Laissez-vous embarquer !

La grenade enflammée monumentale ornant la façade du bâtiment de caserne 1900 qui abrite le nouveau musée en est un peu le symbole, dans ce quartier de Melun, dévolu depuis longtemps à l’institution militaire et qui héberge encore aujourd’hui, l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale. Afin de laisser libre cours à l’architecture et à la muséographie, le bâtiment d’origine a été entièrement évidé, pour être ensuite reconstruit de l’intérieur. Seules les façades ayant été conservées et rénovées, pour que demeure l’esprit militaire du lieu.
Réalisée sur mesure pour le musée et d’une dimension unique en Europe, la grande vitrine centrale de 18 mètres de long sur 8,5 mètres de haut s’insère au cœur des deux premiers étages abritant les expositions permanentes. Une fresque chronologique dont les 44 mannequins en costume et en situation, ainsi que les 13 chevaux qui les accompagnent, illustrent toute l’histoire de la gendarmerie nationale, de ses racines, au début de la guerre de Cent ans, à sa part la plus contemporaine, en passant par l’époque où elle se faisait appeler encore maréchaussée.  
 
Une exposition permanente de plus de 2000 objets
Plus de 2000 objets sont exposés ici, parmi lesquels de nombreuses pièces originales, plongeant parfois le visiteur, dans les grandes affaires de l’histoire de France : arrestation de la bande à Bonnot, affaire Dominici, histoire de l’Ogresse de la Goutte d’Or, action héroïque du chien Gamin pendant la guerre d’Algérie… Uniformes, armes blanches et à feu, cuivreries, véhicules, archives sont autant de sésames pour retracer l’histoire de la gendarmerie à travers les siècles et les régimes successifs. L’occasion au détour d’une vitrine, d’apprendre que le crin de cheval présent sur le casque des cavaliers de la garde républicaine, n’était pas un ornement, mais remplissait bel et bien une fonction vitale : descendant sur la nuque, il était destiné à limiter les effets des coups de sabre donnés par l’arrière ! Parmi les autres thèmes abordés : l’époque des colonies et protectorats, les actes de résistance pendant la 2e guerre mondiale, les techniques d’investigation criminelle, Mai 68… Figure incontournable du paysage français, au carrefour entre la société militaire et la société civile, le gendarme et son image ont souvent été moqués et caricaturés, comme en témoignent les marionnettes exposées et leur théâtre, au premier rang desquelles bien sur le célèbre Guignol. Et si vous avez encore des doutes sur la capacité de la vénérable institution à rire d’elle-même, rendez-vous dans la boutique de vente située au rez-de-chaussée du musée. Vous y trouverez toute la collection des films sur le plus célèbre de tous ses représentants. Le gendarme de Saint-Tropez bien sûr !