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Apprentissage agricole

Le CFA de la Nièvre en phase de recrutement d'€™apprentis

Les vacances scolaires sont synonymes d'€™inscriptions dans les établissements de formation. Le CFA de la Nièvre propose 210 places.
Par Emmanuel Coulombeix
Le CFA de la Nièvre en phase de recrutement d'€™apprentis
Pascale Pot et Daniel Barbier, enseignante et directeur du CFA de la Nièvre, attendent les inscriptions en apprentissage agricole. Avant, les jeunes de 16 à 26 ans doivent trouver un agriculteur avec qui signer le contrat.
[I]«Malgré la crise ambiante, il y a une demande dans le département en ouvriers qualifiés et les débouchés en élevage sont relativement sûrs»[i]. Directeur du CFA de la Nièvre, Daniel Barbier lance donc un appel aux jeunes (et leurs parents) qui souhaiteraient emprunter la voie de l'€™apprentissage agricole à la rentrée. Le Centre de formation des apprentis et ses quatre sites dispose encore de places disponibles [I]«et même un peu plus que d'€™habitude à la même époque»[i] constate le responsable qui a décidé de communiquer sur le bienfondé de cette forme pédagogique qui allie à la fois l'€™expérience professionnelle et les cours théoriques. [I]«Si, en BPREA, nous avons moins de touches que d'€™habitude, poursuit Pascale Pot, enseignante au CFA, c'€™est d'€™abord lié à un contexte structurel démographique. La population agricole et rurale diminuant, les places dans les exploitations baissent aussi mécaniquement. Et puis la palette de choix des formations dans l'€™enseignement agricole traditionnel, large, attire aussi beaucoup de jeunes. C'€™est de plus un effet induit de la crise de l'€™élevage qui a poussé nombre de jeunes vers d'€™autres voies professionnelles»[i]. Pourtant, les deux responsables le réaffirment: [I]«un bon salarié en agriculture, çà se recherche et çà se paye, même si les agriculteurs entendent le mot crise»[i].

[INTER]210 places dans la Nièvre[inter]
Le CFA et ses sites de Challuy, Cosne, Château-Chinon et Saint-Saulge proposent 210 places par an, réparties dans les différentes formations proposées. Dans la Nièvre, tout jeune de 16 à 25 ans (ou 15 ans avec une 3è accomplie) peut s'€™inscrire auprès de l'€™établissement de formation agricole. La seule condition réside dans le fait que l'€™apprentissage impose au jeune d'€™avoir démarché, trouvé et signé un contrat avec un employeur, avant de pouvoir suivre les cours du CFA: en CAP «PAUM» à Challuy; en CAP «travaux paysagers» ou «floriculture» à Cosne, Château-Chinon ou Challuy; en BAC professionnel à Challuy ou Saint-Saulge (machinisme agricole); en BPREA ou encore en BTSA «aménagement paysager» à Challuy ou «ACSE» à Château-Chinon (9 places à pourvoir). La spécificité de l'€™apprentissage et les capacités d'€™accueil du CFA de la Nièvre en font un établissement ouvert, avec un recrutement dans toute la France et un placement inter-régional. 201 jeunes sont sortis d'€™apprentissage en 2012, 144 Nivernais mais aussi de région parisienne, du Puy-de-Dôme, de Charente-Maritime, de l'€™Hérault, de l'€™Isère, du Loiret ou de la Marne. [I]«Les commodités d'€™accueil du lycée de Challuy -internat et navettes d'€™autobus- attirent plus facilement que d'€™autres établissements»[i] souligne Pascale Pot.

[INTER]Poussés vers le niveau IV[inter]
Et [I]«même si le métier de l'€™élevage souffre encore d'€™un déficit d'€™image, il y a de plus en plus de jeunes hors cadre familial qui se lancent dans l'€™apprentissage agricole»[i] insiste Daniel Barbier. Le niveau de placement professionnel y joue pour beaucoup: [I]«avec 85% d'€™intégration, nous n'€™avons pas de problème de débouché à la fin des contrats»[i]. Et Pascale Pot de confirmer: [I]«quand ils n'€™ont pas la possibilité de les garder, les patrons cherchent à placer leurs jeunes autour d'€™eux. Ce n'€™est pas de la main d'€™œuvre à bon marché, ce sont des salariés compétents, formés, qui apportent une vraie valeur ajoutée sur l'€™exploitation, non seulement sur le plan des pratiques techniques mais aussi de plus en plus dans la confiance requise pour assumer des responsabilités administratives, de gestion quotidienne de l'€™exploitation»[i]. D'€™autant plus que la taille des fermes s'€™envole et que les jeunes ne sachant pas de quoi demain sera fait ont tendance à privilégier un niveau de formation plus élevé: [I]«nous les poussons vers le niveau IV au maximum»[i] (BPREA ou Bac pro). Aujourd'€™hui, les jeunes diplômés n'€™ont peut-être pas de projet mais qui dit qu'€™ils ne voudront pas plus tard s'€™installer ou s'€™associer, ne serait-ce qu'€™en devenant copain avec la fille du patron?

[INTER]«Pas une voie de garage»[inter]
Avant d'€™en arriver là, l'€™apprentissage offre des chances pour des jeunes dès le CAP. Pascale Pot cite le cas d'€™un de ses anciens élèves, qui a démarré par là et qui [I]«avec la volonté de travailler, a fini par aller jusqu'€™à un BTS ACSE à Bourges». «Ils sont formés pour réussir, quel que soit le niveau et même si par ailleurs ils sont découragés par le système scolaire. Nous leur offrons une chance de s'€™en sortir et de bien réussir dans la vie». «L'€™apprentissage n'€™est pas un pis-aller ni une voie de garage, c'€™est une possibilité offerte de reconnaissance professionnelle sur le terrain»[i] s'€™enthousiasment les deux responsables. Et Pascale Pot de s'€™enorgueillir de revoir aujourd'€™hui d'€™anciens apprentis du CFA de la Nièvre impliqués dans les organisations professionnelles agricoles du département. [I]«Des gens capables et reconnus»[i]!