Élevages
Le chaud, y compris pour les animaux
Les fortes températures estivales contrarient les ruminants. Exemples d’adaptations.

La montée du mercure, tout le monde la subit : les animaux des élevages côte d’oriens en font partie. A Laperrière-sur-Sâone, les Montbéliardes du Gaec Gueritey sont rentrées depuis plusieurs jours dans la stabulation. «Elles sont certainement mieux à l’ombre» relève le stagiaire Guillaume Richard, jeune de ce village de 400 âmes situé entre Saint-Jean-de-Losne et Auxonne. Son maître de stage indique qu’une baisse de production pouvant atteindre 30% peut être enregistrée lors d’une canicule. Les bovins, «revenus à la maison», sont repassés à une ration hivernale riche en maïs (30 kg quotidiens). Contacté par téléphone le 2 juillet, lendemain du jour le plus chaud de la semaine dernière, le président de Côte d’Or Conseil Élevage Guy Buntz reconnaissait une souffrance certaine de ses laitières face aux fortes chaleurs. Une baisse de production, entre un et deux litres de lait par vache était alors estimée. «Lors d’une canicule, le taux cellulaire augmente et pénalise les exploitations. Le taux butyreux et le taux protéique, eux, ont tendance à baisser» commente l’habitant de Tarsul, village à proximité d’Is-sur-Tille. Le Côte d’orien laisse ses Prim’Hosltein aller dans les pâtures uniquement la nuit. En journée, les animaux se trouvent dans un bâtiment aéré avec courants d’air. Franck Lavedrine, à Côte d’Or Conseil Élevage, reconnaît que les ruminants supportent beaucoup moins le chaud que le froid. Le technicien insiste sur la nécessité de bien abreuver les animaux : «leur consommation moyenne de 80 litres d’eau par jour est logiquement revue à la hausse en cas de fortes chaleurs». Même son de cloche du côté de la Chambre d’agriculture, où le technicien Édouard Bénayas clame la présence de points d’eau bien alimentés dans les prés, de même que l’utilité de plusieurs zones d’ombre. Au syndicat d’élevage ovin, Jean-Marc Bidoire livrait à son tour ses impressions à cette même date du 2 juillet : «Les animaux ne sont pas bien, on le voit quand ils baissent la tête et se regroupent pour échapper aux insectes piqueurs. Concernant l’alimentation, le mouton se contente d’une herbe rase broutée au ras du sol. Dans certains cas, et si cette météo tend à se poursuivre, il va tout de même falloir leur apporter du fourrage. D’un point de vue reproduction, ces températures ne sont pas propices à la fabrication de spermatozoïdes des béliers et pour cette période qui correspond plutôt à une lutte de repasse, la fertilité ne sera pas au rendez-vous. Je préfère que cette canicule intervienne maintenant et non en juin : en effet, les brebis lutées en mai ont leur embryon déjà formé, contrairement au mois dernier. Sur un plan sanitaire, des croûtes de dermatose peuvent apparaître sur le museau. Elles disparaîtront toutes seules, sans intervention».
Brumisation, une autre solution
En stabulation, le principe consiste à asperger les vaches d’une fine brumisation. L’évaporation de l’eau ainsi répandue assure le refroidissement des animaux. Le fait d’arroser les vaches est plus efficace que la simple ventilation, si l’on se réfère aux mesures de la fréquence des mouvements respiratoires. Les buses ne doivent pas être placées sur les logettes ou les aires paillées. Elles seront placées en arrière des cornadis. Cela permet aussi d’optimiser la prise alimentaire.