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85ème Foire internationale et gastronomique de Dijon

Le Chili, d’un extrême à l’autre

C’est le pays de tous les superlatifs, un pays de contrastes et de phantasmes qui attirent les voyageurs en quête d’aventure et d’insolite. Mais ce pays aux mille facettes est bien ancré dans la réalité d’une économie mondialisée. Exportateur de minerais autant que de denrées alimentaires, le Chili a su aussi se faire une place dans le milieu très fermé des grands pays viticoles. A découvrir du 30 octobre au 11 novembre, tout au long de cette nouvelle édition de la Foire internationale et gastronomique de Dijon.
Par Anne-Marie Klein
Le Chili, d’un extrême à l’autre
( Crédit photo: Tursismo chile ) Des volcans, des lacs, l’océan Pacifique... une nature extrême a façonné ce pays aux paysages époustouflants
Les seuls noms de Valparaiso et de Santiago sonnent déjà comme une invitation au voyage et à l’aventure... Et ils ont été nombreux les aventuriers européens de toutes nationalités à « hisser haut » les voiles pour partir vers ces destinations mythiques, pour des ruées vers l’or où il y eut comme toujours fort peu d’élus.

Entre océan Pacifique et hauts sommets, une terre de contrastes
Le Chili, en dépit des soubresauts et des drames de son histoire, conserve l’aura des destinations lointaines. Pays du bout du monde, cette étroite bande de terre adossée à l’infranchissable cordillère des Andes s’étire sur
4 300 km le long du Pacifique. Du Nord au Sud ce sont des paysages à couper le souffle, des climats d’une grande diversité et une succession de mondes sauvages dont la faune et la flore, d’une incroyable richesse laissent les voyageurs sans voix.

C’est le pays des grands espaces : du désert d’Acatama au nord, le plus aride du monde, à la Patagonie à l’extrême sud, en passant par les forêts et les vignobles de la région centrale et l’île de Paques, statufiée au milieu de l’océan Pacifique avec ses majestueux et toujours mystérieux Moaï.
Le Chili cultive les superlatifs : l’extrême pureté de son ciel attire tous les astronomes et en fait un lieu d’observation de l’espace exceptionnel ; les plus hauts volcans du monde, dont certains culminent à plus de 6000 mètres, ont façonné ce pays. En Patagonie ils reflètent leur majesté dans les eaux des grands lacs. C’est un pays de tradition minière, grand producteur et exportateur de cuivre, qui regorge aussi de pierres lapis lazuli, dont il est le second exportateur mondial.

Vinidivio : un nouveau challenge pour les vins chiliens
L’agriculture chilienne exporte des myrtilles, des raisins, des prunes, des pruneaux, des pommes séchées, des truites, des saumons du Pacifique... et des vins reconnus sur le plan international. Car ce que l’on sait moins, c’est que la Cordillère des Andes abrite sur ses contreforts, au centre du pays, des vallées viticoles qu’elle a su préserver du phylloxéras. Le Chili produit d’excellents vins, exportés dans le monde entier, mais peu connus en France. La Foire gastronomique de Dijon, à laquelle 22 domaines chiliens participent, va permettre d’en faire la découverte. Le Chili espère se situer en bonne place lors des trophées Vinidivio qui voient 51 vins en compétition.
Partenaire privilégiée du Chili, la France se hisse à la seconde place de ses fournisseurs européens (derrière l’Allemagne) et  contribue à l’aider à développer son formidable potentiel en matière de production d’énergies renouvelables.

Un vignoble historique en plein boom

Le vignoble chilien c’est plus de 460 ans d’histoire. Au 16ème siècle, les conquistadors espagnols ont introduit au Chili les premiers ceps de vigne, destinés à la production de vin de messe. Au 19ème siècle, les voyages transatlantiques facilitèrent les échanges internationaux. De riches chiliens ayant voyagé en Europe rapportèrent dans leurs bagages un certain style de vie, une ouverture culturelle et des cépages nouveaux, français pour l’essentiel. Les viticulteurs tirèrent vite le meilleur parti de la nature du sol, de l’altitude et du climat sec des vallées.
On planta le cabernet sauvignon, le merlot, le malbec, le carménère, le sauvignon blanc ou le sémillon. Grâce à la barrière des Andes, le phylloxéras épargna le Chili et de nombreux œnologues, en provenance des vignobles européens dévastés firent souche au Chili et contribuèrent au développement de la viticulture.
Le Chili bénéficie d’un climat méditerranéen tempéré, les pluies étant concentrées sur les mois d’hiver avant une longue période de sécheresse qui s’étire du printemps vers la fin de l’été. Des amplitudes thermiques journalières de plus de 30°, un ensoleillement important et une bonne humidité relative, assurent des conditions de croissance et de maturation très favorable, favorisent la santé des plants et produisent une diversité d’arômes des plus intéressante.  En raison de la saison sèche d’été, des conditions pédo-climatiques et encore un fois de l’influence positive des Andes et de l’océan Pacifique, les vins chiliens se classent parmi les plus écologiques et les plus biologiques du monde. La production viticole chilienne a pleinement profité du boom mondial du vin des années 1990, ces vins du bout du monde étant autant appréciés pour leur qualité que pour leurs prix abordables.