, j’espère un temps chaud pour assurer la bonne dessiccation de la paille, qui est particulièrement difficile à battre». Les graines sont livrées à la SAS Bresson au prix de 420 euros la tonne (montant pouvant évoluer à la hausse avec des primes oméga 3), soit une centaine d’euros de plus que le lin traditionnel. La paille de lin peut être utilisée par les viticulteurs souhaitant lutter contre le gel printanier.
L’orge de printemps pour la brasserie
Jean-François Minot, agriculteur basé à Tanay, près de Mirebeau-sur-Bèze, fait partie des 25 % des clients de la SAS Bresson qui produisent de l’orge de printemps. «Nous en avons 24 hectares cette année, dans les variétés Sebastian et Planet. La culture présente plutôt bien et devrait être récoltée très prochainement», indiquait la semaine dernière le jeune exploitant de 27 ans. Un semis réussi annonce «bien souvent» une belle récolte sur ses terres argilo-calcaire : «la qualité est souvent là ces derniers temps, avec un calibrage supérieur ou égal à 90 % comme les normes l’imposent. Les protéines doivent, pour leur part, se situer entre 9,5 et 11,5 %. Les prix sont plus élevés qu’en orge d’hiver. L’an passé, nous devions être aux environs de 200 euros la tonne, le tout avec des charges moins importantes, notamment sur le poste azote».
Les orges de printemps ont le vent en poupe cette année à la SAS Bresson, avec une hausse de 70 % des surfaces consacrées à cette culture. «Les déboires du colza l’expliquent en partie, mais il y a aussi une volonté des agriculteurs à allonger de plus en plus leurs rotations, et ainsi introduire davantage de cultures de printemps», fait remarquer Damien Racle, «pour les débouchés, nous avons la chance d’avoir une malterie à proximité, en l’occurrence à Brazey-en-Plaine. C’est un atout que nous valorisons avec nos clients».