Le bois en fête à Brion

Tirant ses origines du moyen âge, l’affouage est aujourd’hui la possibilité donnée par le Code forestier à un conseil municipal pour que celui-ci réserve une partie des bois de la forêt communale à l’usage domestique des habitants. Le village de Brion fait partie des quelques communes du département à perpétuer encore la tradition et c’est ainsi que l’association «De Brion à Brion» eut l’idée d’organiser en 2013 une journée festive autour du bois et de ses métiers. Créée en 1994, cette association fait partie d’un mouvement national regroupant une dizaine de communes rurales éponymes, avec pour objectif de tisser entre elles des liens d’amitié et de se retrouver une fois l’an dans l’un des villages portant en France le nom de Brion. Cette année, le rassemblement s’est déroulé dans les Deux-Sèvres, mais il faudra attendre juillet 2020, explique le président de l’association icaunaise, Michel Faillat, pour que l’Yonne accueille ses «cousins» : «ce sont à chaque fois près de 300 personnes qui viennent, logées pour la plupart chez l’habitant, chaque village venant avec ses spécialités, pour trois jours de fête sans discontinuer. Il y a des rencontres qui se créent, des amitiés qui se forment, je ne sais pas s’il y a déjà eu des mariages !» Le rendez-vous de 2020 est déjà dans tous les esprits et les organisateurs ont prévu d’en commencer la préparation deux ans avant, afin d’en assurer le succès, aidés en cela par les bénéfices tirés des différentes éditions de la «fête des affouages».
L’édition 2015 a une nouvelle fois attiré les visiteurs, qui toute la journée, ont pu assister à diverses présentations de matériels : sciage à l’ancienne, tronçonneuse, broyage, écorcage, ébranchage… Des engins spectaculaires, qu’on a plus l’habitude de rencontrer au cœur des forêts, à l’image de ce broyeur pouvant transformer en quelques secondes, des billots de bois en copeaux. Ou de cette abatteuse, d’une puissance de 250 CV, qui permet de débiter en fonction des chantiers, jusqu’à 150 m3 de bois par jour, comme l’explique Philippe Trescartes, exploitant forestier à Bussy en Othe : «ce type de machine a été utilisé pour la première fois, il y a une quarantaine d’années, en Scandinavie. Elle écorce l’arbre, coupe les branches et, grâce à l’informatique embarquée, permet de sélectionner et couper les billots au centimètre près. Assurant en une seule journée le travail effectué avant par une dizaine de personnes…» Si elle permet naturellement de couper des arbres sur pied, pas question pour autant de s’attaquer ce dimanche, aux tilleuls implantés autour de l’église… Même s’il est l’un des éléments moteurs de la fête, Monsieur le maire de Brion n’aurait pour le coup, pas été content !