Nature et découverte
Le chant des appeaux de Jean François Morel
Dans le Diois (Drôme), Jean François Morel fabrique depuis 47 ans des appeaux dans sa ferme isolée. Il reconstitue le chant des oiseaux et développe une méthode pédagogique pour leur parler, les reconnaître et les imiter. Il travaille en lien avec des orthophonistes et des neurologues. Son savoir-faire est connu jusqu’à New York et au Japon.

Une route se faufile à travers de petits défilés dans la région du Diois en Drôme. Elle conduit au village de Beaumont en diois, une commune rurale d’une centaine habitants. La route étroite s’enfonce dans la forêt. Face à une bergerie et à un camping municipal isolé, un chemin mène à la ferme de Jean François Morel qui domine la vallée étroite dans un paysage de western. On est loin du monde et proche de la nature. Jean François Morel, 66 ans, qui ballade ses yeux bleus sur ses petits précieux objets en bois ciselés, tournés, taillés, fait visiter ses différents ateliers. Il a baptisé son entreprise «quelle est belle company» qui propose dans son catalogue 50 sortes d’appeaux. «Je commercialise 60 modèles différents notamment à l’étranger, aux Usa, à New York, au Japon, en Belgique, en Grèce. Je travaille actuellement sur une série d’appeaux pour l’Australie» précise-t-il. Jean François Morel travaille depuis près de 47 ans avec un soin méticuleux les appeaux qu’il invente et fabrique surtout la nuit. Il réalise des prototypes, fait de multiples essais avant de trouver la bonne sonorité, le bon cri, le chant parfait de l’alouette des champs, de la bécasse, de la caille des blés, de la chouette chevêche, du merle noir, du coucou gris… la transposition d’un chant d’oiseau en appeau est un travail méticuleux, de longue haleine et d’écoute. «J’ai appris le chant des oiseaux auprès de Jean Claude Roché qui a édité les premiers disques de chants d’oiseaux. Il fait encore autorité dans ce milieu avec 200 ouvrages audio. Il m’a livré de précieux conseils. J’essaye de prendre dans le chant des oiseaux les parties les plus évocatrices. Je recherche les petits sons significatifs. Je travaille tous mes appeaux à l’oreille. Je ne fais aucun enregistrement. J’attends le retour du Torcol Fourmilier fin mars, en migration, qui fait un son aigu pour retravailler mon instrument. J’ai la chance qu’il niche sur Beaumont en Diois. J’aime le son particulier du Pouillot véloce, un oiseau original qui fait chip, chap, chip, chap. Je vais l’intégrer dans ma collection.» Jean Michel Morel a commencé à fabriquer ses premiers appeaux bien avant ses 20 ans. Il a connu une enfance heureuse, proche de la nature, des animaux, à l’écoute des chants des oiseaux dans son village natal dans les Alpes de Haute Provence «J’ai eu la chance d’avoir des parents qui me laissaient partir dans la nature. En totale liberté !» Plus tard, il apprend le travail du bois aux côtés de tourneurs, de menuisiers, d’ébénistes en Drôme et dans le Vercors, où il y a de nombreux artisans qui travaillent le bois pour fabriquer des ustensiles de cuisine. Dans sa ferme où les cartons s’empilent, il s’approche d’un tour à bois pour finir une de ses dernières et plus difficiles fabrication : la corneille «Je dois tout tailler à la main y compris l’embouchure. Je travaille plusieurs nuits pour trouver la bonne sonorité. Le bois est du buis bien sec qui se fait plus rare en forêt à cause de la présence de la pyrale du buis, un papillon qui détruit les feuilles et les arbres.»
Appeau, un outil pédagogique et d’apprentissage
Artisan et pédagogue à la fois, sa volonté est d’apprendre aux adultes et aux enfants à parler aux oiseaux «J’ai formé des animateurs à l’usage des appeaux pour expliquer, connaître et protéger la nature. J’ai fait des animations dans les écoles du diois, dans les Baronnies, dans le sud de la Drôme, pour faire connaître le chant des oiseaux et apprendre aux enfants à parler aux oiseaux. J’ai participé à la nuit du Rossignol à Paris à la maison de la Musique à la Villette, le 21 mars. Il y avait des musiciens, des artistes passionnés par les sonorités. Avec mes instruments, nous avons créé un happening.» Explique Jean François Morel. Après 47 années à fabriquer ses petits modèles en bois qu’il propose comme un jeu éducatif, il s’oriente vers les orthophonistes, les psychologues, les neurologues qui travaillent sur les troubles de l’autisme «le son peut aider un enfant, un adulte ayant des troubles à se situer dans l’espace. Il produit un son de manière ludique et entre en contact avec le monde animal. J’ai aidé des enfants ayant des troubles de la diction à faire le chant de l’alouette. Ils peuvent apprendre de manière ludique à améliorer leur élocution. L’appeau comme outil d’apprentissage m’intéresse beaucoup. Je travaille actuellement avec deux orthophonistes dans le Diois et à Aix en Provence. L’appeau peut être un moyen de véhiculer des sensations nouvelles pour les personnes en maison de retraite. C’est un domaine que je suis en train d’explorer.» Demain, Jean François Morel va renouveler son stock de bois. Il va chercher son bois en moyenne montagne auprès des forestiers locaux, dans le Jura, les Pyrénées. Il choisit un bois spécifique : le buis plus rare a été remplacé par le hêtre et le frêne, un bois solide. Il réalise des assemblages de morceaux de bois. Il attend le retour de sa fille, Jeanne, 34 ans qui travaille à ses côtés pour la commercialisation. Il lui donne de précieux conseils pour la fabrication des petits modèles en bois. «Quelle est belle company» a encore de beaux jours devant elle.
Appeau, un outil pédagogique et d’apprentissage
Artisan et pédagogue à la fois, sa volonté est d’apprendre aux adultes et aux enfants à parler aux oiseaux «J’ai formé des animateurs à l’usage des appeaux pour expliquer, connaître et protéger la nature. J’ai fait des animations dans les écoles du diois, dans les Baronnies, dans le sud de la Drôme, pour faire connaître le chant des oiseaux et apprendre aux enfants à parler aux oiseaux. J’ai participé à la nuit du Rossignol à Paris à la maison de la Musique à la Villette, le 21 mars. Il y avait des musiciens, des artistes passionnés par les sonorités. Avec mes instruments, nous avons créé un happening.» Explique Jean François Morel. Après 47 années à fabriquer ses petits modèles en bois qu’il propose comme un jeu éducatif, il s’oriente vers les orthophonistes, les psychologues, les neurologues qui travaillent sur les troubles de l’autisme «le son peut aider un enfant, un adulte ayant des troubles à se situer dans l’espace. Il produit un son de manière ludique et entre en contact avec le monde animal. J’ai aidé des enfants ayant des troubles de la diction à faire le chant de l’alouette. Ils peuvent apprendre de manière ludique à améliorer leur élocution. L’appeau comme outil d’apprentissage m’intéresse beaucoup. Je travaille actuellement avec deux orthophonistes dans le Diois et à Aix en Provence. L’appeau peut être un moyen de véhiculer des sensations nouvelles pour les personnes en maison de retraite. C’est un domaine que je suis en train d’explorer.» Demain, Jean François Morel va renouveler son stock de bois. Il va chercher son bois en moyenne montagne auprès des forestiers locaux, dans le Jura, les Pyrénées. Il choisit un bois spécifique : le buis plus rare a été remplacé par le hêtre et le frêne, un bois solide. Il réalise des assemblages de morceaux de bois. Il attend le retour de sa fille, Jeanne, 34 ans qui travaille à ses côtés pour la commercialisation. Il lui donne de précieux conseils pour la fabrication des petits modèles en bois. «Quelle est belle company» a encore de beaux jours devant elle.
Une présence permanente dans les salons français et étrangers
Jean François Morel ne manque jamais une foire, un salon en France et en Europe pour se faire connaître à l’étranger. Cette année, pour la 47 éme fois, il expose à la foire internationale du jouet de Nuremberg en Allemagne. Il a appris à connaître la mentalité et la culture allemande pour commercialiser ses précieux objets. Il se rend régulièrement à la foire de Colmar. Il expose ses appeaux à la foire Marjolaine, une foire dédiée à la nature à Paris. Il est présent à la foire internationale de New York. Avec son frère Laurent Corot, il sortira un livre avec code-barres pour lecture vidéo sur les appeaux, en avril 2019, aux éditions Delachaux et Niestlé. La communication et la présence sur les marchés sont une constante pour cet artisan qui ne possède pas de boutique à la ferme et vend surtout sur le net ses appeaux aux amoureux de la nature, aux gens du spectacle et aux collectionneurs grâce à son site www. Qbc.fr.